NOSTALGIA, le Blog qui fait oublier les tracas !

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Marie-Thérèse Schlage : petits souvenirs en vrac

Souvenirs d’enfance à Schoeneck

Je me souviens qu’en revenant de près de 2 mois de vacances d’été chez mes grands-parents maternels à la campagne, donc près de Bitche, Mme LHOMME me disait que j'avais retrouvé des couleurs car à la fin de l’année scolaire j’étais pâle.

Pendant ces 2 mois de vacances chez mes grands-parents, je me mettais assise sur les escaliers, j'avais un petit carnet et un crayon à la main et je notais toutes les plaques d’immatriculation des véhicules qui passaient la frontière…

Était-ce déjà un signe prémonitoire de ma future carrière dans la douane ?

En hiver, je faisais de la luge avec d’autres enfants du village dans la descente qui menait de l’école primaire jusqu’en bas au village où habitait une copine de classe qui s’appelait Martine Florence.

Je me souviens aussi avoir assisté dans une salle près du stade de football, à l’endroit où se trouve le gymnase actuel, à des séances de cinéma.

J'ai ainsi eu la chance de voir, entre autres, les films SISSI avec la merveilleuse actrice ROMY SCHNEIDER.

Cette série de films racontaient l'histoire d'amour de l'impératrice Sissi et de l'empereur d’Autriche François-Joseph.

 

sissi-romy-schneidee.jpg

 

Sur cette même place devant le gymnase avait également lieu, si je me souviens bien, la fête foraine

J'étais aussi une grande collectionneuse.

Je collectionnais les étiquettes de boites de fromage, les cartes de vœux de nouvel an, les cartes postales ainsi que les porte-clés que je possède encore.
Monsieur HUYGHE le douanier avait plusieurs cages de perruches dans une pièce inoccupée du bloc de douanes rue des écoles et c’est lui qui m’a fait connaitre le chanteur néerlandais HEINTJE qui a changé de nom aujourd’hui. Ce chanteur a fait une carrière impressionnante en Allemagne durant ces années là et je l'écoute toujours avec autant de plaisir. Mon premier 45 t que j’ai eu à SCHOENECK c’était le disque de SHEILA avec la chanson « BANG BANG ».

Je possède encore aujourd’hui tous les 45 t de cette artiste que j’aimais tout particulièrement.

 

carte postale schoeneck.jpg

 

Souvenirs de douane

Cette histoire est vieille, elle commence  au début de la carrière de mon père.

Papa venait d’un petit village Meurthe & Mosellan et  un autre jeune homme du même village que mon père avait aussi été reçu au concours d’entrée dans la douane. Ils étaient donc tous deux originaires du même village et, pour leur premier poste, ils se sont retrouvés parachutés à quelques kilomètres l’un de l’autre. De ce fait, ils ont continué à se fréquenter, même une fois maries chacun de son côté.  Ce douanier se nommait CEZARD, il avait plusieurs enfants dont une fille prénommée Martine c’est d’elle et des garçons (tous douaniers) que j’aimerai parler ici.

Un jour, il y a environ une quinzaine d’années, dans le service ou je travaillais à l'époque,  j’avais un collègue qui venait de ce village et qui savait très bien que nous étions amis avec la famille CEZARD. Un matin, arrive dans mon bureau une nouvelle collègue que je ne connaissais pas encore très bien. Elle me demande de de venir avec elle mais moi, je ne savais pas du tout ce qu’elle me voulait…  

Finalement, c'était juste pour me dire qu’elle avait travaillé avec Martine et que c’était une amie. En réalité, cette nouvelle collègue travaillait dans  le même bureau que mon collègue cité ci-dessus et le connaissait.

Cette collègue, prénommée Martine, travaille à l’aéroport de LYON et, grâce à cette rencontre, j’ai retrouvé  une amie que je n’avais pas vu depuis 15 ans si ce n'est plus. Nous continuons d’ailleurs de nous écrire et d’échanger des nouvelles de nos proches.

 

* * * * * * * *

Mes souvenirs avec Frank Michel

Tout a commencé le jour où en regardant l’émission de Pascal Sevran, j’ai découvert un chanteur nommé Frank Michael qui interprétait une chanson dont le titre était « Toutes les femmes sont belles »

 

 

J’ai aussitôt acheté cet album, je l’ai écouté avec attention et j’ai trouvé que cette chanson était une perle rare, une pure merveille. Ensuite, j’ai acheté un 2ème CD, puis un 3ème et ainsi de suite pour devenir une « fan inconditionnelle » de Frank Michael. Je possède ainsi la collection complète de ses enregistrements (CD, DVD, 45T, 33T) et même un disque d'or d'un 45 T, et une assiette peinte par lui et dédicacée.

J’ai d’abord fait partie de son fan club, puis j’en suis devenue la responsable régionale. 

Dès qu'il se produisait en concert dans la région (et je n’en ratais aucun !) je me mettais sur le devant de la scène car il appelle ses fans et j’étais aux anges…

J’ai également eu la chance de faire de grandes salles parisiennes (OLYMPIA etc. ) ainsi que 4 croisières maritimes durant lesquelles j’ai passé de superbes moments.

Lors des croisières il faisait des concerts suivis de séance de dédicaces et même un petit cocktail réservé à ses fans.

Grâce à ces croisières, mon mari et moi avons été  nous avons été jusqu'en Turquie, à Malte, aux Baléares, en Sicile, en Italie et en Espagne.

Nous avons passé beaucoup de bons moments et sommes même allés à BRUXELLES au siège de sa maison de disques pour assister à la remise d’un disque d’or. Ce jour-là,  nous avons eu droit à un petit repas avec lui et ses invités et je ne regrette rien de cette période.

 

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Mais, il y a quelques années, je me suis finalement lassée  de tout cela et j’ai tout arrêté ....

Aujourd’hui, j’ai pris conscience que tout cela était presque une drogue pour moi.

Il fallait que je l'écoute tous les jours ne serait-ce que pendant 10 minutes même avant d'aller au travail…

Dès qu’un article le concernant était publié dans la presse, il fallait que j’achète le magazine ou le journal pour l’inclure dans les « albums » que je confectionnais.

Tout ce qui touchait de près ou de loin cet artiste me rendait heureuse.

