La Boutique en ligne Nostalgia
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Suite au succès du Nostalgium et afin de renflouer une trésorerie permettant à ses collaborateurs, jusque-là bénévoles, de se remplir les poches à l’instar de certains politiciens qui font beaucoup moins rire et nous coûtent bien plus cher, Nostalgia a décidé de commercialiser une gamme de produits dérivés dont voici le premier exemplaire :
Le Pendentif « Le rouleau »
Ce premier article annonce l’arrivée d’une gamme d’objets utilitaires, décoratifs ou simplement originaux que nous commercialiserons à des prix défiant toute concurrence à travers notre réseau domicilié au Panama.
Chacun de ces articles est une pièce unique numérotée entièrement fabriquée dans nos ateliers français de Shanghai par de jeunes professionnels mondialement reconnus.
Ces produits de haute technologie sont toujours livrés avec un certificat d’authenticité entièrement rédigé en Mandarin standard (Putongha / Guoyu).
Vous pourrez consulter la notice descriptive de chacun de ces merveilleux objets en cliquant sur la photo correspondante.
En cas de commandes groupées d’un minimum de 18780 €, un très beau cadeau entièrement gratuit sera joint au colis.
Une partie des bénéfices ainsi réalisés sera par ailleurs reversée à la fondation « Thyristor » ainsi qu’à l’association d’aide et de partage « Un peu de blé pour Clémau ».
Merci à toutes et à tous et n’oubliez surtout pas de prendre votre dose quotidienne de Nostalgium !
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MANIFESTEZ ENFIN INCOGNITO !
Après avoir lu le billet d’humeur du mois de novembre, vous aimeriez également participer aux manifestations style Gilets Jaunes et pouvoir vous approcher du Palais de l’Elysée sans être repéré par la police, votre patron, votre voisin(e) ou votre époux/se ?
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La boutique Nostalgia vous propose en exclusivité mondiale le :
B I - A M B U L A T E U R (*)
Cet engin révolutionnaire de toute beauté, entièrement réalisé à partir d'éléments recyclés et recyclable est pourvu des derniers perfectionnements techniques :
Wifi - Bluetooth - USB 4.0 – EBS – Correction de trajectoire
Compensateur de poussée latérale – Pneus 4 saisons – Roulements à aiguilles Correction continue du parallélisme par asservissement digital
Micro-processeur développé par la NASA – GPS spécial sourds et malentendants Clim et filtre anti-Pollen- Panier multifonctions en Gloutex chromé
Freins Blue-Ray (Plus performants que les anciens freins à disque)
Equipé avec 5 roues (mode dynamique) et 5 bouchons (mode statique)
"Michelin Crossclimate 4 saisons" sans supplément de prix.
Poignées ergonomiques - 8 coloris tendance au choix
Cette merveille de la technologie est proposée en précommande au prix incroyablement compétitif de seulement :
26847 Euros
Ce prix comprend :
- Le Bi-ambulateur complet en Kit
(temps de montage à 2 : environ 13 jours ouvrables)
- La notice en hongrois, moldave, sanskrit, braille et schénégga Platt
- 1 roue (galette) de secours
- 1 pompe à vélo grand luxe en Plastok
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- 1 abonnement gratuit au magazine « Ma boutique Nostalgia et moi »
Cadeau aux 63 premiers acheteurs :
Le livre et l’autocollant « Bi-ambulateur un jour, Bi-ambulateur toujours ! »
(*) Marque, modèle et concept déposés par Nostalgia Corp. Ltd.
Lire les billets d'humour :
Billet Février 2018 (Changements de Présidents)
Billet Mars 2018 (Le catalogue russe)
et Avril 2018 (La grève à la SNCF)
Billet Mai 2018 (N. D. des Landes - Le prix Eurovision)
Billet Juin 2018 (La coupe du monde)
Billet Juillet-Août 2018 (La canicule)
Billet Septembre 2018 (Macronix le gaulois)
Billet Octobre 2018 (Nouveau Gouvernement)
Bllet Novembre 2018 (Gilets jaunes etc...)
Billet Décembre 2018 (Cadeaux de Noël)
Billet Janvier 2019 (La cagnotte)
Billet Février 2019 (La tempête de neige)
Billet Mars 2019 (La vie en jaune)
Billet Mai 2019 (Européennes & Glyphosate)
Billet Juin 2019 (La Canicule 2)
Billet Juillet-Août 2019 (Le système de santé)
Billet Septembre 2019 (Le système de santé 2)
Billet Octobre 2019 (L'affaire B.)
Billet Novembre 2019 (Le marché de Noël)
Billet Décembre 2019 (Le procès W.)
Billet Janvier 2020 (Le Coronavirus)
Billet Février 2020 (Le Buzz)
Billet Mars 2020 (Le confinement)
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Génétiquement, les frontaliers sont des Européens avant l'heure. Toutes les frontières de la France sont concernées. Les politiciens, sortant souvent de l'ENA et natifs de la grande ceinture parisienne, parlant l'anglais, l'allemand, l'espagnol ou l'italien comme on l'apprend dans les lycées, c'est à dire, avec un épouvantable accent, n'ayant aucune conscience des traditions et cultures des pays limitrophes régissent nos vies en écrasant nos racines, en séparant les familles, que cela soit du temps des guerres ou de la pandémie du coronavirus.
Histoire d'une famille franco-allemande :
(1) Les origines franco-allemandes d'Annie
13 novembre 1915.
Il neige à gros flocons sur la ville de Mayence encore endormie. Seuls troubles du silence, les cris de quelque cocher forçant ses lourds chevaux de trait à prendre le virage sur le sol glissant de la place Gutenberg, au cœur de la ville.
Bordées d'élégantes maisons patriciennes, d'arbres et de gazons enneigés, elle est à l'image solide et paisible des bourgeois qui y habitent. C'est aussi le point de départ d'une ligne de tramway sur rails, tirés par des chevaux. Mayence est une ville magnifique, chargée d'histoire, depuis les Romains en passant par des époques où elle était même française, baptisée Mont Tonnerre sous Napoléon.
Soudain, une calèche, tirée par une vieille jument noire, surgit au coin de la place.
Un homme engoncé dans une capeline de fourrure noire, menait le cheval au galop sur les pavés glissants. Il s'arrêta au numéro 1, devant un grand immeuble gris aux fenêtres enchâssées dans de la dentelle de pierre. Il attacha son cheval à la borne, prit sa mallette de cuir et ouvrit la lourde porte en fer forgé. Il monta rapidement les marches du grand escalier de marbre et s'arrêta au deuxième étage devant une grosse femme blonde échevelée.
« Docteur, je vous attendais ! Je suis la sage-femme. Vite, elle ne crie même plus et l'enfant ne vient pas ! »
Il entra, ôta son chapeau et son lourd manteau et s'avança calmement dans la pièce.
