Parlez-nous de vous : Joe Surowiecki
De l’Ukraine à Streamwood (USA)
Nous avons quitté la France (Behren) au mois d’août 1960 avec un vol de la Sabena Airlines (Bruxelles-New York) qui a fait escale au Canada à Toronto. Lorsque nous sommes arrivés à New-York, une représentante de notre ‘bienfaiteur’ nous attendait et nous proposa d’aller à Dallas (Texas) où était basé notre mécène, ou, si nous avions d’autres projets, elle nous aiderait à les réaliser. Notre choix s’était, dès le départ, porté sur Chicago car quelques familles de la Ferme de Schoeneck y vivaient déjà. Ce sont eux qui ont préparé notre arrivée dans cette ville en s’occupant du logement et du travail. Je tiens à remercier ici Mr. Perucki, Gorgelnik et Lalik, car à notre arrivée ils avaient même trouvé du travail pour mon père et moi…
Nous sommes arrivés à l’aéroport de Chicago Midway aux alentours de 22 heures par une nuit d’août terriblement chaude… Mon Dieu, quelle chaleur ! On nous a dit que cette chaleur inhabituelle était digne d’être inscrite au livre des records, et je dois dire que je n’avais jamais connu une température aussi élevée durant les années où nous avons vécu en France…
Trois jours plus tard, je commençais mon travail chez Playschool, une usine de fabrication de jouets en plastique. Le travail n’était pas trop difficile mais un peu monotone, la paye était bonne mais les effluves de plastique chaud me semblaient mortelles… Je n’y suis resté que 2 mois avant d’intégrer la compagnie de téléphone Illinois Bell Telephone dans laquellej’ai travaillé en harmonie parfaite pendant 35 ans, jusqu’à ma retraite en 1999.
C’était une bonne entreprise, dans laquelle j’ai côtoyé des personnes de qualité et j’aimerai faire un bref commentaire à ce sujet. J’y ai travaillé un peu plus d’un an, lorsque j’ai été appelé par l’armée pour faire mon service militaire. On m’a simplement dit « Lorsque tu seras de retour de l’armée, tu auras toujours ta place ici ». Effectivement, lorsque je suis revenu de l’armée, j’ai pu reprendre mon poste pendant 5 ans et à ce moment là, on m’a également appris que mes 2 années d’armée seraient considérées comme années de présence au sein de l’entreprise.
J’ai saisi toutes les opportunités de formation et de perfectionnement que cette entreprise proposait à son personnel pour grimper dans la hiérarchie et cela me fût profitable à tous points de vue. J’ai commencé au bas de l’échelle comme simple préposé et, grâce à mon travail, à ma volonté et aux différentes formations que j’ai suivies, j’ai terminé les 10 dernières années de ma carrière avec le grade d’ingénieur en Design et Fabrication.
Fin novembre 1961 j’ai donc reçu cette fameuse lettre d’oncle Sam me saluant et me disant qu’on avait besoin de moi dans l’armée U.S ; c’était mon appel d’incorporation. Après 8 semaines de préparation à Fort Leonard Wood dans le Missouri (que nous appelions d’ailleurs « la petite Corée ») puis 6 semaines à Fort Dix dans le New Jersey suivies de 14 piqûres destinée à prévenir tout type de maladies connues ou inconnues, on m’embarqua vers l’Allemagne où j’allais finir le reliquat de ma période militaire.
Je passais du temps à Heidelberg, Hanau, et terminais mon service à Offenbach en décembre 1963…
Cette période d’armée n’était pas désagréable et je passais du bon temps et me fit de nombreux amis à travers tout les états-unis, mais le plus intéressant pour moi était de n’être qu’à quelques heures de train de Sarrebruck et de Forbach. Aussi je passais de nombreux week-ends avec mes vieux amis de la Ferme et de Behren et je n’avais pas vraiment l’impression d’avoir quitté la région…
J’ai rencontré ma future femme Aggie lorsque je vivais encore à Behren et mon stationnement dans l’armée en Allemagne était un grand « Plus » qui me permettait de retrouver Aggie plus souvent et, de pouvoir un jour lui demander si elle voulait bien m’accompagner aux Etats-Unis et devenir ma femme…
Elle prit son temps pour réfléchir car il n’était pas simple pour elle de laisser ainsi au loin sa famille, son travail et tous ses amis… Mais ‘Joe le chanceux’ eût le plaisir après quelques semaines de réflexions de l’entendre enfin dire ‘OUI’…
Aggie est arrivée à Chicago fin mars 1964. Nous avons officialisé notre union à la Mairie de Chicago le 4 avril 1964 puis le 12 mai dans mon église ukrainienne…
Notre premier fils James (Jimmy) est né en juin 1965 suivi du deuxième, Scott (Scotty) en juin 1970…
Durant la première année de notre mariage nous avons habité avec mes parents à Chicago dans le quartier de Crystal Street (un quartier à population majoritairement polonaise), mais avec un bébé en attente nous devions rapidement trouver un appartement et déménageâmes sur Hoyne Street, un endroit très côté à l’époque.