Dans sa boutique, au-delà de la classique photo dédicacée, on trouvait même des montres, des calendriers, des parfums, des foulards, des T-Shirts, le tout bien sûr, à son effigie…

 En ce qui me concerne, en tant que véritable fan et je possédais pratiquement tous ses « Goodies » et cela me rendait heureuse…

  

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25/07/2020
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Danielle Hofmann Grandmontagne : Lili

«Si un jour dans le désert, vous rencontrez un petit bonhomme avec des boucles blondes et un rire de cristal... Je vous en supplie, venez me prévenir, me dire qu'il est revenu...» 

Le petit Prince de Saint Exupéry.



C'est vrai, chaque année, les étoiles sont à la même place. Donc, si vous retournez à l'endroit où un être cher est parti, exactement au même jour, chaque mois, chaque année, à la même heure, vous pouvez le rencontrer.

Même la NASA, les savants calculent la position des étoiles pour le retour sur terre des navettes spatiales.

Alors, je vais vous raconter ce qui m'est arrivé ce soir.

Aujourd'hui, c'est le sept décembre, le lendemain de la Saint Nicolas, qui comme chacun le sait, descend le soir du ciel pour apporter des petits gâteaux aux enfants. C'est en souvenir du temps où il était évêque. Il avait sauvé trois petits enfants qui étaient déjà dans le saloir.

Ici, on est en Bavière. Alors la fête de Saint Nicolas et son père fouettard, comme le temps de l'avent d'ailleurs avec les couronnes de sapin ornées de boules et bougies rouges sont une tradition très respectée. Ici, l’ambiance de Noël est encore plus intense qu'ailleurs, car les murs des maisons sont peints avec des Jésus, des Vierges, des anges et des fleurs toute l'année.

Avant Noël, les gens mettent des guirlandes illuminées, des étoiles, des crèches en bois sculpté, des boules brillantes d'or et d'argent aux fenêtres, et, devant leurs portes des sapins, des rennes, des traîneaux recouverts de neige blanche, partout, pour que les miracles deviennent possibles.

Aujourd'hui, c'est l'anniversaire du départ d'une princesse d'étoiles, ce soir, à sept heures.

Je la connais bien parce qu'elle est ma petite sœur. Elle a toujours été princesse, d'abord parce qu'elle est très belle et puis aussi parce qu'elle a toujours été dans la lune et les étoiles. Les gens disaient aussi qu'elle était trop gentille pour rester longtemps sur la terre, que le Bon Dieu rappelle à lui ceux qui sont des merveilles.

Elle était même plus gentille que Saint Martin, elle ne coupait pas son manteau en deux, elle l'avait donné en entier à une jeune clocharde. Elle donnait tout pour faire plaisir au désespoir de mes parents. Quand une fille, qu'elle avait hébergée, lui a volé sa télévision, elle a simplement affirmé qu'elle en avait plus besoin qu'elle-même. C'est la vérité.

Aujourd'hui, je suis donc en Bavière en formation pour un nouveau produit pharmaceutique. Un hôtel restaurant avec salles de cours. Une journée de séminaire très ennuyeuse: des formules chimiques, des résumés cliniques, des courbes certifiant que, bien sûr, c'était le meilleur; et de longs discours sur la meilleure manière de vendre ce médicament pour les rhumatismes. A l'accueil, dans une joyeuse ambiance de décors de Noël, un musicien jouait de la cithare.

Vers six heures, je suis sortie dans la nuit pour chercher une église ouverte. Les rues étaient illuminées. Dans le village, malheureusement, la plupart des églises sont fermées la nuit à cause des cambrioleurs. En effet, elles renferment beaucoup de statues baroques pleines d'enluminures à la feuille d'or.

La première semblait gentille avec son clocheton rond en forme d'oignon et sa cloche tintait comme une soprano. Je savais qu'à l'intérieur, elle devait être toute blanche, avec des statues et des tableaux rococo.

La deuxième était loin, noire, triste et semblait fermée elle aussi. J'en ai fait le tour pour trouver une porte ouverte. Je voulais tant allumer un cierge et penser à Lili dans la pénombre. L'église était sombre. Aux murs, des sculptures macabres de Jésus ensanglantés, des reliques de bouts d'os dans une chasse, des autels avec l'odeur de la cire, de l'encens et de l'eau des fleurs fanées.

Des noms aussi, avec des épitaphes en allemand, « Margarethe, Johann, Hans », des prénoms de gens, qui étaient enterrés dans des caveaux encastrés dans les murs. Des dates, des lieux, le tout en écriture gothique que j'avais de la peine à déchiffrer.

Malgré mon gros manteau de fourrure, j'en avais froid dans le dos. Je suis sortie.

Personne aux alentours, juste le vent qui sifflait dans les arbres.

Et là, j'ai entendu Lili, ma princesse d'étoiles! Ma petite sœur riait aux éclats comme si elle venait de me jouer un bon tour.

Je ne la voyais pas, mais elle m'a dit: «Oublies les squelettes des Bavarois, c'est une pratique débile!». Elle riait tellement que moi aussi j'eu le fou-rire.

Elle a ajouté: «Viens, on va dîner. Un chouette restaurant! Tu mangeras aussi pour moi. Oui, avec un verre de Beaujolais et tu me raconteras»

Je l'ai suivi; elle rigolait comme d'habitude: «ils sont fous sur la terre!»

On marchait en regardant les vitrines.

«Tiens, ton truc pour le plastique que tu cherchais! Tu vois, le magasin ouvre à neuf heures demain.»

Je n'étais même pas étonnée puisqu'elle est ma sœur. Devant le restaurant, elle m'a montré la carte: « Tu vas prendre du canard, on aime cela toutes les deux.»

 

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On est entrées. Le restaurant était joli, à l'intérieur, les murs peints comme à Salzbourg, des bougies, une charmante décoration de Noël, chaleureuse, sans prétention.

Je pensais à la longue lettre concernant Mozart que Lili m'avait envoyée autrefois.

On a choisi une table un peu à l'écart. Sur la nappe blanche, il y avait une bougie, un vase en céramique blanc avec des branches de sapin, un nœud en tissu rouge et des petites boules rouges.

Elle s'est assise à côté de moi, le menton sur ses mains croisées puisqu'elle n'a plus besoin de manger. Ses yeux pétillaient de malice. C'était un miracle !