D'abord, il fit sortir tout le monde, le futur père, la famille, la voisine, à part la sage-femme et s'approcha de Marie-Elisabeth. Allongée sur un grand lit, elle avait les yeux ouverts, mais respirait avec peine. De la sueur perlait sur son front. Les draps brodés de dentelle étaient tachés de sang. Sur la commode, la sage-femme avait déposé une cuvette de faïence emplie d'eau chaude et des serviettes.
« Alors mon enfant, on attend ce bébé depuis hier au soir ? Cela va aller vite maintenant. Encore un peu de courage ! »
Il ouvrit sa mallette, en sorti des instruments. Puis, il demanda à la grosse femme de s’arque-bouter de toutes ses forces sur le corps de la patiente et entreprit son travail. Quelques minutes plus tard, un petit corps bleui, inerte, jaillit à la lumière.
Le docteur ranima l'enfant pendant que la sage-femme s'occupait de la mère.
Après que l'enfant ait poussé un faible gémissement, le docteur demanda à la sage-femme de nettoyer le bébé. Celle-ci entreprit de l'emmailloter dans une sorte de sac, puis le ficela de bandelettes blanches pour que la petite fille ait les jambes bien droites plus tard et présenta la petite momie à sa mère. A présent Marie-Elisabeth reposait dans des draps frais, ses longues boucles d'or roux auréolaient le fin visage épuisé.
Quand le docteur se pencha sur la mère et la petite fille, elle sourit faiblement en disant :
« Je suis heureuse que ce soit une fille ! Son prénom sera Anne-Catherine, mais je l’appellerais Annie ». La jeune femme s'émerveillait de la beauté de l'enfant, des doux cheveux noirs qui dépassaient du petit bonnet de dentelle. Elle l'embrassait tendrement en faisant mille vœux de bonheur.
On frappa à la porte. « Puis-je entrer ? » dit Nicolas Benner, le père de l'enfant.
Nicolas travaillait au chantier de construction navale au bord du Rhin et prenait soin de cacher son ascendance française. Il était né à Charleville en 1888 et, après avoir appris le métier de chaudronnier, il souhaita se spécialiser dans la construction de péniches.
Sur les chantiers, il avait fait la connaissance des Compagnons. Les Compagnons sont des artisans réunis en une vaste famille de métiers du bois, de la pierre, du fer, et autres. Ils portent un costume traditionnel, une canne avec des rubans, un chapeau et voyagent à travers d'autres régions et pays pour perfectionner leur art.
Parfois, ils entrent dans la franc-maçonnerie par idéal et ce fut le cas de Nicolas.
Son frère Pierre, né en 1884, était marié à Cécile, tous deux attachés à leurs racines et bien décidés à ne pas quitter leur ville. Paul, son fils épousa Annonciade, fille de l'île de beauté, ravissante brune, corse dans l'âme. Pierre était entré aux Chemins de fers à quatorze ans. Être cheminot à cette époque était la garantie d'un travail sûr et de nombreux avantages.
Le père était fier de son fils aîné mais Nicolas voulait absolument voir du pays et construire des bateaux. Pour réaliser son rêve, il partit en Allemagne, au célèbre chantier naval de Mayence. Le fait de partir en Allemagne le fâcha pour toujours avec son père et son frère, à tel point qu'il ne vint même pas aux enterrements plus tard.
Nicolas était un jeune homme de taille moyenne, brun aux yeux verts, intelligent mais peu bavard. Franc-maçon, grand joueur d'échecs, il menait une vie relativement paisible malgré les troubles de la guerre, car il avait pu garder son poste au lieu d'être réquisitionné.
Il allait rencontrer celle qui deviendrait sa femme lorsque Hans, son collègue du chantier naval, l'invita à sa noce.
C'était au mois de mai, au bord du Rhin. Il faisait déjà très chaud et les gens se baignaient dans le fleuve. L'air sentait bon le poisson frais et l'herbe fauchée. Sur les rives, assises parmi les marguerites et les bleuets, des familles regardaient passer les péniches.
Dans une guinguette à la large terrasse qui offrait une vue magnifique sur Mayence et la ville de Weisenau, la noce battait son plein. Un musicien chantait en s'accompagnant d'un accordéon les vieilles chansons allemandes qui parlaient de la Lorelei, du Père nourricier le Rhin, du bon vin blanc que produisaient les coteaux ensoleillés. Les invités reprenaient en cœur les refrains en se tenant tous par les bras, se balançant de droite à gauche avec le rythme de la musique. En fait, c'était un peu comme si les gens dansaient en restant assis. Au menu, on servit du bœuf mariné dans le vinaigre et des Knoedel, boulettes de purée de pommes de terre ayant frémi dans l'eau, la spécialité de Mayence. Puis, suivirent de gros gâteaux à la crème au beurre, le tout arrosé de Riesling.
La mariée, Gretel Tischleder était ravissante dans sa robe de soie et dentelle blanche qu'elle avait cousu elle-même, car elle était couturière pour les gens riches de la ville.
La demoiselle d'honneur, Marie-Elisabeth, une belle jeune fille rousse en robe de satin vert, le visage bien dessiné souriait en laissant entrevoir des petites dents de nacre comme en ont les poupées. Ses boucles d'or cuivré, relevées sur le sommet de sa tête, étaient maintenues par une couronne de fleurettes. Elle faisait penser à un portrait peint par Botticelli.
Nicolas tomba fou amoureux d'elle, l'épousa et ils emménagèrent au numéro 1 de la place Gutenberg, maison des parents de Marie-Elisabeth...
La porte s'ouvrit à nouveau et Gretel, sa sœur, entra dans la chambre de la jeune accouchée. Tout sourire, elle lui dit :
» Tu m'as fait bien peur ! Tiens, bois ! J'ai fait exprès pour toi un bon bouillon de poule avec un œuf. Cela va te remettre un peu. Je suis si heureuse de la naissance de ta petite fille ! Tu sais que moi, je ne pourrais jamais avoir d'enfant, mais à présent, je suis tante et je te promets de veiller avec toi sur elle toute ma vie ! ».
Marie-Elisabeth se remit assez vite de son accouchement difficile et la vie reprit son cours normal. De milieu plutôt aisé, la famille n'eut pas vraiment à subir les privations de la guerre.
Annie grandissait heureuse et choyée. Jolie petite fille, elle avait hérité des yeux verts de sa mère et des cheveux bruns de son père. Elle était sage, silencieuse, parfois trop peut-être.
Assise sur sa petite chaise de bois peinte en rose mauve, elle rêve, attendant patiemment la bouillie de blé et de lait qu'on lui prépare. Sa maman lui coud une poupée de chiffons aux cheveux de laine avec un sourire brodé au point de croix.