Nous y restâmes jusqu’en 1968 et, lorsque l’endroit commença à changer, nous partîmes vers l’ouest de la ville de Chicago à Hirsh Street. Finalement, vers la fin des années 80, nous avons déménagé à Streamwood (situé à environ 35 miles au nord-ouest de Chicago) et c’est là que nous vivons depuis 36 ans.
Diaporama Joe Surowiecki
A l’époque, Streamwood comptait environ 5000 habitants, et aujourd’hui il y en a près de 30000 mais c’est resté un endroit agréable à vivre entouré de gens sympathiques.
Un de mes passe-temps favoris était la pêche et je crois que j’ai pêché dans tous les coins de l’Illinois, du Wisconsin et du Minnesota… J’aimais également tous les sports, même le Base-ball et le Football américain, une fois que j’avais compris les règles. Les enfants jouaient au Football et au Base-ball et il m’arrivait de courir et j’ai également ‘coaché’ l’équipe de Foot locale.
Avec ma femme, puis plus tard avec les enfants, nous avons beaucoup voyagé, nous avons visité quelques états, après tout, nous en avons 50 et si on en visite un tous les ans, les vacances de toute une vie sont déjà assurées ! Mais il reste encore deux destination sur ma liste de vœux : faire la fameuse ‘Route 66’ de Chicago à Los Angeles et visiter l’état d’Alaska… C’est ce que j’aimerai encore faire avant de fermer le grand livre de notre vie…
Voilà ce que je voulais vous raconter de mon parcours. La route n’a pas toujours été facile nous avons connu des hauts et des bas, mais ainsi va la vie…
De l’Ukraine aux USA avec quelques étapes à Bad GrundHarz pendant la guerre et les camps de Göttingen en Allemagne après la guerre…
Puis la Ferme de Schoeneck et Schoeneck, qui resteront à tout jamais dans mon cœur… Behren lès Forbach où j’ai rencontré l’amour de ma vie et bien entendu les USA et Streamwood jusqu’à la fin de mes jours…
Gluck auf à toi Clément et à tous mes chers amis au-delà du grand lac ! Joe
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Parlez-nous de vous : Benoît Gunther (Ben Gun')
Né en 1964 à Forbach en Moselle, Benoît s'initie à la musique dès son plus jeune âge.
En janvier 1978, il étudie le piano et le solfège avec un professeur de musique renommé de la région Moselle-Est.
A 16 ans, il fait ses premiers pas, en tant que clavieriste en se produisant avec d’autres musiciens plus chevronnés dans les bals et les soirées de la région.
Au début des années 1980, intéressé par le fonctionnement des appareils électroniques, il s'investit professionnellement dans la maintenance des appareils d'amplification sonores et radiophoniques.
En 1985, Benoit s'occupe également de la maintenance des instruments de musique électronique (synthétiseurs et orgues YAMAHA), activité pour laquelle il obtient l'agrément pour le département de la Moselle en 1986 (dépanneur agréé YAMAHA MUSIC FRANCE). Sur le plan musical et culturel, il se lance dans la création de petite compositions en tant qu' organiste avec un groupe régional adepte de la chanson engagée.
1987 est pour Benoît, l'année "étude de la guitare basse" pour réaliser l'enregistrement d'un disque 45 tours avec le groupe dont il fait partie depuis 1981. La possibilité de jouer plusieurs instruments (clavier et guitare basse) enregistrés sur des pistes différentes en studio ouvre à Benoît de nouveaux horizons pour ses futurs projets.