Non, je ne rêvais pas, elle était bien là. Comme si elle avait changé le programme de la musique: Butterfly, my Butterfly, dans un an, je reviendrais...

Tout au long du dîner, nous avons entendu les chansons de l'année de son départ.

Les gens nous regardaient, elle et moi. Pourtant, je ne parlais pas tout haut, ce n'était pas la peine. Je souriais simplement de temps en temps. Bon, j'aurais pu sourire à cause du canard. Il n'y avait rien d'extraordinaire en apparence, mais les gens devaient sentir sa présence.

Lili me faisait rire à cause de ses remarques.

Un ami commun m'avait dit qu'il penserait à elle ce soir. «Merci, mais j'ai entendu au téléphone; racontes quand même!» Ou bien, « C'est idiot de mettre des oignons au vinaigre dans un canard... Les Allemands et leur cuisine !» Ou alors, «Le Beaujolais n'est pas à la bonne température!» Cela me faisait rire parce que c'était moi qui le buvais.

Au moment de l'addition, elle m'a dit; «Tu vois, on paye pour une personne et non pour deux!»

Elle disait les choses avec naturel, comme avant son départ. Et tout à coup, je comprenais mes rêves. La nuit, elle venait me voir de Munich, mais elle ne voulait jamais me donner son adresse, ce qui me désolait. Maintenant, je savais.

Et puis, elle m'a dit: «Viens, il faut partir!» Elle avait encore des visites à faire à la famille, à ceux qui pensaient à elle ce soir.

J'ai vidé mon verre; la musique avait changé. Je suis sortie, elle était repartie.

Mais, je n’étais plus triste. Elle m'avait expliqué que les humains ont tort.

Elle habite aussi une étoile, mais pas seulement avec un baobab ou une rose.

Là-haut, ce n'est pas triste. Il y a Maurice Chevalier, Joséphine Backer, des tas de gens qui sont arrivés cette année-là, en même temps qu'elle. Et puis, il y ses copains voisins du cimetière, des Tontons, des Pépés et Mémés que je n'ai pas connu.

Le seul problème, c'est pour les gens sur la terre, parce qu'ils n'ont pas la foi, parce qu'ils encadrent des bouts de squelettes dans des boites transparentes, parce qu'ils n'aiment pas assez fort pour aller retrouver ceux qui sont partis une fois par an à l'endroit où il faut.

Si jamais, l'année prochaine, je ne peux pas aller en Bavière à cette date, et, que vous voyez une jolie poupée blonde qui rit devant une église, dîtes le moi, dites-lui que je l'aime éternellement. 

Et puis, allez dîner avec elle... Danielle Hofmann Grandmontagne

 

 

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Lire les autres récits de Danielle Hofmann Grandmontagne :

Portrait - Présentation du livre 'Salut les trépanés'

Le vieux tirailleur sénégalais

Ma dette envers Doudou 

 

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16/07/2020
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Norbert Becker : extraits du livre "Silésie, j'y étais"

  

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(page 28)

Dans les premiers temps, les militaires étaient aimables et corrects avec nous.

Ils nous proposaient même de la vodka. Mais le climat se dégrada vite.

Un Russe ivre, à la recherche d’une compagnie féminine, vint nous importuner.

Nous n’étions pas rassurées... La nuit mon père me tenait par les pieds de peur qu’on m’enlève. Un beau matin les hommes de notre groupe, dont papa et mon frère, ont quitté le camp pour Dieu sait quelle raison et ils ne revinrent pas le soir.

Des Russes se présentèrent le soir même et demandèrent à Marie ADAM et à deux jeunes Ukrainiennes, je crois, de les suivre pour aller, soi-disant, laver la vaisselle.

Quand j’ai revu Marie, elle était dans un état pitoyable. Elle me raconta que les Russes les avaient entraînées dans une cave, sur un matelas, pour les violer. Elle me confia l’avoir été à plusieurs reprises.

Encore un peu naïve, je ne comprenais pas vraiment de quoi il s’agissait...

Marie craignait surtout la réaction de son mari quand il l’apprendrait.

Devait-elle le lui avouer ?

L’une des deux autres victimes avait peine à marcher après les sévices subis.

Un Russe armé d’une mitraillette menaçante fit à son tour irruption dans la salle pour chercher de la compagnie.

Marie serra fort son enfant dans ses bras, tandis que je cachai ma tête derrière son dos. Heureusement, il ne nous arriva rien.

 

(page 53)

Un jour nous avons eu la visite d'un Schulinspektor (inspecteur d'école).

Il était scandalisé en me voyant ne pas effectuer le salut hitlérien le bras levé.

Il m'a pris à partie en me demandant des explications. Je lui ai répondu que ma maman m'avait interdit le salut hitlérien. Il était furieux et m'a menacé de me faire interner dans un camp de redressement.

Cet épisode scolaire ne dura pas longtemps -un mois peut-être- car l'instituteur dut partir.

Ayant attrapé la scarlatine, j'ai été hospitalisé durant un mois à LAUBAN (Luban). J'étais en quarantaine et même lorsqu'il y avait des bombardements sur la ville, je n'avais pas le droit de me réfugier dans les abris en me mêlant aux autres, ma maladie étant particulièrement contagieuse.

Il y eut un heureux événement : maman donna naissance à mon frère Pierre Richard, fin 1944.

L'hiver 1944-1945 fut particulièrement rude. La neige était abondante et le froid mordant.

Je ne sais pas pour quelle raison, mais mes sœurs Marie et Anne furent internées dans un camp de concentration.

Je ne connais pas le nom de ce camp (NdR : neuf camps de travail et de concentration supplémentaires entouraient la ville principale de BRESLAU (Wroclaw) pour servir les géants de l'industrie allemande), ni la période précise de ce séjour très éprouvant pour elles.

Au fur et à mesure de l'avancée des troupes russes, les Allemands se retiraient vers l'Ouest. Lorsqu'ils évacuèrent le camp où étaient retenues mes sœurs, elles s’échappèrent et réussirent à nous rejoindre à TIEFENFURT. Je me souviens qu'elles sont arrivées à la tombée de la nuit, têtes rasées et affamées.

Elles se jetèrent sur nos provisions au point de s'en rendre malades.