Elle lui raconte les histoires du Rhin, ses crues et décrues, ses bateaux. Et puis, les chants de la Lorelei, sur son rocher, qui peigne ses longs cheveux blonds tandis que des bateliers, hypnotisés par sa vision, ne voient pas les écueils sur lesquels se brisent leurs embarcations. Et puis aussi, celle du Rattenfänger, littéralement chasseur de rats, qui, au Moyen Age, avait sauvé Mayence de l'invasion malfaisante en jouant si bien de la flûte que tous les rongeurs l'avait suivi sur une île au milieu du Rhin. Il y a encore aujourd'hui sur l'île une tourelle baptisée Maüseturm (Tour des souris).
Au printemps, les cheveux d'Annie étaient ornés de couronnes de fleurs.
Tante Gretel lui cousait de merveilleuses robes de princesse avec les chutes de tissu en soie, d'organdi, de satin, les bouts de ruban et de dentelles qui restaient des modèles somptueux qu'elle créait pour ses clientes. L'été, elles se promenaient toutes les trois le long des rives du fleuve, rendant parfois visite à Nicolas au chantier naval.
Quand Annie eut cinq ans, sa mère et sa tante décidèrent de l'inscrire à l'école de danse classique de Mayence. Les cours, réservés à une élite, étaient non seulement très onéreux, mais il fallait aussi acheter les chaussons de danse, les tutus et puis faire les trajets en tramways. La petite fille, toute menue et très gracieuse était particulièrement douée.
Bientôt, elle eut même des petits rôles à l'opéra de Mayence. Les parents, la tante Gretel et l'oncle Hans fondaient d'émotion, quand l'enfant jouait le petit rôle d'une poupée sortant d'une boite de carton en dansant quelques minutes au cours de la représentation des Contes d’Hoffmann d'Offenbach.
Après le spectacle, les deux femmes se disputaient en riant le plaisir de porter l'enfant en l'appelant Anschen, Anischen, Annie.
Quand elle eut six ans, l'enfant, un peu maigrichonne, partit un mois avec un convoi d'enfants de Mayence au Danemark pour reprendre des forces et des couleurs après la guerre. Annie fût l'hôte d'une famille charmante avec deux enfants de son âge.
Le père avait une fabrique de cigares, une voiture et la mère confectionnait tous les jours des gâteaux au beurre frais. Elle apprit quelques mots de danois et découvrit la mer avec ses plages de verdure, sans sable, où paissaient de grandes vaches qui l'impressionnaient au plus haut point. Quand elle revint à Mayence, ses bonnes joues roses et toutes les histoires qu'elle avait à raconter consolèrent toute la famille de la tristesse de son absence.
Elle avait les plus beaux jouets : maison de poupées, comptoir de marchande, trottinette, traîneau et cerceau de bois, des livres et même des échasses. Mais, parfois, espiègle, elle descendait les deux étages à califourchon sur la rampe de l'escalier de marbre jusqu'à l'entrée de la maison, terrorisant sa mère. Et puis, ils déménagèrent à Weisenau dans un appartement, rue des Chatten, près des ateliers de construction navale.
Tante Gretel et son mari emménagèrent à Gonsenheim dans une jolie maison avec un grand jardin. Oncle Peter, camarade de guerre de Hans, vint habiter avec eux, car il avait tout perdu pendant la guerre.
Le jardin merveilleux de Tante Gretel était une suite de petits tableaux de contes fées.
Il y avait Blanche-Neige et les sept nains près d'un minuscule chalet illuminé de petites bougies à l'intérieur. Il fallait soulever le toit pour les allumer.
On y voyait les sept petits lits de bois. Plus loin, des grenouilles hilares autour d'un petit bassin d'eau avec des plantes aquatiques et un petit bateau à vapeur qui fonctionnait avec une pastille de combustible. Ailleurs encore, un petit palais de bois avec des princesses, des gnomes et des sorcières.
Une belle Lorelei peignait ses cheveux assise sur son rocher. La tante avait imaginé et construit avec son mari tous ces éléments de rêves enfantins pour le plaisir d'Annie.
Bien plus tard, les enfants d'Annie, après la guerre, en 1947, s'émerveilleront aussi des vestiges de ce jardin merveilleux...
* * * * * * * * * *
(2) Le drame
Un soir, Marie-Elisabeth se plaignit d'avoir mal au ventre et de saigner souvent.
On fit venir le vieux médecin qui prescrivit quelques tisanes, mais le mal persistait et la jeune femme, de plus en plus pâle, s'affaiblissait de jour en jour.
L'ambiance devint triste à la maison.
« Ne fais pas de bruit, Maman est malade…, Mange ta soupe !, non, il n'y a rien d'autre !... »
Nicolas se mit à rentrer tard le soir, après de nombreuses parties d'échecs au petit café près du chantier naval. Souvent Annie vit sa mère essuyer des larmes furtives. Heureusement, tante Gretel venait souvent chercher l'enfant, l'emmenait au cours de danse, puis à Gonsenheim dans la maison avec le beau jardin, lui cuisinait des petits plats et la faisait rire.
Une nuit, Annie, fut réveillée par les cris de douleur de sa mère et le matin le docteur emmena Marie-Elisabeth à l'hôpital. Tante Gretel vint chercher l'enfant.
On était en 1922. La jeune femme fut opérée, mais à cette époque, les surinfections n'étaient pas rares. La fièvre enflammait ce corps fragile, la sueur mouillait les boucles d'or roux et elle était pitoyable dans sa chemise d'hôpital.
Un matin, on frappa à la porte de sa chambre. Une commère entra, s'approcha du lit où reposait l'opérée et lui dit :
« Ach, Maria-Élisabeth, il faut que je te dise quelque chose… Ton mari a une amie qu'il voit tous les soirs au café du chantier naval. Elle n'a que dix-sept ans, mais elle sait ce qu'elle veut cette délurée. Elle lui a tourné la tête. Elle s'appelle Babette. »
Marie-Elisabeth ouvrit la bouche, mais aucun son n'en sortit. Elle fit un geste de la main pour éloigner la mégère qui sortit à reculons. De grosses larmes roulaient à présent sur ses joues émaciées. Quand, un peu plus tard, Gretel arriva, cette dernière eut beaucoup de mal à apprendre ce qui s'était passé. Elle savait depuis longtemps que le mari de sa sœur avait une relation, mais elle n'avait pas voulu en parler pendant la maladie. Elle en voulait plus à Nicolas qu'à la jeune fille qui n'avait que 17 ans, encore une enfant. Jamais elle n'aurait pu imaginer qu'une méchante femme vint annoncer cela à la malade…
Les deux sœurs pleurèrent ensemble et Gretel essaya de la consoler en lui disant que Nicolas l'aimait, que ce n'était qu'une passade et que tout rentrerait dans l'ordre.
Quand, elle partit, Marie-Elisabeth semblait calme et lui adressa même un sourire.
Le lendemain, Annie qui dormait chez sa tante, fut réveillée par des voix en sanglots. Gretel vint la sortir de son petit lit, l'habiller, et en pleurant lui dit :
« Tu n'as plus de Maman ! »
Dans le jardin, elle cueillit quelques roses jaunes et blanches, les mit dans la main de l'enfant ; puis, elles prirent le tramway pour l'hôpital.