1987 est aussi la période de la révolution numérique dans le domaine du son et des séquenceurs pour synthétiseurs. Il n’existe alors pour les ordinateurs ATARI, parfaitement adaptés à ce nouveau concept, que 2 logiciels de gestion des dialogues MIDI avec les synthétiseurs (logiciels PRO 24 et CUBASE de Steinberg), logiciels demandant beaucoup de ressources à ces ordinateurs, dont la capacité de fonctionnement est limitée (de 1 et 4 Mo en mémoire SIM sans disque dur).
La Musique Assistée par Ordinateur (M.A.O) est née et quelques musiciens adoptent cet outil pour se doter d’une orchestration virtuelle, une nouvelle approche qui ne plait pas aux musiciens puristes.
En 1990, le groupe se sépare, Benoît se retrouve alors seul sur son île musicale.
Il cherche alors à développer la MAO pour son usage personnel et pour la faire connaître aux autres musiciens.
En 1991, au sein d’une association de formation musicale de la région de Creutzwald, Benoît est sollicité pour gérer le côté technique du son d'un studio d'enregistrement analogique 24 pistes. Cete nouvelle expérience lui permet d’agrandir son cercle relationnel au sein des musiciens de jazz et de variété française. Mais persuader ces musiciens puristes de passer par la technique MAO pour composer des arrangements n'est pas chose facile alors que pour Benoît, elle permet de concevoir des séquences MIDI sur un ordinateur avec accès à un large choix d’instruments de musique...
La MAO permet de choisir la qualité de l'échantillon sonore de l'instrument (qualité moyenne à cette époque) et d’adapter la technique de jeu de cet instrument à travers un clavier. En fait, ce sont les clés de la réussite d'une orchestration.
En adaptant ces techniques à travers le toucher sur son clavier, Benoît peut reconstituer les différentes partitions instrumentales proposées pour chaque musicien donc pour chaque instrument. Tout cela est relativement difficile à réaliser car les supports d'écoute pour reproduire ces "morceaux" sont, à cette époque, essentiellement des cassettes audio souvent de mauvaise qualité. Mais le résultat est au final surprenant et bluffant. La production d’une maquette intégrant des morceaux d’un guitariste-compositeur de jazz, financée par le directeur d'une radio nationale allemande, finit par convaincre ce musicien initialement peu enclin à utiliser la MAO.
En 1992, Benoît forme un groupe de Rock Progressif nommé ORPHEE, pour lequel la composition des morceaux est faite grâce à la MAO. Celle-ci permet de créer pour chaque instrument la partition correspondante. De plus, Benoit peut intégrer grâce à cet outil, le "Feeling" propre à chacun des musicien et plusieurs concerts ont lieu en Lorraine avec ces compositions.
En 1996, Benoit devient auteur-compositeur membre de la SACEM grâce à la sortie d’un album intitulé ANAMORPHOSE "Anthologie", produit par l'Association Musique Informatique Spectacles (A.M.I.S) basée à Stiring-Wendel (Moselle) et présidée par Clément Keller, originaire de Schoeneck, et dont les textes constituent la trame de ce voyage musical dans le temps.
Cette symbiose débouche sur des compositions communes qui racontent l'histoire en chansons de la vie du charbon en Lorraine depuis les années 1960 avec une vision futuriste sur le devenir des mines et des conditions de travail des mineurs des années 2000. Cet album fait aujourd'hui partie du patrimoine de la vie et du travail des mines de charbon de Lorraine.
Pour la première fois en 2009, Benoit devient producteur de son propre album intitulé "CAP SUR...". Son projet musical naît la veille de Noël 2008 .
Quatre jours plus tard, les esquisses de "Petit Tom", "Aller sans retour" et "Tendresse" sont prêtes et les autres titres suivent pour compléter cet album, titres aux couleurs du soleil comme "L'autre côté du rêve" et "Département 66".
L'auteur fait également un clin d'œil au monde de l'improvisation avec un petit swing manouche dans "pause café". S'y ajoute un interlude Rock au solo guitare et piano des années 80 pour aboutir au final à un blues très charmeur clôturant le CD.
Pour Benoît, l'inspiration est désormais au rendez-vous et l'album " CAP SUR..." prend lentement forme. Après plusieurs jours de travail sur la finition des arrangements et la finalisation des mixages, l’album est produit début juillet 2009. Les 9 titres de styles différents dévoilent la richesse des harmonies des techniques choisies.