 

(page 95, traduction d'un journal de bord sur le chemin du retour)

3 juillet. La première nuit est dernière nous. Résultat : mauvais. Au soir nous nous étions installés avec tant d'espoir... Chacun avait trouvé une petite place dans son wagon. Mais après quelques instants paisibles, nous étions à nouveau tous réveillés.

En effet des punaises grouillaient de partout et qui connaît ces bestioles sait qu'alors c'en est fini de ce merveilleux sommeil. Mais ce mauvais moment est également derrière nous et nous poursuivons le trajet dans l'attente de savoir si nous aurons à manger aujourd’hui.

Hier on nous avait carrément oubliés toute la journée. À présent il est 12h30 et nous sommes effectivement servis ; il y a de la soupe de pâtes et nous sommes tous contents, car nous nous attendions à recevoir l'invariable soupe de millet.

Il n'y en a malheureusement pas beaucoup -un quart de litre par tête- mais nous sommes malgré tout satisfaits, car elle est savoureuse. À présent tout le wagon est rassasié et le voyage se poursuit. Dehors le temps est moche; il pleut des cordes.

 

 

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10/07/2020
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Parlez nous de vous : Danielle Hofmann Grandmontagne

C'est par une belle après-midi ensoleillée du mois de juin que Danielle nous a reçus dans sa coquette villa de la Ferme de Schoeneck.

C'est dans son jardin autour d'un succulent café-gâteau que nous avons parlé de son dernier ouvrage "Salut les trépanés" qu'elle nous a généreusement offert et dédicacé.

Les pérégrinations de Danielle et de son mari Jürgen, (également écrivain que nous présenterons dans un prochain portrait), sont dignes des plus beaux romans d'aventures et Danielle ne dévoile dans cet Opus qu'une partie de sa vie haute en couleurs et en aventures humaines de toutes sortes.

De l'Allemagne à la Chine en passant par l'Afrique, cette "aventurière" des temps modernes, écrivaine, peintre, ayant exercé de multiples professions, nous entraîne avec poésie et sensibilité sur le chemin sinueux d'une vie que l'on peut qualifier sans hésiter d'extraordinaire... C. Keller, juin 2020

 

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Salut les trépanés ! Un récit émouvant sur le combat contre la maladie.

Les médecins ne trouvent d'abord pas les raisons du déséquilibre atroce de la jeune femme.

La découverte lente, insidieuse, troublante du diagnostic que l'on vit côte à côte, jour après jour. Puis vient la trépanation, l'ouverture du crâne. Un acte à la fois chirurgical et spirituel.

Cette approche psychologique nous entraîne dans les méandres de la mémoire de la malade, des expériences entre passé et présent qui lui donnent le courage d'affronter l'opération. 

Ce parcours nous construit à notre tour par la réflexion sur la vie et devient un support pour nous aider dans les moments difficiles

 

L'auteur : 

Née en 1942  à Rabat, Danielle Grandmontagne, fille de Spahis, suit le régiment à Baden-Baden, puis à Senlis. Dès l'âge de cinq ans, elle a lu tous les livres pour enfants de la bibliothèque municipale, et, affamée de lecture, se lance dans l'étude du dictionnaire. 

A douze ans, elle commence à écrire de petits contes ainsi que des carnets de voyage (Londres).

A vingt ans, elle écrit un roman qui traite de la guerre d'Algérie et de ses copains de classe effectuant à l'époque, leur service militaire.

Les éditeurs la félicitent pour son style, mais refusent de l'imprimer à cause de ses idées critiques. Divorcée à 22 ans, elle mène sa vie seule avec deux enfants sans problèmes et habite successivement à Sarreguemines, Nancy, Tours, Nice, Dijon, Lyon, Sarrebruck, Francfort, Metz, Forbach.

Elle crée les Salons « Entreprendre » et « Eurégion » à Sarrebruck pour promouvoir les échanges dans le SAAR/LOR/LUX avec le soutien de la Commission Européenne. 

Pleine d’énergie, Danielle travaille dans différents domaines : d'abord infirmière, puis commerciale dans l'édition, elle enchaîne en faisant des fouilles préhistoriques au Maroc puis devient visiteuse médicale en Allemagne.

Grande voyageuse, elle écrit des anecdotes et des récits de ses voyages en Orient, Chine, Amérique latine, Inde et surtout Afrique au Sénégal, en Centre Afrique, au Kenya, en Côte d'Ivoire, en Tanzanie, au Botswana jusqu'au Cap de Bonne Espérance.

Danielle s'émerveille devant la nature, les différentes cultures et croyances et la sagesse des anciens. En 1993, Danielle épouse un médecin pédiatre allemand et travaille avec lui dans son cabinet.

Le couple s'installera finalement à Schoeneck en 1995 où ils font construire une villa dans le "Lotissement de la Ferme" que nos lecteurs connaissent bien.

Actuellement elle prépare un nouvel ouvrage sur les « Frontaliers », Européens avant l'heure, ballottés au fil de l’histoire d'un pays à l'autre, et partage avec les lecteurs les fruits de leurs amours, Elle raconte l'histoire et la culture d'une famille franco-allemande depuis 1833 mais aussi les destins d'autres familles frontalières de l'hexagone.

En plus de l'écriture, Danielle s'adonne à la peinture (Aquarelle, acrylique et huile) et fait des expositions en France, Espagne et Allemagne.

Marquée par son enfance imprégnée par les couleurs chaudes et intensives de l'Afrique, ses œuvres invitent au voyage, à la méditation, au rêve.

Ses peintures évoquent un monde de paix et de silence dans la chaleur du puissant soleil d'Afrique.

Les paysages de ces pays l'inspirent et elle peint particulièrement l'eau, le sable, la lumière, les lieux de culte des différentes religions, de même que des endroits qui invitent à la méditation. Ses bleus lumineux alliés à la chaleur de sa palette d'ocres imprègnent son style.

A 18 ans, elle présente sa première exposition : des motifs africains et égyptiens peints sur ardoise. Elle a suivi des cours de peinture en Provence et en Sarre, mais, sa carrière professionnelle ne lui laisse que peu de temps pour peindre.

1986- Exposition à Sarreguemines intitulée » Maroc » aquarelles représentant des motifs de son pays natal.