Marie-Elisabeth avait arraché le drain de sa plaie et s'était laissé mourir. Une sorte de suicide en fait. Cela allait marquer à jamais l'enfant. Sa mère tant aimée l'avait abandonné d'une façon cruelle.
On rangea les jolies robes de dentelles et rubans dans des boites; on l'habilla de noir, elle ne retourna plus jamais aux cours de danse. Les adultes pleuraient, mais Annie ne voulait pas croire que sa Maman était partie pour toujours…
Assise dans un coin, avec sa poupée de chiffons, l'enfant chantait des berceuses, mais ne disait rien. On ne l'emmena pas à l'enterrement de sa mère pour l'épargner, mais personne ne s'occupait d'Annie puisqu'elle ne pleurait pas.
Gretel avait voulu prendre l'enfant chez elle, l'élever, mais Nicolas, jaloux, refusa.
Dans la famille, il y avait une vieille grand-mère, originaire de Mézières les Metz, veuve de guerre, qui avait élevé seule ses six enfants. Elle habitait à Dillingen en Sarre et il lui demanda de venir chercher l'enfant.
Quand la vieille femme vint prendre Annie, elle ne pleurait toujours pas. La petite fille demanda juste à emmener sa poupée de chiffons, car on ne pouvait pas emmener beaucoup de bagages. En quelques jours, la jeunesse dorée de l'enfant avait pris fin.
La vieille femme et l'enfant montèrent dans le train à vapeur qui les emmenait loin de Mayence et du Rhin.
Pendant trois ans, elle allait vivre chichement avec cette grand-mère qui confectionnait des pulls sur sa machine à tricoter pour vivre. Une petite maison de pierre et bois, près de la cathédrale, avec deux chambres et une cuisine. Un poêle à bois, une grosse cuisinière blanche à tiroirs, avec l'eau qui chauffait sur le réservoir de côté, un four pour les gâteaux.
Femme autoritaire, mais juste, elle n'avait pas beaucoup de temps pour les câlineries, mais elle lui témoignait une tendresse profonde. Elle appelait l'enfant Annie, comme l'avait souhaité sa mère, la tenait propre et lui cuisinait des plats solides pour faire grossir la petite maigrichonne de la grande ville.
Le dimanche matin, elles allaient à la cathédrale, l'après-midi, elles se promenaient dans les bois, cueillant myrtilles, mûres, pommes sauvages ou champignons selon la saison.
Annie était devenue une enfant calme, docile et réservée.
Au fil des fêtes de l'année, la vieille femme lui confectionnait quelques gâteries, les gâteaux de Saint Nicolas et Noël, les beignets de carnaval, les œufs de Pâques, les tartes aux quetsches ou au « streusel ».
Annie travaillait très bien à l'école et, parfois, la grand-mère achetait au marchand ambulant pour quelque sous, une partition de musique. Elle sortait alors son accordéon de l'armoire, et, ensemble, elles chantaient les ritournelles à la mode…
Les années passaient et l'enfant avait trouvé un certain bonheur et surtout son équilibre.
Parfois une carte postale de Tante Gretel, avec des enluminures de fleurs brillantes qui sentaient bon, ou bien de son père quelques mots laconiques. Mais le courrier était rare et cela était mieux ainsi disait la grand-mère.
1925. Le monde bascule à nouveau pour l'enfant. Nicolas, son père, se manifeste. Après que les commérages aient cessé, il a finalement épousé la jeune Babette, cause du suicide de sa mère.
La jeune femme a vingt ans et attend un enfant. Certainement pleine de bons sentiments, peut-être aussi poussée par le remords, elle veut créer une nouvelle famille avec Annie qui vient d'avoir dix ans. Persuadés que leur démarche serait une bonne surprise pour la petite fille, le père et sa nouvelle femme partirent en Sarre la chercher.
En fait, pour la grand-mère et Annie, c'est l'horreur ! Ils viennent arracher l'enfant à son bonheur tranquille, briser les liens de tendresse, l'enlever à ses amies d'école, détruire cet équilibre reconstruit. Ils emmènent de force Annie, en pleurs, accrochée aux jupes de la grand-mère effondrée. Et, dans le train à vapeur qui les emmène à Mayence, ils lui disent qu'elle est ingrate, qu'elle est méchante car ils se donnent du mal pour qu'elle rentre à la maison vivre avec sa famille.
Une petite fille, Lisel, naît et bien sûr la mère s'occupe essentiellement du bébé.
Annie sait ce qui s'est passé autrefois, que cette femme est en partie responsable de la mort de sa mère, de son malheur, de l'avoir arrachée du havre de tendresse de la grand-mère.
Une colère, une rage intense habite le cœur de l'enfant. Elle se conduit d'une manière désagréable vis à vis de sa belle-mère qui finit par l'ignorer, puis se révèle une marâtre.
En effet, Babette, trop jeune, ne comprend pas les réactions d'Annie. Le père est occupé par son travail, la politique et les tournois de jeux d'échecs. Il ne souhaite pas entendre les pleurs du bébé ni les disputes fréquentes entre sa nouvelle épouse et sa fille.
Annie se plonge éperdument dans l'étude et le sport. Elle est la meilleure élève de l'école et, après le certificat, la maîtresse demande aux parents de la laisser faire des études supérieures.
Mais le père refuse et l'adolescente fait un apprentissage de mercière dans le grand magasin Leonhard Tietz à Mayence. Elle apprend les différences entre les fils de coton perlé, mercerisé, les bobines de marque DM, les épaisseurs de laine, les aiguilles à tricoter, à coudre, à broder, les œufs en bois pour raccommoder, la passementerie, les galons, les rubans, les doublures, les patrons, les petites scies à découper les modèles, les dés, les écheveaux et tant d'autre choses. Toute sa vie, elle aimera les travaux d'aiguilles.
La marâtre prend le petit salaire d'Annie pour la participation aux frais de la famille, mais fait une grande différence entre les deux enfants. Le matin, Lisel reçoit un sou pour un petit pain au lait à l'école, mais Annie n'a droit à rien, jamais, même pas les trois sous pour prendre le tramway pour aller voir Tante Gretel.
L'atmosphère est lourde à la maison. Le dimanche, elle va rejoindre ses amies au bord du Rhin, au « Katzenloch » (Trou du chat), dans la verdure et part à la chasse aux bestioles.
L'adolescente s'amuse à faire enrager sa marâtre en lâchant des couleuvres, plein d'escargots ou encore des hannetons ou des crapauds dans la chambre des parents provoquant des cris de terreur ou de dégoût.
Heureusement, le sport est un dérivatif. La jeune fille est une formidable nageuse.
Elle traverse régulièrement le Rhin, fait des parcours de natation de plus de quatre kilomètres, s'amuse à plonger sous les péniches pour ressortir de l'autre côté. Malheureusement, un jour, il y eut un drame.
