NOSTALGIA, le Blog qui fait oublier les tracas

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Les Vamps : la cure

LES  PERSONNAGES :

- La première VAMP  (V 1) : s'appelle Frau SCHTIPPEL

- La deuxième VAMP (V 2) : s'appelle Madame HUDDEL

Les deux sont des langues de Vipères et pratiquent une adorable haine ordinaire

HILDEGARDE : Jeune et belle ingénue, épouse d'un Porion et corps de plaisance, couche facile

Autres personnages... à venir...

 

A Paris, Charles De Gaulle remplace René Coty

- A Cuba, Fidel Castro fait la Révolution,
- Sur son vélo, "BAHAMONTES" gagne le Tour de France,

- A SCHOENECK, rue de la Paix, ce Jeudi 7 Mai 1959,  à 11H3O' le temps est clair, lorsque....    

 

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JUSTE   FIEL,  V'LA LES VAMPS !

Les deux en "Kiddelschiatz,  pantoufles et Bigoudis", font la queue devant le camion de l'épicier ambulant.

 

- Bojoua Frau SCHTIPPEL, mensch sin ia so chéén braun vabrennt. Ei ware ia in Férie ?

- Ei néé Madame  HUDDEL, mia ware In KOUA

- Ei wo don ? Hoffendlich nit in "Moaschbron", doat rèènst doch die halb Zeit,

- Nèè, mia ware in Kréou 

- Ei wo isson das ?

- Das leit so gonz oune im Süde, fascht om Méa.. enfin, so ungeféa..

- Das wéa awa viel se Weit foa uns, Frau SCHTIPPEL. Ei was honn a don fa schlimmi Kronghett ?

- Mei Albéat un ich mia honn REUIMA. Ea, im Bouckel, un Ich in de Kniie.

-Ya gehts jetzt bessa noh der KOUA ?

- Oh wo héa. Déa Docta saht ich wéa se dick mit meine 89 kilo, ich soll Réchim mache. Das is doch Kwatsch !

- Jetzt hoasche mol Madame HUDDEL. Mei AlbéaT un Ich, mia gehn jetzt choun seit 11 Joha noh Kréou les Pins. Die éachte Johre honn ich doch noua 52 kilo gewoh, oun trotzdem choun  Reuma gehat !

- Ja was sohn a donn jetzt ? Der Docta hat E Knall,  der féézelt noua blötsinn !  Réchim... réchim mache, foawas don nit Schlittschuh fahre in da Kich, mensch noch E mohl !

- Ei proviere's doch E mohl in "Moaschbron", Frau SCHTIPPEL. Mei Schwialeit die gehn choun Johre long doat hin. Oun mit dem viele Geld wo se hon, kinde se yo noh MAROCO gehn. Awa nèè.., die sohn immer in dem " Moaschbron" wéa alles TIP TOP,  wie TRIWE, bei de Preise.

- Madame HUDDEL, das hondeld sich doch nit noua oum die KOUA, die sv'oins, oun der gonze médeciin Synowa. In Kréou kenne mia all Leid. Doat brauche ma gah nit Fronzééch se schwetze, mia sin doat wie Dehem. Fascht noua Chénèka, Rossla oun Schtieringa Leit. Alles schwetz Plat !!

- Ei wie koumt don das, Frau SCHTIPPEL

- Weil das Béachleit sin wie Mia. Die GRUB bezahlt uns doch alles raus. Tout rambouassé !

- Aussa'm Esse koscht das uns kenn Krosche. Die éachte Johre honn se uns soga die Faht raus bezahlt. Awa jetzt, wo ma pensionniert sin, oun nimmé so viel fadiene, fonge die Eabseschpalla on uns se schpaare. Das is doch nit noamahl, de Deiwel sol se holle die Schlooseklopper vom GrosBuro !.

- Jetzt rééchne eich doch nit so ouf Frau SCHTIPPEL, mei Monn  schaft inner Autogarasch, oun mia kriin iwahaupt niks rausbezahlt.

- Ei schickene doch in die Grub eier Faulenza ! Awa jetzt long's Madame HUDDEL, was ma nit alles héhre muss.

- Oh, Padon, nick's voa Ungud Frau SCHTIPPEL... Ich wollt eich noua noch frohe ob eier elschta, der Chilbéa mit seine 36 Joha oun ohne C.E.P,  imma noch ken Awend hat.

Unser MARYLOUIS saht, der wird se viel beschere in de Wiatschafte.