1989- Exposition à Forbach avec des motifs de la Provence et du Maghreb. Depuis l'an 2000, elle se consacre davantage aux peintures à l'huile et acrylique. Elle réalise ses premières mosaïques avec des tesselles (pierres de couleur naturelle utilisées dans l'antiquité) qu'elle rapporte des carrières du Maghreb.

2004- Exposition à Florensac (Hérault) avec des motifs d'Afrique du Sud, Egypte et Grèce. Elle obtient le Prix du Gecko.

2005- Exposition à la Galerie de la Mairie de Mücheln (près de Leipzig).

Son travail avec les minéraux et les fossiles, l'amène à se passionner pour les pierres et leurs origines. A Mücheln, elle peint les paysages en voie de submersion par la création d'un immense lac.

2006- Exposition à Sevilla Galeria Arte de la Delfina avec des motifs espagnols et surtout des instants de la vie des gitans.

2007- Exposition à Forbach avec des motifs de Sicile, du Liban et de Bornéo.

2008- Très engagée dans la protection de la nature et des animaux (surtout celle des espèces menacées), elle peint des portraits animaliers dont le produit de la vente va directement aux sanctuaires de sauvegarde de ces espèces.

 

Extraits de l'ouvrage "Salut les trépanés" :

Cela a commencé tout doucement.

D’abord, j’ai vu un papillon passer à côté de moi, mais il n’y avait pas le moindre insecte en cet hiver. Illusion d’optique, sans conséquence. Mais quelques jours plus tard, je voyais une souris sur le côté et puis même quelque chose comme un chat...

La fatigue certainement, des impressions sur les rétines, des brouillards de la vue comme les taches brillantes et mêmes colorées  que l’on voit lorsqu’on pince les yeux très fort. Puis ma vue a commencé à perdre les lignes droites, les choses prenaient des formes en biais!

J’ai pensé qu’il fallait changer mes lunettes, enfin quand j’aurai le temps...

Et puis, un jour, j’ai eu la sensation bizarre que j’étais en train de perdre mon moi, qu’il y avait un processus anormal dans ma tête...

Mais qu’est-ce qu’elle a ma tête? Complètement marteau, siphonnée, déboussolée, tarée… Je deviens folle?

Je suis  désolée, gênée, confuse, même très profondément confuse. Assise à mon bureau, dans ma petite agence matrimoniale, j’essaye de faire le point sur moi-même.

Je ne comprends pas ce qui m’arrive, une terrible angoisse me fait saliver comme si j’allais vomir…C’est ma tête qui ne va pas bien, mon esprit qui panique. 

D’abord faire le point, établir des repères, ne pas perdre le nord. Me « ré-identifier » dans ma normalité, redéfinir la perception de ma propre identité : c’est moi, Danielle, je sais qui je suis, je n’ai pas perdu mon ego, du moins pas pour l’instant.

Mais, il y a urgence, car j’ai peur que tout bascule. J’ai toujours été une battante, un ludion, l’énergie en personne, ultra positive. Mais là, j’ai l’impression que je vais tomber dans un trou noir. Je glisse dans le fond d´un entonnoir, je vais finir par être engloutie. Comment réagir? Regarder vers le haut, vers la lumière, vers le début de ma vie, vers mes repères. Chercher ce qui a bien pu me faire déraper, les peaux de bananes de la vie.

Peut-être un événement ou des chocs émotionnels rapprochés que mon cerveau n´aurait pas pu ordonner, travailler, ranger à temps.

Des petits tiroirs endommagés qui produiraient des éclairs parmi mes neurones ?

Mais d´abord voir le problème avec calme, sourire, en rire même pour le dédramatiser. Appeler la logique à grands cris, utiliser ma formation cartésienne.

Prendre une feuille de papier, marquer noir sur blanc les réalités, mettre des petits cailloux blancs comme le petit poucet pour retrouver mon chemin...

Peut-être commencer par le début de moi-même pour tout mettre dans l’ordre, tracer une ligne droite, continue, sans trous dans l’espace, solide, à laquelle je puisse me tenir pour ne pas perdre l’équilibre. Freud pensait que des traumatismes ou des frustrations de l´enfance pouvaient provoquer des problèmes psychiques, des névroses beaucoup plus tard dans la vie du sujet.   

 

Le début de mon moi, c’est le bonheur, en Afrique, au Maroc,à Rabat, rue Marie Feuillet, quartier de l´Aquedal, avec la Cavalerie, le 7ème régiment de Spahis, les fantasias et la poussière dorée du sable soulevé par les sabots des chevaux qui déboulent à toute allure, mêlée aux trémolos des youyous des fatmas, aux coups de feux  des soldats en gandoura rouge et blanche, à l’odeur de la poudre et des méchouis, au parfum de cuir et cheval des bottes de mon père, tandis qu’assise à ses pieds, sur le sol chaud, j’applaudis et crie avec enthousiasme.

C’est le porteur d’eau avec son grand chapeau à pompons, son costume de couleurs qui m’éblouissent, le bruit de ses tasses de métal qui s’entrechoquent et de sa monotone mélopée; c’est  cet homme sans jambes, assis sur une planche à roulettes qui avance en se servant de deux fers à repasser qu’il tient dans ses mains, qui me poursuit en descendant la côte tandis que je cours de toute la vitesse de mes petites jambes pour échapper à ce monstre.

C’est le scorpion dans la cour intérieure de notre maison, entouré d’essence à laquelle Maman a mis le feu. Je n´ai pas compris pour quelles raisons le scorpion était resté là, bien sagement au milieu du cercle d´essence, le dard de sa queue en l´air, attendant que ma mère y mit le feu. Il faisait chaud à Rabat... Aurais-je eu "un coup de bambou" qui ne se manifesterait qu´à présent? Mais des millions de gens vivent là-bas et ils sont normaux.

C’est la Medina, où échappant à la surveillance maternelle et à celle de ma nounou marocaine, je file de toute la vitesse de mes petites jambes, boucles blondes au vent, rejoindre mes vieux amis juifs et déguster avec passion les tripes séchées qu’ils m’offrent, tout en respirant l’odeur sympathique des épices, de la laine et des babouches de cuir et en écoutant la musique arabe ou le chant du muezzin. 