Un dimanche après-midi, au bord du fleuve, Annie et ses amis riaient en se lançant des défis. Qui nage le plus loin ? Le plus longtemps ? Hans, un jeune homme de dix-huit ans voulut montrer une de ses prouesses : traverser le Rhin en nageant sous une péniche qui passait. Il n'en ressortit jamais. Tous se firent des reproches pour leurs paris stupides et la tristesse s'installa dans leur jeunesse.
A Mayence, le grand magasin Tietz appartient à des juifs et l'antisémitisme monte. Dans les rues, les incidents s'aggravent ; le climat politique devient angoissant.
A la maison, la situation familiale est complètement dégradée et après de longues discussions, on la laisse enfin quitter Mayence pour rejoindre la grand-mère en Sarre.
Une petite valise de carton, avec quelques vêtements, des photos de sa mère, juste l'argent nécessaire pour payer le billet de train, elle quitte Mayence.
Elle ne retournera pas avant longtemps au bord du Rhin et sa vie sera marquée par les éternelles valises, plus tard par les cantines militaires lors des nombreux déménagements.
En 1935, en arrivant à Dillingen, elle retrouve les odeurs, les poussières, l'environnement gris de la « Dillinger Hütte », l'usine sidérurgique, alimentée par la petite rivière Prims.
Presque tous les gens travaillent dans cette aciérie, construite en 1685 sur les ordres de Louis XIV. Il y règne une ambiance chaleureuse basée sur l'entraide.
Tout le monde se lève tôt, effectue un dur labeur, puis rentre s'occuper de la chèvre, des poules et des lapins, du petit jardin que chaque maison de l'usine possède.
Annie est folle de joie de retrouver la grand-mère. On lui trouve un petit travail et elle reprend la vie simple et heureuse.
Mais, le climat politique devient de plus en plus menaçant, Hitler monte au pouvoir.
Les juifs sont harcelés, il y a de plus en plus de violence et Annie ne veut surtout pas rester dans cette ambiance qui devient nazi.
Elle décide de suivre des cours de français et forge un plan pour aller en France, pays des ancêtres de son père. Elle se coud de jolies robes brodées, se tricote des pulls ornés de fleurs et d'animaux au point de jacquard, et se taille dans des bouts de feutre des petits chapeaux, des bibis, décorés de dentelle de fruits et de feuillages.
Avant d'aller aux cours, elle chauffe le fer à friser sur la vieille cuisinière pour se faire des bouclettes. Et puis, toute pimpante, elle part au vieux château de Dillingen apprendre le français.
Le Land de la Sarre a toujours eu une vie européenne avant l'heure, tour à tour française ou allemande. Jusqu'en 1935, c'est le territoire du bassin de la Sarre selon le traité de Versailles.
Les populations ont des liens franco-allemands dans de nombreuses familles, comme la plupart des Lorrains à cheval sur la frontière.
Mêmes les villes changent de noms suivant les frontières qui bougent.
Sarreguemines vient de « Saargemünd », qui veut dire « estuaire de la Sarre », car la rivière Blies s'y jette. Saarlouis est la ville de Louis XIV. On peut encore y visiter les fortifications de Vauban, architecte français. Des villes à cheval sur les frontières se nomment Grossrosseln et Petite Rosselle ou encore Grossbliederstroff ou Kleinbliederstroff de part et d'autre. Nied allemande ou Nied française pour la même rivière. D'autres gardent leurs noms allemands, même si elles sont en France, comme Schoeneck (Beau coin) ou Neunkirchen (Sept Eglises).
La ville de Dillingen est française de 1391 à 1813, son château a été construit par le Duc de Lorraine vers 1395. Tour à tour, Duché de Lorraine, Royaume de France, République française en 1792 puis empire français jusqu'en 1813.
Ensuite, la ville devient allemande jusqu'en 1920 où elle devient Territoire du Bassin de la Sarre. A présent, elle est à nouveau allemande.
Annie, durant les cours à Dillingen, a rencontré un beau jeune homme brun aux yeux noisette. Il s'appelle Daniel Grandmontagne, ou Grand-Montagne selon les arbres généalogiques. Lui aussi veut rejoindre la France et souhaite s'engager dans la cavalerie.
Les deux tourtereaux, moitié français, moitié allemands, se trouvent beaucoup de points communs.
Avides de découvrir le monde, courageux, fiers et plein d'élan, ils se promènent après les cours le long de la rivière Prims. Ils se prêtent le peu de livres en français qu'ils possèdent. Ils aiment particulièrement l'histoire de Till Eulenspiegel, dont les pages jaunies racontent les aventures au moyen-âge.
L'histoire de Claes, le père flamand, brûlé injustement sur un bûcher qui va déterminer la vie de Till : le sachet qu'il porte autour du cou avec les cendres de son père, le rôtisseur qui lui reproche de manger son pain avec l'odeur du cochon rôti et qu'il paiera avec le bruit du sou qu'il laisse tomber sur le sol.
Ils savent que l'avenir est incertain, que chacun d'eux va partir vers des horizons différents, mais ils sont heureux. Auront-ils l'occasion de se revoir ?
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Parlez-nous de vous : Chantal Faber
Je suis une Schoeneckoise dont les ancêtres étaient dans le village depuis fort longtemps.
D’après Raymond Engelbreit, notre historien local, une des plus lointaines évocations du village de Schoeneck, remonte au 7 mars 1716. Le 'SCHENECKER HOFF' ou 'FERME DE SCHOENECK'
Ma famille, du côté de ma grand-mère paternelle, se nommait Wagner et Henné.
Et du coté Faber, mon grand-père est arrivé de 'la Eifel' aux alentours de 1910 probablement.
Grâce à Raymond Engelbreit, qui a fait toute la généalogie des habitants de Schoeneck, j’ai pu savoir que le premier Wagner qui arrivait d’Allemagne pour la destination de Schoeneck est venu aux alentours de 1830, et qu’il était fabricant de pipes.
Et du côté Henné, il est également arrivé vers 1819 de la Krüghütte, quand il a épousé Madeleine Raspiller, un nom bien connu à Schoeneck dont il existe une rue, et qui était la fille du propriétaire de la verrerie qui existait alors dans le village. Il a exercé plusieurs métiers, aubergiste, tuilier, boulanger…
Concernant mes passions, j’ai toujours aimé le sport. Et, petite anecdote, au certificat d’études, celui qui m’avait chronométré au grimper de corde, a dit que j’avais grimpé aussi vite que le meilleur garçon. C’est bien connu « quand les singes grimpent »….
Quand le gymnase de Schoeneck a été construit, j’avais 11 ans et j’ai été une des premières à m’inscrire aux cours de gym aux agrès. Vers 17 ans, j’ai fait du judo à Forbach, et quand monsieur Barthel a décidé de donner des cours à Schoeneck, je me suis inscrite dans le village. Pour ceux qui s’en souviennent, les cours avaient lieu, dans l’arrière salle du café Greiner, ou Neumann, selon les propriétaires.