En 2010, il fonde ACL-DIFFUSION, une structure qui offre un éventail d'activités musicales créatives, proposées dans le cadre d’une micro-entreprise indépendante.
En 2011, Benoît sort en tant que pianiste-compositeur, " Paradoxe" un second album avec comme nom de formation le groupe BENGUN'S (BENoit GUNther).
Cet album est gratuitement téléchargeable e n cliquant ICI.
Les membres de cette formation étaient : Marc LOESCHER (guitare), Yves RIMLINGER (guitare basse), Roger LAUER (batterie) et Benoit GUNTHER (claviers).
2012 à 2016 furent des années dédiées à l'investissement en matériel et en formation technique permettant de développer les activités musicales dans le cadre d'un studio d'enregistrement mobile. Pour finaliser ce projet, Benoit forme de façon individuelle et ludique un parc d'élèves étudiant le piano et le solfège à domicile.
Cet enseignement personnalisé est essentiellement basé sur l'attention et la motivation propre à chacun des participants car, pour transmettre un enseignement, il ne s'agit pas de jouer le rôle d'un "professeur titularisé " mais plutôt celle d'un accompagnateur sachant s'adapter aux besoins pédagogiques des élèves, toujours dans le respect des protocoles des méthodes traditionnelles sans oublier que chaque élève a des besoins différents et surtout une perception différente de la matière enseignée.
En 2017 Benoit enregistre également le groupe MONDAY JAM à plusieurs reprises en concerts, et réalise sa première production pour plusieurs autres groupe de musiciens locaux y compris le groupe ROLLSTOOL.
En 2018, Benoit est enfin équipé pour enregistrer des groupes locaux en public.
En 2020 il fonde et integre le groupe " Les FORGUYS", une formation Jazz-swing - latino, qui ne donnera malheureusement pas suite aux projets initialement prévus.
En 2021 Benoit entreprend le projet de tourner en solo dans un cadre "JAZZ PIANO INSTRUMENTAL ", projet qui n'est autre qu'une prestation de musique d'ambiance de fond jouée au piano, à la demande des restaurants de la région.
Pour finir, voici un petit aperçu des prestations proposées par Ben Gun' :
Pour avoir un devis ou plus de renseignements sur le projet musical que vous souhaitez réaliser, veuillez nous envoyer un message avec vos coordonnées, en cliquant ici.
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Oncle Joe raconte : Souvenirs, souvenirs...
(1) Notre petite exploitation fermière
Partis des camps de réfugiés allemands à la mi-janvier 1948, nous avons tout d’abord effectué un séjour de quelques jours à la Caserne Guise à Forbach. Après-guerre, il y avait deux endroits où les familles réfugiées étaient assignées, c’était au Bruch ou à la Ferme de Schoeneck.
Après les quelques jours passés à la caserne Guise, on nous a assigné une nouvelle résidence dans une baraque située à la Ferme de Schoeneck. A cette date, les H.B.L. étaient sur le point d'achever cette cité de baraquements et beaucoup d’entre eux étaient déjà occupées... Celle qui nous a été assignée, devait être achevée depuis un certain temps, car elle était déjà en partie occupée par le laitier Max Reuland qui faisait également dépôt de pain...
Cette baraque était située à peu près au centre de la cité sur la rue principale, qui s’appellera plus tard Rue de la Ferme. L’adresse de notre nouveau point de chute à la Ferme était le 65B complété d’une pièce supplémentaire faisant partie de la section 65A. Elle était située à l’angle de la rue en face d’une pompe à eau potable rouge. Autour de ce baraquement il y avait beaucoup d’espace libre que nous allions par la suite transformer en jardin.
Au milieu de l'année 1949, la plupart de ces baraques étaient entièrement ou partiellement occupées.
Si mes souvenirs sont exacts, je crois que la Ferme de Schoeneck comptait 135 baraquements dont chacun était occupé par deux familles.
Il y avait même quelques familles nombreuses qui occupaient une baraque entière. Chaque logement était composé d’une cuisine, de 3 chambres à coucher et d’une dépendance intérieure dédiée au stockage qu’on appelait le « cagibi ». Il y avait également un sous-sol en terre battue servant de cave auquel on pouvait accéder par une trappe découpée dans le plancher de la cuisine.