C´est le paradis terrestre, la chaleur humaine, les gestes simples, le sentiment d´ être aimée de tous, de faire partie d´un tout joyeux, bruyant et fraternel. C’est le superbe pur-sang arabe de mon père, nommé Bucéphale, comme le cheval d’Alexandre le grand.

« C´est ! » Comme le sifflement somptueux du fouet de mon père cinglant l´air dans la cour de notre maison à Rabat. Je l´admirais éperdument, j´étais fascinée par son art d'apprivoiser le vent avec cette lanière de cuir, par son immense puissance.

D´abord, ce chuintement, puis, « c´est ! »   

C’est le gros bombardier, où ma mère, ma sœur et moi sommes assises en rang le long de la carlingue, qui nous ramène en France. Quel drôle d’avion avec sa cargaison de deux rangées de femmes et enfants avec le strict minimum, poussettes, boites de lait condensé, couvertures. Je me rappelle la joie de monter dans cet oiseau militaire mêlée à l’angoisse que dégageaient les adultes en songeant à ce qui les attendait dans cette France dévastée par la guerre.

 

Je retrouve un peu de calme: les souvenirs de mon début sont encore nets; je les comptabilise; si j’arrive à continuer à tracer ma ligne de vie avec des repères, je vais peut-être retrouver l’équilibre. Je repense à la réflexion de ma fille Peggy, dimanche dernier:

- Tu as vu comment tu marches Maman ?

Elle était énervée parce qu´à plusieurs reprises, j’ai trébuché. J’ai failli me disputer avec elle. Je suis déjà tellement perturbée par mon problème de santé mentale que je ne vais pas me faire des nœuds dans la cervelle pour une histoire de chaussures.

C’est vrai que je tombe souvent et c’est vexant. J´ai des hallucinations en plus, maintenant. Je vois des choses qui n´existent pas. Bon, ceux ne sont pas de saints personnages dans les nuages, quoique, dans le fond, ce serait peut-être mieux, au moins je serais en odeur de sainteté et ne me poserait plus de questions.

Mais non. Ceux sont des ombres sur les côtés de mon champ visuel. Peut-être que j´ai mangé quelque chose de bizarre, un truc hallucinogène sans m´en rendre compte ? Champignons ? Graines étranges ? Additif ou colorant interdits dans les conserves ?

Mais je m´alimente normalement, en produits frais d´ailleurs.

Je ne prends pas de médicaments non plus. C´est vrai que parfois, il y a des effets secondaires non souhaités. Ce n´est pas le delirium tremens, je bois peu de vin et, de toutes façons, dans ce cas, il parait qu´on voit des rats et des éléphants roses.

J´entends aussi parfois des échos de voix, des distorsions acoustiques, mais personne ne me dit d´aller sauver la France, ni le Roy.

Le tambour de mon tympan m´accompagne parfois allègrement. C´est peut-être vrai que je travaille trop. Je pense trop. Il faut que j´arrête de m´écouter, d´analyser.

Il faut que j´étouffe tout cela et surtout faire en sorte que personne ne remarque quelque chose d´anormal. L´ennui, malgré tout, c´est qu´il y a des troubles du comportement que je ne peux pas cacher. Par exemple, il m´arrive de marcher au milieu des voitures du parking Saint-Jacques pour récupérer ma voiture le soir, et là, tout à coup, je disparais.

Je suis tombée de tout mon long entre les véhicules.

Chaque fois, je me relève en vitesse, en souriant et cela fait rire les gens.

Moi, je ris jaune.

 

Continuer à établir mes repères. En revenant du Maroc, il y a eu une escale à Charleville, dans la famille de Maman, chez l’Oncle Pierre et Tante Cécile. Maman m’avait laissée à quatre heures du matin, seule sur le quai de la gare avec mes trois ans, les valises et la nuit noire pendant qu’elle allait avec ma petite sœur chercher l’oncle qui travaillait à la SNCF.

J’étais terrorisée bien que déjà parfaitement consciente de mes responsabilités. Je refusais poliment le Chewing-gum qu’un soldat me proposait, en fixant avec angoisse les rails brillants du chemin de fer où j’allais être écrasée, si jamais je bougeais, m’avait dit Maman.

Puis, on a été en occupation à Rastatt, en Allemagne, puis, toujours derrière l’armée, on a atterri à Senlis, ville tendrement chérie de mon enfance. On habitait un couvent désaffecté, avec des portes comportant une ouverture à mi-hauteur, le passe-plat pour les nonnes recluses en attente de sainteté. J’allais à l’école au pensionnat St Joseph de Cluny, en chapeau marine et gants blancs, vouvoyant mes petites camarades.

A quatre heures, quand je revenais de l’école, je goûtais d’un bout de pain accompagné de chocolat ou de deux morceaux de sucre en écoutant le clairon du régiment.

On avait un prisonnier allemand à la maison, il s´appelait Kurt, était menuisier et il était très gentil.

Il m´avait confectionné un petit banc de bois que je possède encore aujourd´hui. 

A Noël, mes parents l´avaient invité à fêter avec nous.

Maman avait fait des petits gâteaux roses aux amandes et nous chantions ce grand avènement, nous en français, lui en allemand. J´étais étonnée que ce fût les mêmes airs. 

Kurt avait sculpté dans du bois une assiette murale représentant un cheval pour mon père. Il avait collé une perle bleue à l´emplacement de l´œil, et cela me fascinait à un tel point que c´est le seul cadeau dont je me souvienne de l´époque de mes quatre ans.  

A cinq ans, Maman m’avait appris à lire et je dévorais les livres de la bibliothèque de prêt. Ma mère avait peur que je n´attrape une méningite qui m´aurait labouré la cervelle, en toute discrétion. Elle disait que je lisais et réfléchissais trop...

Je possédais un bélier brun qui broutait à son aise dans le parc du couvent, un petit vélo que ma mère décorait de guirlandes de roses et une règle en bakélite noire qui sentait le tabac froid, instrument très pratique pour écrire en double avec deux crayons quand je devais copier cent fois une phrase.

J’étais très heureuse. D’ailleurs, je m’arrêtais souvent pour fouiller les poubelles d’un restaurant sur le chemin de l’école et parfois, j’avais le grand bonheur d’y découvrir des coquillages, huîtres ou moules qui me rappelaient les plages de Rabat Salé et même la perspective d’écrire cent fois la ligne "je ne dois pas ramasser des saletés"  ne pouvait  m’empêcher de satisfaire cette passion.

