La Halte Schoeneck et la cité du Bruch à Forbach
→ Replongez dans l'atmosphère de la Halte-Schoeneck d'autrefois en lisant le roman "Le café de la frontière" de Wolfgang Thielen (Pour avoir plus d'infos, cliquez sur l'image) :
Après la défaite de la France contre la Prusse lors de la guerre de 1870, la signature du traité de Francfort le 16 mai 1871 a cédé l’Alsace et une partie de la lorraine au Reich allemand. Forbach devient une ville de Garnison (ville rendue célèbre à l’époque par le livre pamphlétaire « Petite Garnison » écrit par le lieutenant Fritz Oswald Bilse.)
L’armée allemande dispose alors d’un terrain de manœuvre situé entre Forbach et Petite-Rosselle, sur les hauteurs d’Im Bruch dans la forêt de Forbach, à proximité de la route de Sarrelouis. En 1942/43, lors de la seconde guerre mondiale, l’Allemagne y établit un camp pour les prisonniers Russes et Ukrainiens. Les prisonniers travaillent dans les mines ou sur les chantiers de construction.
En 1945, les prisonniers de guerre allemands prennent la place des russes dans le camp pour travailler dans les mines, à la reconstruction des infrastructures, ou aux déminages.
Les destructions militaires et les 4 années d’occupation ont ruiné notre région. Après la guerre la « bataille du charbon » nécessaire à la reconstruction du pays étant une priorité, il a fallu recruter de la main d’œuvre. Pour loger cette main d’œuvre française et étrangère, ainsi que les milliers de prisonniers allemands travaillant dans les mines, il fallait reconstruire. Dans l’urgence le choix s’est porté en particulier sur des constructions provisoires, telles que des baraquements.
Les quartiers les plus importants du secteur de Forbach/Schoeneck par nombres d’habitants sont ceux du Bruch (3154), la Ferme de Schoeneck (1127), la Halte de Schoeneck (1050 ) et Simon-Sud (850).
1946/47 - Construction des baraques du quartier du Bruch, pour loger la main d’œuvre étrangère et française employée dans les mines.
Forbach Bruch : le parcours de l’instituteur HERZOG Raymond.
Je suis originaire de Forbach. Mes parents sont propriétaires de la seule maison de la rue de Rosselmont Elle est située sur la hauteur. Les anciens qui ont leurs champs sur cette hauteur nomment le lieu la “Rossella höhe”.
Mon père est employé au puits Wuillemin comme machiniste d’extraction du puits.
Jeune Instituteur sorti frais émoulu de l’école normale, j’ai débuté dans le village de Valette, commune rattachée à Hoste depuis 1813, dans une école qui comprend une seule classe, de différents niveaux. La classe avait subi les outrages de la guerre et avait été sommairement remise en état. Il fallait être prudent. On se prenait les pieds dans les lattes du plancher en mauvais état, et les murs et le plafond s’effritaient.
En 1947 j’obtiens une place d’Instituteur à Forbach/Bruch où j’enseigne dans les baraques jusqu’en 1957, au n°4 de la rue des Sapins, j’ai une classe qui atteint parfois 50 élèves.
En 1949 l’école est composée de 6 baraques. 2 classes par baraques, soit : 3 classes de filles, 3 classes de garçons et une école maternelle. Le poêle se trouve au milieu de la salle de classe. En moyenne 50 élèves par classe. Les cahiers sont achetés par les instituteurs et sont ensuite réglés par les élèves à la paye du père.
Chaque classe avait son Instituteur ou Institutrice, tel que Monsieur HERZOG Raymond, MATHIS Raymond, ou Madame BESCOND pour la maternelle.
A l’école les élèves sont Français, Siciliens, Calabrais, Sardes, Italiens du Nord, Polonais, Russes, Lithuanien, Algériens, Africains, etc…
La langue est la nationalité ne constitue pas de gros obstacles dans le rapport avec les élèves qui comprennent très vite le français.
Je donne aussi des cours de français le soir aux adultes issus des communautés étrangères.
Le vicaire Friedrich Gustave donnait les cours de religion à l’école. Il avait toujours dans son sac un long morceau de flexible de tuyau d’arrosage en caoutchouc, avec le lequel il frappait sans ménagement les élèves, souvent pour des futilités. Nous devions parfois calmer ses ardeurs.
Le samedi jour de repos, les immigrés maghrébins viennent régulièrement prendre des nouvelles des études de leurs enfants à l’école. Une simple expression hésitante sur mon visage valait à leurs rejetons une raclée magistrale en ma présence. La violence de la punition était parfois telle que je devais m’interposer.
Même si la différence de langue empêche de bien se comprendre, les rapports inter-communautaire ne sont pas plus difficile qu’entres Français, à condition de s’adapter aux coutumes de chaque nationalité.
Cette même année, après l’inauguration de la nouvelle école en dur, par le Maire de Forbach Jean-Eric Bousch, j’y continue ma fonction jusqu’en 1969.
Ensuite j’obtiens une place de Directeur à l’école primaire de Bellevue, là je constate que le niveau est bien inférieur à celui du Bruch. Cela est dû à une population hétérogène issue de l’immigration et des élèves issus de la communauté du voyage qui sont itinérants est ne restent dans notre école que le temps de leur passage dans notre ville.
Après 7 années scolaires je suis muté au groupe scolaire du Creutzberg comme Directeur où je termine ma carrière. L’école du Creutzberg avait un niveau très élevé. Cette école était très prisée parce qu’elle était fréquentée en majorité par des enfants de notables de la ville et alentours. Les parents battaient des pieds et des mains pour y inscrire leur enfant en prétextant sa présence chez un membre de la famille habitant la ville.
(Texte écrit par notre ami René Béguier disparu en novembre 2017).
Les enseignants en 1956
Classes des filles :
Mme Thomas-Soula Isabelle D.
Mlle Papini Jeanne-Pierrette
Mlle Girrard Marie-José
Mlle Bour Madeleine
Mlle Becus Anne-Marie
Mlle Peron Arlette
Classes des garçons :
M. Comtesse Germain
M. Jost Eric
Mlle Wéber Monique (rempl.)
M. Gérardin Henri
M. Bier Adolphe D.
M. Herzog Raymond
Classes maternelles :
Mme Karst-Heymes Claire D.
Mme Bescond-Mas Saint-Guiral G.
Mlle Paladel
M. Brombacher Othon D.
Mlle Maurer Liliane
Mlle Toussaint Geneviève
Mlle Koehler Huguette
Photo de classe avec l'instituteur Raymond Herzog
→ Pour lire les témoignages d’un ancien habitant du Bruch, cliquez ICI
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