Les logements avaient l'électricité, mais pas encore d'eau courante durant les premières années. Pour accéder à de l’eau potable il y avait plusieurs pompes situées à l’extérieur dans différents endroits de la cité. L’eau courante sur l’évier ne fût installée que vers 1951 en même temps que les plaques de noms des rues.
Lors de notre arrivée, il y avait 3 petits commerces dans la cité. Notre colocataire Max vendait des produits laitiers, (fromage, lait, crème) ainsi que du pain et quelques viennoiseries. Juste en face de Max, il y avait Monsieur Schneider qui tenait une petite épicerie et, tout en haut de la cité, le fermier Muller qui vendait divers produits d'usage courant pour les ménagères ainsi que de la bière et du vin. Le commerce du fermier Muller était une véritable mine d'or car, chaque jour, lorsque le temps le permettait, une demi-douzaine de mineurs s’attablaient après leur dur travail à la mine dans le jardin devant son magasin pour boire un, (souvent plusieurs !) verres à l’ombre d’un grand marronnier sous lequel le tavernier occasionnel avait installé plusieurs tables ainsi que des bancs en bois.
Les époux Muller devant leur épicerie-bistrot
Les dimanches et les jours fériés, le « Bar en plein air » du fermier faisait recette.
Les hommes (et même quelques femmes !) buvaient en parlant du travail, de la politique ou de la famille. Ces discussions donnaient parfois lieu à de petites disputes et de rares fois même carrément à des bagarres. En cas de conflit un peu trop « sérieux », le fermier Muller (le seul à posséder un téléphone à l’époque !) appelait le poste de gendarmerie de Stiring-Wendel qui envoyait la plupart du temps deux gendarmes à bicyclette. Inutile de dire qu’à leur arrivée, la bagarre était terminée depuis un bon moment et que la paix régnait à nouveau sous les branches feuillues du grand marronnier ! Les gendarmes prenaient alors quelques notes pour la forme et, dans la plupart des cas, regagnaient tranquillement le poste de Stiring-Wendel. Autant que je me souvienne, je ne les ai jamais vus procéder à des arrestations durant ces premières années à la Ferme de Schoeneck... !
Avec plus de 200 familles vivant à la Ferme, les commerçants du village et de la ville voisine ont rapidement flairés une source de revenus supplémentaire. Le boulanger Bastian était l'un des premiers à venir chaque jour faire sa tournée en camionnette pour vendre principalement des pains et quelques autres produits d’épicerie courants. A peu près à la même époque, deux bouchers, l'un de Stiring-Wendel (Dach) et un autre de Forbach (Bach) faisaient également une tournée quotidienne.
Ces tournées qui avaient lieu à des heures régulières devenaient pour les résidents des baraques des moments de convivialité et de rencontres mais réduisaient dans une grande proportion la fréquentation des commerces locaux. Les 3 petits commerces de la Ferme ont rapidement perdu du chiffre d’affaires à cause de ces marchands itinérants et celui qui a le plus « souffert » de cette situation nouvelle était Max le laitier. Ce dernier continuait à vendre du lait et des produits laitiers mais la vente de pain a rapidement chuté de moitié à cause de la tournée quotidienne du boulanger et, lorsqu’il vit ses ventes de pain dégringoler à quelques miches par semaine, il prit tout simplement la décision de réduire la taille de son magasin.
C'est à ce moment-là que l'ancien fermier Nicolas Surowiecki (mon père !) venu d'Ukraine a commencé à étendre son activité d’homme de la terre. Avec l’accord des H.B.L. et de son père, Max le laitier déménagea son magasin dans le cagibi de notre baraque et en retour nous laissait la jouissance de la baraque entière sans cette petite zone destinée au stockage. Max avait de bonnes relations avec les H.B.L. et il n’eut aucun problème pour le « déménagement » de son activité. De notre côté, comme nous étions une grande famille, cette opération ne pouvait que nous arranger car, pour un cagibi, perdu nous avons gagné beaucoup d’espace supplémentaire en récupérant l’intégralité du second logement de la baraque ainsi que toute la partie « jardin » s’y rattachant !
Maman transforma rapidement la partie avant de ce terrain en deux jolis jardins d’agréments car elle adorait les fleurs. A l’arrière, une partie fut convertie en un vaste potager et la deuxième section à la terre sablonneuse fut destinée (avec l’aide de Max le laitier et la bénédiction des H.B.L.) à la construction d’une petite grange flanquée d’un poulailler..