Une petite fille bien élevée, chapeautée, en gants blancs et chaussures vernies faisant les poubelles... Était-ce déjà un indice que je ne tournais pas rond?

Ça y est, je recommence à avoir peur de découvrir des trous dans ma ligne de vie, des dessins biscornus, serpentant à droite, à gauche, signifiant un trouble mental endogène…

Maman nous tricotait des bonnets de chats avec deux vraies oreilles. De toute ma vie, jamais je n’en ai vu de pareils. Comme on était trois filles, cela faisait trois bonnets, donc je n’étais pas la seule, et finalement, j’étais ravie de ne pas être "pareille"  aux autres.

De toutes façons, nous, on n’était de "nulle part", ni d’ici, ni d’ailleurs.

On suivait simplement l’armée, comme les cantines et, chaque fois que le régiment était appelé dans un autre endroit, on était des « étrangers » par rapport à la population locale.

On n’avait pas de famille, pas de grand’mère, de tantes ni cousines habitant dans la ville.

On ne connaissait pas l’histoire ni les traditions de l’endroit, on ne « faisait pas partie ». Parfois même, les gens nous regardaient d’un « sale œil » disait ma mère.

- Pourquoi, les gens ont-ils les yeux sales, Maman? Pourquoi ont-il des crottes dans les yeux?

Un chandelier à sept branches trônait en permanence sur le buffet de la salle à manger, souvenir d’une mémé juive perdue quelque part parmi les aïeux de la famille et l’étoile de David était un symbole constant, prononcé et souligné sous forme de parterres fleuris, de petits gâteaux ou de napperons de dentelle qu’exécutaient ma mère.

Par chance, on avait un beau nom bien français : Grand-Montagne. Mon père, Daniel, patriarche remarquable, féru de généalogie ne remontait que la branche des garçons, jusqu’à Henri de Navarre d’ailleurs, mais laissait  mères et filles s’évanouir dans le néant.

Le destin amena mes parents à mettre leurs cinq enfants au monde dans différents continents et pays: le Maroc, la France, l’Allemagne et à toujours déménager pour les besoins de la carrière paternelle. Dans ce capharnaüm des origines, si en plus on naissait fille, on était condamnée à lutter ferme pour tenter de se trouver une identité propre.  

En fait, pas de racines! Pour qu’un arbre garde son équilibre, il lui faut de profondes racines, un lien étroit avec sa terre. Je n’ai aucun endroit sur la planète que je pourrais considérer comme ma patrie, mais, j’ai toujours aimé ma vie errante, elle m’a permis de découvrir tant de choses, elle a été une ouverture extraordinaire sur le monde que la plupart des gens n’ont pas la chance de recevoir.

 

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Galerie présentant quelques tableaux peints par Danielle Hofmann :

 

 

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01/07/2020
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Sous le signe du poisson (3)

Richard est un adolescent de 17 ans qui vit avec sa famille dans un des baraquements de la cité ouvrière provisoire de la Ferme de Schoeneck durant les années 60.

Issu d'un milieu que l'on qualifierait aujourd'hui d'asocial, le gamin rêve de liberté et d'une vie meilleure. Jeune ouvrier mineur, il a quitté la mine pour aller travailler avec un de ses amis dans une usine à Sarrebruck, une ville sarroise proche de la frontière franco-allemande. Nous le retrouvons sur le chemin qui mène au village où il va retrouver son copain... (1)

 

Richard était arrivé près de la place centrale de la cité. C'est à cet endroit que débouchaient plusieurs des ruelles adjacentes et, dans les baraquements qui entouraient cette place, vivaient plusieurs familles que Richard connaissait bien.

Il y avait tout d’abord les Gemelli, une famille venue d’Italie il y a une dizaine d’années et dont la ‘mama’ avait mis treize enfants au monde. Richard savait que toute cette ribambelle de gosses était nourrie à sa faim car le père était travailleur et cette grande famille n'avait pas de problèmes particuliers pour subvenir à ses besoins.

Chez nous, se dit-il, je suis le seul enfant, mais la plupart du temps on n’a même pas d’argent pour aller acheter du pain frais chez le boulanger et on se contente des restes de pain rassis de la veille, voire de l’avant-veille...

Bien souvent, leur voisine, la mère Gontier, leur offrait des restes de nourriture mais elle ne leurs donnait par contre jamais d'argent. Elle savait parfaitement que le Fritz et la Jeanne le dépenseraient aussitôt pour acheter de l'alcool et des cigarettes, et que de ce fait, le jeune Richard n'en profiterait pas...

C'était dur d'être conscient de sa détresse et d’être dépendant des autres, mais Richard savait que tout cela changerait un jour et qu’il ferait tout ce qui était en son pouvoir pour y arriver.

Il continua sa lente descente et s’arrêta un instant devant l’entrée de la baraque du Pierrot.

Ce dernier n'était pas souvent à la maison depuis que ses parents lui avaient acheté une mobylette Kreidler Florett couleur Argent/Rouge de toute beauté.

C'était le seul gamin de la Ferme à posséder un engin pareil et la plupart de ses amis le jalousaient un peu pour cette raison. 

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Les parents de Pierrot étaient des gens très gentils qui n'hésitaient jamais à faire plaisir à leur rejeton même si ce dernier ne le leur rendait malheureusement pas souvent.

Pierrot était en fait la terreur de la cité depuis son arrivée dans les baraques il y a cinq ou six ans. A l'époque, c'était encore un jeune garçonnet blond au visage rieur, mais ce bambin adorable c'était vite transformé en une espèce de cauchemar ambulant pour tous les adultes, instituteurs compris.

Il avait rapidement pris en main les éléments turbulents habitant la cité et les avaient transformés en quelques mois en une bande de jeunes chahuteurs qui ne reculaient devant rien pour arriver à leurs fins. C'était lui qui les avait dotés d'arcs et de flèches acérées, de frondes et de lance-pierres, et c'était lui qui avait mis en place les règles strictes de fonctionnement de sa bande.