Vers 1980, Rose Marie Bastian a donné des cours de gym pour adultes, que j’ai suivis jusqu’à mon départ de Lorraine, parallèlement je participais également à des cours à Stiring dans l’ancien cinéma.
Et par les hasards de la vie, j’habite Athis Mons depuis 1987.
J’habite un quartier qui pourrait inciter aux voyages. La journée est rythmée par l’activité de l’aéroport d’Orly, décollages et atterrissages se suivent, causant un bruit environnant auquel on finit par s’habituer… ou pas.
Il reste des petits sentiers forts agréables et ombragés, vestiges des anciennes vignes qui se plaisaient bien sur les coteaux de Seine, avant que le phylloxéra en vienne à bout dans les années 1870. Des arbres séculaires les ont remplacées, ainsi que des jardins.
Tout près d’ici, on trouve une ferme du 15ème siècle, qui n’est plus en activité, et un vieux lavoir. Et partout dans les sentiers, des traces de sources, dont certaines sont taries. L’église est du 12ème siècle.
Le diaporama ci-dessous illustre mon environnement immédiat.
J’espère que vous serez nombreux à nous raconter votre village ou ville en photos.
Comme j’avais donné cette idée à Clément, me voilà donc en première ligne pour débuter cette nouvelle rubrique…
Diaporama Chantal Faber
Et, pour finir, Gilbert Bécaud chante : Dimanche à Orly
Autres récits de Chantal Faber :
Le passage du tabac - Mes jeux avec Farid
Quelques personnages en quête d’auteur
Autres portraits :
- Joe Surowiecki (Oncle Joe)
- Jean-Lucien Miksa (JLM)
- Walter Heitzmann (HKW)
- Hugues L. (H.L)
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Piotr Thyristor : Vive le train... (ou pas) !
Tout avait pourtant bien commencé…
Mi-avril 2022, pendant la période de Pâques, avec ma femme nous sommes invités à un baptême à Niort.
Une très belle fête de famille, de superbes moments passés tous ensemble, plein de choses à se raconter et de jolies balades dans cette belle ville des Deux-Sèvres (79), située pas très loin des Marais Poitevins [en Charente-Maritime (17)].
C’est au retour, que cela s’est gâté…
Pourtant, ayant dû me battre pendant plus de 6 mois pour faire valoir mes droits à la retraite, j’étais convaincu d’avoir connu le pire, en basculant dans un autre monde, « Barjoland », fait de désordre, désorganisation, mauvaise foi, incompétence et incohérence, bref le Chaos.
Je pensais naïvement qu’il ne pouvait pas exister un autre univers aussi « courtelinesque » et « ubuesque » que celui de ces organismes aux noms aussi poétiques et charmants que CNAV, CRAV, AGIRC-ARRCO, DDTE, DIRECCTE, KLESIA, CICAS et autres.
Et cependant, j’ai trouvé : ça s’appelle SNCF !
Les scènes du récit qui suit sont si « décalées » que même Chevallier et Laspalès n’auraient pu les imaginer dans leur fameux sketch Le train pour Pau ; elles sont pourtant intégralement authentiques.
Revenons à notre retour de Niort : nous avions réservé un premier TGV devant assurer la liaison Poitiers-Massy, puis un deuxième TGV de Massy à Lorraine TGV.
Nous sommes partis de Poitiers à 14h19, devions arriver à Massy à 15h51, quitter Massy à 16h27 puis arriver à Lorraine TGV à 18h14.
Le train quitte Poitiers et s’élance ; avec mon épouse, nous évoquons les bons moments de cette fête de famille, lorsque le train ralentit, jusqu’à s’arrêter totalement, en pleine campagne. Une voix retentit dans le haut-parleur :
- Ici, votre Chef de bord : le TGV s’est arrêté inopinément. Nous faisons le point avec le conducteur et reviendrons vers vous. Retard estimé : 25 minutes...
10 à 15 minutes plus tard :
- Ici, votre Chef de bord : le conducteur va effectuer un reset de la machine. Nous vous informons que l’électricité est coupée, la climatisation ne fonctionnera donc plus.
Nous sommes arrêtés en pleine campagne, sous le soleil qui tape de plus en plus fort : impossible d’ouvrir les fenêtres dans un TGV ; de plus, les portes du train restent fermées pour des rasions de sécurité. Il fait donc de plus en plus chaud et tout le monde commence à transpirer. Au bout de 10 à 15 minutes, nouvelle annonce dans le haut-parleur :
- Ici, votre Chef de bord : la manipulation n’a pas fonctionné, le conducteur va effectuer une dernière tentative. Retard estimé : 1 heure.
Toujours pas de contrôleur ou d’agent visible…
Un quart d’heure passe et le haut-parleur grésille à nouveau :
- Ici, votre Chef de bord. Les différents essais n’ont rien donné. Nous allons nous rendre à la gare de Vendôme, où de l’eau vous sera donnée. Une rame de remplacement viendra vous chercher afin de vous acheminer à Massy. Retard estimé : 3 heures.
Quelques temps plus tard, l’électricité revient et le convoi se remet en route ; on suppose qu’une locomotive est venue remorquer le TGV.
Ouf, la clim fonctionne à nouveau : ça fait du bien !
Nous aimerions en savoir plus, mais toujours personne pour nous renseigner : comment va-t-on faire pour notre correspondance ? Y aura-t-il de la place ? À quelle heure va-t-on finalement arriver à Lorraine TGV ?
L’application « SNCF Connect », installée sur nos Smartphones, pourtant très bavarde lors de l’aller, avec une diffusion régulière d’informations sans grand intérêt (« nous entrons en gare de xxxx », « nous quittons la gare de xxxx », « n’oubliez pas vos affaires dans le train »), après avoir fourni quelques informations très brèves et inexploitables, devient bizarrement muette.
Je décide de consulter la rubrique « Besoin d’aide ? Trouvons la réponse qui vous convient » : je tape « TGV panne Poitiers » ; réponse « vous souhaitez aller à Cannes ; confirmez-vous ? ». Je laisse tomber.
Le haut-parleur retentit à nouveau :
- Ici, le Chef de bord. Je demande aux agents SNCF présents dans le train de venir me rejoindre en voiture 4, près du bar, pour une réunion de crise pour nos passagers...
Ce n’est pas rassurant… De plus, il est très étonnant que cette communication se fasse par haut-parleur et pas en privé, via le téléphone dont ils sont tous dotés.
Enfin, arrive notre « Chef de bord », que nous voyons pour la première fois en chair et en os. Très rapidement, les questions des passagers, pourtant restés très polis, l’agacent :
- Ben, une panne, ça peut arriver, non ?
- Vous croyez que ça me fait plaisir, moi ? Je devais partir en congés !
Bon, nous n’en saurons pas plus. Étonnant qu’une personne, sensée représenter l’entreprise dans laquelle elle travaille, puisse s’exprimer ainsi.