Voilà, chers amis c’est ainsi que démarra dans la cité de baraques l’activité agricole de Nicolas Surowiecki, réfugié de guerre venu de la lointaine Ukraine en passant par les camps de travail en Allemagne…
Nous étions les premiers à élever des animaux dans la cité en ces premières années et, au fil du temps, de plus en plus de personnes ont suivi notre exemple en élevant des poulets, des lapins et certains même des porcs. La plupart du bois de construction des clapiers, granges et autres « bâtiments » annexes a été fourni gracieusement par les H.B.L., quant aux planches et aux clous, ils provenaient de la quincaillerie Guir à Forbach. La construction de notre grange et du poulailler a été l’œuvre de papa, de certains de ses amis de la mine et de quelques voisins qui lui ont prêté main forte. L’ensemble a été construit en une semaine, essentiellement après le poste à la mine, toujours dans la bonne humeur et avec l’aide sous forme de calories de la bonne cuisine de maman arrosée de force bière et vin…
Une fois terminés, le poulailler et la grange étaient prêts à accueillir des occupants.
Deux douzaines de poussins et deux coqs ont été achetés à Klarenthal (en Sarre), six lapins venaient du village, six canetons et six oies provenaient du marché de Stiring-Wendel, deux petits cochons étaient issus de l’élevage d'un fermier itinérant et deux chèvres de deux ans furent rapatriées à la ferme depuis le village de de Bousbach. Nous avions également un chien et un chat et dans la grange des pigeons et quelques souris !
Papa avait également loué deux champs, l'un destiné au foin et l'autre à la plantation de pommes de terre, de choux, de maïs et de haricots. Oui, la Ferme Nicolas Surowiecki était sur la bonne voie et, si les dépenses étaient supérieures aux recettes au cours des premiers mois, après un certain temps l’activité dégagea les premiers bénéfices et même un peu d’argent de poche grâces aux économies réalisées sur l’achat de notre nourriture…
Photo colorisée de Joe posant devant sa baraque au 65 rue de la ferme
Mais toute cette activité était une énorme charge de travail pour nous tous, surtout pour Maman, sœur Irène et moi. Papa a aussi construit un petit fumoir dont le fonctionnement m’incombait ainsi qu’à mon frère Roman. Le plus contraignant dans ce travail consistait à aller régulièrement chercher des copeaux de bois dans la forêt allemande après que les bûcherons aient fini de couper leurs arbres !
L’exploitation de notre petite ferme avait également quelques petits inconvénients.
Les oies et les canards mangeaient beaucoup et faisaient de ce fait leurs besoins partout et ne payaient pas beaucoup en retour. Alors, petit à petit, à l’occasion des fêtes, nous nous sommes débarrassés d'eux en les faisant passer à la casserole !
Par contre, nous avions quelques bonnes poules pondeuses qui nous donnaient 8 à 10 œufs par jour. Chaque semaine, nous en vendions une douzaine à Max pour qu'il puisse les vendre à son tour au prix du marché, ainsi Max gagnait quelques francs et nous aussi. Environ toutes les deux semaines, vers 7 heures du matin, Irène ou moi partions au marché de Stiring avec notre petite charrette remplie de lapins adultes pour les vendre.
Nous payions notre droit de place et notre permis, soit environ 350 francs de l’époque puis nous faisions une promenade pour vérifier les prix des lapins.
En général, un lapin se vendait 50 francs et vers 10 heures du matin, lorsque nous avions tout vendu, nous rentrions à la maison avec la recette de la vente…
Maman s’occupait de la traite des chèvres deux fois par jour. La première fois de la journée, tôt le matin, avant qu’elles ne soient emmenées en pâture dans le pré situé entre la ville de Klarenthal et le village de Schoeneck que Papa louait à l’année pour la somme de 500 francs. Le soir, vers 19 heures, maman trayait à nouveau les chèvres et elle obtenait ainsi environ 2 litres de lait le matin et près de 5 litres le soir.
Nous consommions exclusivement du lait de chèvre à la maison que ce soit pour la cuisine ou pour toute autre préparation culinaire nécessitant du lait. La mère d'un de nos voisins devait boire, pour raisons de santé, chaque jour du lait de chèvre et c’est maman qui lui vendait son litre de lait quotidien… Maman en faisait également un fromage d’excellente qualité apprécié de tous à l'exception de ma sœur Lydia qui n’en consommait pas.