- Madama HUDDEL kimmere eich doch besser oum eier MARYLOUIS. Die Leit sohn das hät aa Treck om Schtecke.

- Die Leit sinn noua eifasichtich, wehe der "AMI 6", unser nei Auto, oun basta Frau SCHTIP...

 

Achtung de koum's HILDEGAT, seit das dem sei Monn Schteier is, hat das E Giggel, betrachte's noua E mohl...!

Sourires crispés, d'hypocrites en activité..

 

- Sali HILDEGAT, waahscht dou choun wida beim Coiffeua. Bisch't awa jetzt viel chéna, ohne dei kroher Kopp. Oun mit déa nei Coupe, sieht ma die Falte von da Stier viel wénia.

- Ja Madame HUDDEL, ich honn ma die Hoa mache gelost, weil ma om Somschta Ausgong hon.

- Ei wo gehn a don choun wida hin chèèse, HILDEGAT ?

- Mia gehn ouf de Beomte Bal in's ROSSLA KASINO. Seit das mei VICTOA Schteier is, homma viel beziehunge, so "Oplikations" wie de Fronzoos saht. Awa ia Abeiter wisse ga nit was die ausgehnerei uns koscht. Un dabei noch die viele Schteiere wo ma jetzt bezahle misse, mit dem VICTOA sei'm hohe Loohn. No ya, jeder  hat sei Lèèd.  Allé édé, schicke eich, ich muss ma noch schnell E Paar Schuh  kaafe gehn.

 

Départ de la HILDEGAT...

  

- Mei lievi Madame HUDDEL, wen ich déa doh Onngéwasch zu hoasche, don kint ich platze.

- Genau wie ich Frau SCHTIPPEL, das HILDEGAT brongt das die Wänn wackele.

- Awa jetzt ich muss kich gehn. Mei LUDWIG  hat Frieschicht, un wenn das Esse nit om halva drei um Disch steht, don macht der em Deivel sei Ballawa.- 

- Allé ovoir Frau SCHTIPPEL, koume  doch ende Monat de Kaffé trinke, don kinne na aa mohl E Schtick Kuche grad foam Zahlda esse...

- Oh jesses nèè ! Ich hätt's bal vagess ! De Briefbot hat ma gesaht déa vasouffene JÄP wéa om schtéawe. Déa hätt schoun die "Letsch Ehlung" krieet.

- Hoffendlich schtéab't déa woa ende Monat, sounscht kinne ma nit ouf die Beèdigung koume. Mia sin nämlich ab em Easchte Juni im "Bitcherlond" in Féérie.

Oun von so weit koume mia nit zurick, voa der versouffene JÄP se begraawe.

Allé, chéna Krous Dehèm !

 

En cette belle année 1959,  le progrès fait rage et nous vivons une époque moderne..

- A la Radio on écoute "La Famille  DURATON"

- Au Cinéma on projette  "BEN HUR"

- A SCHOENECK, Rue de la Paix,  il est 11 h48' maintenant et le temps est clair.

 

Traduction presque littérale en Français "adapté" de l'époque. Donc forcément sans comparaison avec l'effet phonétique du PLATT, qui donne à notre vernaculaire une saveur particulière, souvent au point de pouvoir imaginer les lieux et les personnages.

 

JUSTE FIEL, V'LA LES VAMPS !

Les deux, en "Surtablier et pantoufles, Bigoudis", font la queue devant le camion de l'épicier ambulant.

- Bonjour Frau SCHTIPPEL, bon sang comme vous êtes bronzée. Vous étiez en vacances ?

- Non Madame HUDDEL, on était en Cure

- Mais où donc? J'espère que vous n'étiez pas à MORSBRONN, là-bas il pleut la moitié du temps

- Non, on était à GREOUX,

- Mais c'est où çà Madame HUDDEL ?

- C'est tout au Sud, presqu'à la mer... enfin à peu près..

- Ce serait vraiment trop loin pour nous. Mais qu'est que vous avez donc comme grave maladie?

- Mon ALBERT et moi, on a reçu des rhumatismes. Lui dans le dos et moi, dans les genoux...

- Alors, est-ce que ça va mieux après cette cure ?

- Pensez-vous! Le médecin dit que je suis trop grosse, avec mes 89 kilos  je dois faire régime. Mais quelle bêtise !