Tant qu'il était gamin, ces divers manquements à la discipline et son civisme défaillant n'avaient qu'un impact relatif sur ceux qui l'entouraient, mais maintenant qu'il était devenu adolescent, le danger de marginalisation devenait de plus en plus évident.

Il n'en était plus à sa première mobylette volée et, petit à petit, il prenait le sentier escarpé de la délinquance et s'écartait de plus en plus du droit chemin.

- Il va certainement mal tourner se dit Richard en regardant le jardin recouvert de neige dans lequel ils jouaient ensemble quand ils étaient encore des Cow-Boys en herbe.

Pourtant, ses parents lui offraient tout ce qu'il pouvait désirer.

Il réfléchit un instant et se dit que c'était peut-être parce qu'il avait tout ce qu'il désirait que Pierrot en voulait toujours plus et qu'il irait voler un jour ce que ses parents ne seraient plus en mesure de lui offrir... 

Richard ne put s'empêcher, à ce moment là, de penser à ces tronçons de câbles de cuivre qu'il avait sorti du vieux puits désaffecté à Rosselle avec son ami Clément et qu'ils avaient transporté chez cet escroc de ferrailleur à Forbach lequel, profitant bien sûr de la situation, leur avait payé la noble matière première au rabais... (2)

Ils avaient travaillé à l'époque pendant des journées entières, sué sang et eau et ce salopard ne leur avait donné qu'une quinzaine de francs, tout juste de quoi s'acheter quelques tablettes de chocolat !

Tiens, à propos de chocolat, il lui restait encore un peu de monnaie en poche et il arrivait à hauteur du laitier de la cité qui vendait également ce fameux chocolat Tobler au miel et aux amandes dont il raffolait...

 

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Il s'engouffra dans le baraquement où habitait la famille Surowiecki et dont le cagibi avait été transformé en laiterie et attendit sagement son tour.

Devant lui il y avait encore deux clients, la vieille Madame Lavergne et le polonais Malecki qui venait régulièrement acheter son fromage blanc et sa crème.

Madame Lavergne acheta d'abord deux litres de lait qu'elle fit transvaser dans le pot au lait en aluminium qu'elle tendit à Matz, le gérant, par-dessus le comptoir puis prit encore trois madeleines dans le panier posé sur le comptoir.

- Tu inscris Matz, je te payerais avec le reste à la fin du mois comme d'habitude !

- Pas de problème, je rajoute 2 francs sur votre compte Madame Lavergne, au-revoir !

- Et toi Maleki, du fromage blanc avec une louche de crême comme d'habitude ?

- Ja, weisser Käse Mousieu Milich Matz mit rahm bitte !

Richard comprenait parfaitement le patois local, le Platt (3). C'était la langue que parlaient la plupart des gens de la région et la plupart des polonais et des slaves avaient pris l'habitude de converser en allemand plutôt qu'en français dans cette région historiquement bilingue.

Matz remplit le récipient que lui tendait son client d'une louche de fromage blanc puis versa par-dessus une bonne mesure de crème aigre. C'était ça le Rahm...

Maleki récupéra son déjeuner, paya et sortit du magasin en criant un sonore "Do widzenia, Panie Milich Matz !".

- Oui, à demain Malecki, et travaille bien à la mine !

Entre-temps, Richard s'était approché du comptoir encombré de friandises et chercha du regard le chocolat tant convoité. 

- Et pour toi jeune Fritz, qu'est-ce que ce sera ?

- Une petite tablette de chocolat Tobler s'il vous plaît, et je m'appelle Richard !

- Ah ! Toi tu t'appelles Richard, mais ton père c'est le gros Fritz hein ?

- Oui, mais moi je n'y peux rien !

- Bien sûr mon gars, tu n'y peux rien... Tiens voilà ton chocolat, et tu diras à ta mère que je lui ferai à nouveau crédit dès que ses dettes seront payées...

- Le chocolat c'est moi qui vous le paye, pour le reste vous voyez avec ma mère, au-revoir !

Il lança l'argent sur le comptoir, empocha la tablette pyramidale puis sortit rapidement de la baraque où l'odeur aigrelette du lait et de la crème commençait à lui donner la nausée.

 

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Il vit en quittant la petite place devant le laitier, le Journaliste sortir de chez lui avec son sac en bandoulière. C'était en réalité le porteur de journaux de la cité, que les gamins avaient affublé du nom de journaliste car c'était plus simple à dire que "porteur de journaux".

Le personnage, un homme trapu au visage rougeaud, se prenait très au sérieux dans ses fonctions et n'aimait pas les adolescents de la cité qui lui avaient plusieurs fois volé la sacoche contenant les exemplaires des journaux qu'il devait distribuer tous les matins.

Richard se souvint qu'il avait même distribué un mercredi matin les journaux du lundi parce qu'il ne les avait retrouvé que deux jours plus tard, complètement détrempés, derrière un buisson à la lisière de la forêt allemande.

Tous ses "clients" avaient bien sûr râlé et considéraient que c'était lui le responsable et qu'il n'avait qu'à faire attention à ses affaires au lieu de chercher des excuses...

Il déposait dans les rares familles qui étaient abonnées la version allemande du "Républicain Lorrain" qui s'appelait alors "France Journal" et quelques exemplaires encore plus rares de "L'ami des foyers chrétiens" (4), journal catholique édité par le diocèse de Metz.

Richard évita soigneusement le personnage, traversa la route et déchira l'emballage de sa tablette de chocolat. Il la dégusta tout en marchant d'un pas décidé en direction du village dont il distinguait au loin le contour des premières maisons ainsi que les volutes de fumées bleuâtres qui s'échappaient des cheminées. A suivre…

 

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(1) Lire les épisodes précédents : Sous le signe du poisson (1) - Sous le signe du poisson (2)

(2) Ces récits font partie du Tome 1 de l'ouvrage "Les couleurs du passé"

(3) Le "Platt" est le nom donné à l'ensemble des dialectes franciques parlés dans la partie de la Lorraine traditionnellement appelée la Lorraine allemande. Plus d’infos ICI

(4) L'Ami des foyers chrétiens" était un journal créé en 1883 sous le nom de Metzer Katholisches Volksblatt qui délivrait essentiellement des informations religieuses et, jusque dans les années 1960, ses rédacteurs étaient des prêtres.

 

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13/06/2020
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