Lorsqu’il quitte le wagon, arrive un autre agent, vraiment pas plus agréable, bien que les passagers restent toujours très calmes. Mais, et c’est normal, nous avons tous des questions à lui poser. Ses réponses sont du même acabit que celle du Chef de bord :
- Lorsqu’il y a des problèmes avec des avions qui ont du retard, les gens sont beaucoup plus tolérants et ne se plaignent pas autant... On s’en prend toujours aux agents de la SNCF !
Le summum est atteint lorsqu’on lui demande comment cela va se passer pour notre correspondance : étant donné qu’elle sera déjà partie lorsque nous arriverons à Massy, il y a fort à parier que la correspondance suivante risque d’être saturée, surtout après le week-end de Pâques ; réponse :
- Eh ben, si par exemple, vous êtres 50 et qu’il n’y a que 20 places, ce seront les 20 premiers qui auront de la place. Vous comprenez, c’est une question de sécurité : on ne peut pas surcharger les trains...
Nous arrivons enfin à la gare de Vendôme : à la sortie du train, nous trouvons effectivement des packs d’eau sur le quai, à même le sol. Les bouteilles d’eau auraient pu nous être distribuées, mais non ! Bon, estimons-nous heureux, ils auraient pu mettre des abreuvoirs à bestiaux.
Après une longue attente, la rame en panne est dégagée sur une voie latérale et arrive enfin la rame de remplacement en provenance de Massy. Les agents de la SNCF présents sur le quai nous disent de nous installer où nous voulons : il n’y a plus de numéro de wagon ou de place à respecter.
Nous rentrons donc dans la rame de remplacement, posons nos valises, nos affaires et nous installons. Sur les sièges, de petits cartons-repas ont été posés : pas grand-chose, mais c’est toujours bon à prendre. À peine installés, le haut-parleur retentit :
- Merci de bien vouloir garder les mêmes numéros de voiture et, si possible, les mêmes numéros de place...
Ce même message est diffusé à plusieurs reprises.
Nous décidons de ne pas bouger et, étonnamment, le transfert de la rame en panne à la rame de remplacement se passe plutôt bien.
Le train part enfin en direction de Massy, puis ralentit au bout d’une dizaine de minutes puis, nouveau message dans le haut-parleur :
- Ici votre Chef de bord ; le TGV s’arrête inopinément ; nous faisons le point et vous informerons.
Finalement, le train accélère et tout rentre dans l’ordre.
Nouveau message :
- Les passagers ayant une correspondance en direction Strasbourg ne doivent pas descendre à Massy, mais rester en voiture jusqu’à Roissy, où un TGV les acheminera vers Strasbourg...
Nous restons donc dans le train jusqu’à Roissy, où nous descendons et nous hâtons de prendre notre correspondance.
Le train est annoncé pour un départ à 20h02, mais le numéro de voie ne figure pas sur le panneau d’affichage. Nous interrogeons un agent de la SNCF, qui nous informe que le train a 20 minutes de retard et que le numéro de voie ne va pas tarder à être communiqué.
Nous en profitons pour lui faire part de nos déboires et lui demandons comment faire, car nos billets sont valables pour la correspondance Massy-Lorraine TGV de 16h27 et pas pour celle de Roissy-Lorraine TGV-Strasbourg de 20h02. Réponse : « Je vous accompagnerai jusqu’au train et en informerai mon collègue ».
Le numéro de voie est finalement annoncé ; arrive un flot de voyageurs qui courent vers la voie et l’agent qui devait nous accompagner nous dit simplement « C’est par là ! ».
Nous ne voulions pas rater le train, sinon j’aurais pris quelques minutes pour lui parler du pays ! D’ailleurs, au fur et à mesure de notre périple, les (rares) agents SNCF présents dans le train nous demandaient de nous renseigner auprès des agents SNCF de la gare à venir et les (rares) agents SNCF de la gare nous renvoyaient vers les agents SNCF du train à venir… une manière comme une autre de se débarrasser du problème …et des personnes !
Nous sommes sur le quai, bondé, et attendons ce fameux train : rien, toujours rien…
Nouvelle annonce via les haut-parleurs sur le quai :
- Suite à un loupé [je cite mot pour mot], nous vous demandons de changer de voie, de prendre le train à destination de Lyon et de descendre à Chessy où vous pourrez prendre une correspondance en direction de Strasbourg...
Tout le monde se précipite et essaie de s’engouffrer dans le train déjà bondé.
Nous sommes tous collés les uns aux autres, comme dans un métro en heure de pointe, mais avec en plus valises, sacs, affaires et vestes sous le bras. Un véritable capharnaüm.
Et dire que l’on nous avait précédemment indiqué que l’on ne pouvait pas surcharger des trains, pour des raisons de sécurité…
Nous descendons à Chessy, où nous avons, à nouveau, beaucoup de mal à trouver un agent SNCF. Finalement, nous apercevons une « agente » de la SNCF, à qui nous tentons d’expliquer cette histoire décousue, de plus en plus difficile et de plus en plus longue à raconter. Elle nous conseille de prendre un RER en direction de la gare de l’Est, afin de prendre un train vers Strasbourg.
Nous lui expliquons que le train allant de la Gare de l’Est à Strasbourg passe par Lorraine TGV, mais ne s’arrête pas à Lorraine TGV. Elle affirme le contraire.
Je monte le ton et lui demande de vérifier, ce qu’elle fait. Après avoir contacté sa responsable par téléphone, elle confirme mes dires et nous demande de nous installer dans une salle d’attente en nous informant qu’elle allait finir son poste et que l’un de ses collègues allait venir…
Un (très) long moment plus tard, arrive un autre agent SNCF, qui liste le nom de toutes les personnes concernées par ce problème, en nous promettant de revenir avec une solution.
Un nouveau (très) long moment plus tard, il arrive avec 2 autres agents et un chariot rempli des mêmes petits cartons-repas que l’on nous avait distribué précédemment.
Au lieu d’effectuer la distribution dans la salle d’attente, ils laissent le chariot dans le couloir : du coup, un certain nombre de personnes présentes, mais non concernées par le problème, sont venues se servir, certaines repartant avec 2-3 cartons sous le bras…
Bien plus tard, l’agent revient avec des billets pour un train partant le lendemain matin à 07h52, en direction de Strasbourg, avec arrêt à Lorraine TGV, mais au départ de Roissy !
Bien plus tard encore, il nous remet des bons de prise en charge pour une nuit d’hôtel à l’hôtel Séquoia Lodge, situé à proximité immédiate du parc de Disneyland.
Nous lui demandons comment nous rendre à l’hôtel ; réponse :
- Il y a une navette.
Ceci ne nous avançant pas beaucoup, nous lui demandons où prendre cette navette; réponse :
- À la sortie de la Gare, mais pas juste devant...