Maintenant écoutez-moi bien Madame HUDDEL : Mon ALBERT et moi on va  en cure à Gréoux-les-Bains, depuis 11 ans. Dans les premières années je ne pesais que 52 kilos, mais j'avais donc "déjà" des rhumatismes. Alors qu'est-ce que vous en dites, hein! Ce Médecin il a un grain; il radote du Kouatsch ! Me prescrire un régime... un régime, et pourquoi pas du patin à glace dans la cuisine, bon sang !

- Mais essayez donc à MORSBRONN, Frau SCHTIPPEL. Mes beaux- parents y vont depuis des années. Et avec tout l'argent qu'ils ont, ils pourraient même  aller à MAROCO !

Mais non, ils ne jurent que par MORSBRONN, il paraît que tout y est impeccable, comme de "l’Autre Côté", chez les Fritz.

- Mais Madame HUDDEL il ne s'agit pas seulement de la cure, des soins et de tout le bastringue. A Gréoux on connait tout le monde. On a même pas besoin de parler du "Français", on est comme à la maison.  Que des gens de SCHOENECK, de ROSSELLE, de STIRING et tout le monde parle le "PLATT" !

- Mais comment ça se fait donc ?

- Parce que ce sont des mineurs comme nous. La mine paye tout. Tout est remboursé !

Les premières années elle nous remboursait même le prix du voyage. Mais maintenant qu'on est  pensionnés et qu'on gagne beaucoup moins, ces chicaneurs font des économies sur notre dos!  Et ça, c'est tout de même pas normal, que le Diable les emporte ces imbéciles de la Direction !

- Mais ne vous énervez pas comme ça, Frau SCHTIPPEL. Mon mari il est mécanicien dans un garage, et on ne nous rembourse rien du tout..

- Mais envoyez le donc à la Mine, votre fainéant ! Mais maintenant ça suffit, qu'est-ce qu'il faut pas entendre de la HUDDEL !

- Oh pardon, ne m'en voulez pas Frau SCHTIPPEL.  Mais je dois encore vous demander... qu'est qu'il devient votre "Grand", le GILBERT, il n'a toujours pas de boulot avec ses 36 ans et pas de Certificat d'Etudes ? Notre MARIE-LOUISE elle  dit qu'il picole trop dans les bistrots ...

- Madame HUDDEL,  occupez vous donc de votre MARIE-LOUISE !  Les gens ils disent qu'elle ne n'est pas très propre non plus !

- Les gens sont jaloux, à cause de "L'AMI 6", notre nouvelle voiture, un point c'est tout,  Frau SCHTIP...

 

Attention, v'là la HILDEGARDE, depuis que son mari est Porion, elle fait du chiqué..., mais regardez là donc..!

Faux sourires enjoués ...

 

- Salut HILDEGARDE, t'étais au coiffeur. T'es plus belle maintenant, qu'avec ta tête grise d'avant.  Et puis avec cette coupe, on voit moins tes rides sur le front.

- Oui Madame HUDDEL, disons voir que j'étais au coiffeur,  parce qu'on est de sortie ce Samedi.

- Et vous allez encore vous balader, HILDEGARDE ?

- On va au Bal des Cadres, au Casino de ROSSELLE. Depuis que mon VICTOR il est Porion on a des relations, enfin des "obligations" comme ils disent.  Mais vous les ouvriers, vous ne pouvez pas imaginer ce que tout çà nous coûte. Et en plus, les impôts qu'on paye maintenant, avec l'augmentation du salaire de mon VICTOR. Mais bon, à chacun ses soucis. Allez au revoir et faites pas de bêtises, il faut que j'aille encore vite, m'acheter une paire de chaussures.

 

Départ de HILDEGARDE...



- Ma bonne Madame HUDDEL, quand j'entends comment elle se vante, ça me fait exploser...

- Moi c'est pareil Frau SCHTIPPEL, elle ferait crouler des murs avec ses vantardises.. Mais il faut que j'y aille maintenant, mon LUDWIG est de poste du matin et si le repas n'est pas prêt quand il rentre, il me fait un cinéma de tous les diables.

- Allez au revoir Madame HUDDEL, mais  venez donc une fois boire le café à la fin du mois, comme ça vous aussi vous pourrez  manger du gâteau juste avant la paye !

OHH ! BON SANG,  j'allais oublier ! Le facteur m'a dit que le JÄP il était en train de mourir. Hier, Il a vu le curé qui est passé pour l'extrême onction.

- Pourvu qu'il meure avant la fin du mois, parce que après on est en vacances dans le Bitcherland et c'est bien trop loin pour revenir à l'enterrement.. Fronz

A suivre... 

 

 

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07/09/2018

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