Nous sortons de la Gare : il fait nuit, et après nous être renseignés auprès de passants, nous trouvons cette fameuse navette qui nous amène à l’hôtel.
Nous y arrivons à plus de minuit, épuisés. C’est un très bel hôtel, mais nous n’avons vraiment pas eu le temps d’en profiter.
Le lendemain, après quelques petites heures de sommeil, nous quittons l’hôtel, sans avoir pris de petit-déjeuner (il est 6h30 et le restaurant n’ouvre qu’à 7h00) et prenons la navette en direction de la gare de Chessy. Et là, bizarrement, nous trouvons des nuées d’agents de la SNCF, regroupés et arpentant l’intérieur de la gare tels des pigeons et nous proposant même de nous renseigner : un peu facile, quand le problème est passé…
Nous prenons le train de Chessy à Roissy, en profitons pour prendre un rapide petit-déjeuner, et embarquons finalement dans le TGV de Strasbourg, qui nous a déposé à bon port en Gare de Lorraine TGV à 10h25, soit avec environ 16 heures de retard !
Je terminerai cette « petite » anecdote par un bon mot de l’un des passagers :
- Quand ils ne sont pas en grève, ils sont en panne !
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La Lorraine et le Platt
Bienvenue dans les pages en ‘Platt’ de Nostalgia !
Pour une meilleure lisibilité cette rubrique a été scindée en sous-rubriques toutes accessibles à partir du menu ci-dessous :
- Petite histoire de la Lorraine
- Recettes de cuisine en Platt
- Récits en Platt - Auteurs locaux
- Proverbes, dictons et chansons en Platt
- Kwatscherei : Juste fiel, v’là les Vamps ! (J-F. Hurth)
Un peu d’histoire pour commencer…
Le francique lorrain (Platt) est le nom donné à l'ensemble des dialectes franciques (francique rhénan de Lorraine, francique mosellan, francique luxembourgeois) parlés dans la partie de la Lorraine traditionnellement appelée la Lorraine allemande.
Notre ‘Platt’ n’est pas qu’une langue en voie de disparition uniquement parlée près de la frontière sarroise, le Platt c’est bien plus que cela…
C’est la deuxième langue du Brésil, parlée quotidiennement par plus de trois millions de Brésiliens et comprise par plus de 10 millions d’entre eux. Le ‘Platt’ y est parlé quotidiennement et c’est une langue très importante dans certaines régions du Brésil par exemple pour ceux qui cherchent un emploi. Comme tous les dialectes, cette langue connait des difficultés pour ne pas être oubliée et c’est une lutte de tous les instants pour la maintenir vivante.
Notre Platt est d’origine germanique et, c’est lors de la mise en place de l’allemand standard que les langues régionales ont été nommées Platt. Ce sont les migrations du XVIIIe siècle qui ont permis au Platt de trouver sa place au Brésil car, à cette époque, la pauvreté et la précarité ont poussé de nombreuses familles des régions rhénanes à quitter leurs terres natales. Près de 3 millions d’entre eux émigrent vers l’Amérique du Nord tandis que 300.000 autres choisissent le sud du Brésil où ils vont coloniser, entre autres, les provinces de Bahia, Mina Gerais. Espirito Santo et Santa Catarina. Ces nouveaux colons, vivant quasiment en autarcie, s’organisent, construisent des écoles, des commerces et des lieux de cultes. Si, chez les colons d’Amérique du nord l’allemand a été rapidement absorbé par l’anglais, cela a été plus difficile au Brésil avec le portugais, une langue aux sonorités très différente.
Aujourd’hui, le ‘Platt’ est une langue vivante à part entière, enseignée aux enfants de 6 à 11 ans qui le désirent et, dans certaines régions, près de 600.000 personnes le parlent au quotidien.
Malheureusement, malgré tous les efforts faits pour préserver le maintien de cette langue, elle a tendance à disparaître dans les grands centres urbains où, à l’instar de ce qui se passe chez nous, seuls les adultes d’un certain âge continuent à le pratiquer au quotidien.
Notre Platt est également parlé par les amish, ces descendants d'immigrés allemands et suisses qui se sont installés aux xviie et xviiie siècles en Pennsylvanie. On l’appelle là-bas le Pennsylvania Dutch, Pennsilfaanisch, Pennsylvaniadeutsch, Deitsch, ou, en anglais, le Pennsylvania German.
D’Metzgerei Dieker’s au nord de Philadelphie.
Une institution où l’on parle allemand dans la file d’attente ! (Photo Hugues L.)
Les Pennsylvania Dutch sont des groupes religieux issus de l'anabaptisme du xvie siècle, un mouvement qui met l'accent sur le baptême des adultes, la non-violence, la vie en marge du monde et l'autogestion. C'est entre 1700 et 1840 que plusieurs milliers de mennonites, de brethren et d'amish ont émigré depuis le Palatinat et la Suisse vers la Pennsylvanie.
Ils y ont établi des fermes organisées sous forme de communautés et ont conservé leur langue et leurs coutumes religieuses.
Les mennonites et les amish (Old Order) s'est accrue au xxe siècle pour atteindre plus de 50 000 personnes en Pennsylvanie. Ils continuent à éviter la modernisation et, selon l'American Communiy Survey, pour la période 2012-2016, plus de 300.000 personnes se déclarent d'ascendance allemande en Pennsylvanie et la communauté Amish représente 18.000 personnes, vivant essentiellement dans la région du Lancaster.
Une affiche pour une après-midi récréative amish
Nous parlerons ici essentiellement du ‘Platt’ parlé dans notre région de Moselle-Est car le sujet est bien trop vaste pour être développé dans ces quelques pages.
De nombreuses associations locales participent d’ailleurs activement au maintien et à la promotion de cette langue. N’hésitez pas à les contacter !
Lire les billets d'humour en Platt et en français:
Billet Février 2018 (Changements de Présidents)
Billet Mars 2018 (Le catalogue russe)
Billet Avril 2018 (La grève à la SNCF)
Billet Mai 2018 (N. D. des Landes - Le prix Eurovision)
Billet Juin 2018 (La coupe du monde)
Billet Juillet-Août 2018 (La canicule)
Billet Septembre 2018 (Macronix le gaulois)
Billet Octobre 2018 (Nouveau Gouvernement)
Billet Novembre 2018 (Gilets jaunes etc...)
Billet Décembre 2018 (Cadeaux de Noël)
Billet Janvier 2019 (La cagnotte)
Billet Février 2019 (La tempête de neige)
Billet Mars 2019 (La vie en jaune)
Billet Mai 2019 (Européennes & Glyphosate)
Billet Juin 2019 (La Canicule 2)
Billet Juillet-Août 2019 (Le système de santé)
Billet Septembre 2019 (Le système de santé 2)
Billet Octobre 2019 (L'affaire B.)
Billet Novembre 2019 (Le marché de Noël)
Billet Décembre 2019 (Le procès W.)
Billet Février 2020 (Le Buzz)
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