Il y avait aussi les porcs, qui étaient pour notre famille une bonne source de revenus, mais, comme je l'ai déjà dit, cela représentait énormément de travail pour nous tous. Quand nous sommes arrivés à la Ferme de Schoeneck, c'était difficile, non seulement pour nous, mais aussi pour la plupart des gens qui y vivaient. Environ 90 % des gens vivaient grâce aux crédits que les marchands locaux accordaient à leurs clients.
Grâce à l’activité de la Ferme Nicolas Surowiecki, nous sommes sortis du cycle infernal du crédit au bout de trois ans environ. Bien sûr cela n’a pas été un cadeau du ciel et nous avons tous travaillé dur pour y arriver…
Malgré cela, quelques années plus tard, lorsque nous avons déménagé pour nous installer dans les blocs de béton de Behren, maman a souvent dit :
- Notre petite ferme et notre jardin me manquent... Quand j'avais besoin de légumes frais ou d'œufs, il suffisait d'aller les chercher, maintenant, je dois courir au magasin...
Les premiers mois de notre vie dans la cité de Behren ont été très durs pour maman. Elle avait beaucoup de temps devant elle, mais elle disait :
- Cuisinière à gaz, eau chaude, des toilettes à chasse d'eau, une douche et une baignoire... Cela ne m'a pas manqué lorsque nous vivions à la Ferme de Schoeneck... Mais maintenant que j'ai tout cela, je ne savais pas ce qui me manquait... La ferme me manque, mais pas la baraque et tout le travail autour !
C’est vrai qu'il y avait beaucoup à faire, mais, malgré le travail à la mine et le travail autour de la maison et dans les jardins, je trouvais toujours du temps pour sortir avec mes amis et passer des moments agréables. En regardant en arrière, je me demande comment j'ai pu faire tout cela, mais croyez-moi, si j'avais la possibilité de remonter le temps jusqu'à cette époque, eh bien je le ferais sans la moindre hésitation !
* * * * * * * * * *
(2) Le cirque est arrivé !
Je ne me souviens plus de la date exacte à laquelle le premier « Cirque » s’est installé à la Ferme de Schoeneck sur notre terrain de jeu la « Mare », mais je sais que c’était pendant les vacances d’été vers la fin du mois de juillet 1951.
A l’époque, bien que les houillères proposaient déjà des possibilités d’aller en « colonies de vacances », la plupart des enfants restaient dans la cité de baraques et se contentaient des habituels jeux dans les forêts environnantes. Ce n’est que bien plus tard que quelques parents prirent conscience de cette l’offre et en firent profiter leurs rejetons.
Quant à moi, avec tout le travail dans la maison, au jardin et les animaux à nourrir et à soigner, il allait de soi que mes vacances se déroulaient à la maison…
Mais revenons plutôt à ce fameux « Cirque ». Nous étions en train de jouer sur la place lorsque plusieurs remorques de cirque de couleur rouge et jaune se sont arrêtées entre la place de la mare et la ferme du père Muller.
Deux hommes en sont sortis, se sont dirigés vers nous et ont examiné l’endroit pendant un moment. Après une courte réflexion, l’un d’eux a dit :
- L’endroit me semble assez grand pour accueillir la piste et le spectacle, alors c’est bon, on va tout installer ici !
Ils repartirent aussitôt vers les remorques et quelques minutes plus tard ce sont deux jeunes femmes qui sont venues vers nous et nous ont gentiment demandé d’arrêter nos jeux, de vider la place et d’emporter nos affaires afin qu’elles puissent préparer la piste pour le spectacle du soir.
Un peu plus tard, elles sont revenues vers nous avec un tas de petites affichettes écrites en français et en allemand et nous ont demandé si on voulait bien aller les distribuer dans la cité ainsi qu’au village afin que tous les habitants soient informés qu’un cirque vient d’arriver et qu’il donnera un grand spectacle dans la soirée.
- Si vous distribuez tous les tracts, vous aurez chacun droit à une entrée gratuite !
L’argument « entrée gratuite » n’était pas tombé dans l’oreille de sourds et nous sommes aussitôt partis en courant vers le village pour commencer la distribution…
Pendant que nous faisions du porte à porte avec les tracts, les gens du cirque ont installé leur matériel. Ils n’ont pas monté de grand chapiteau mais se sont contenté de mettre en place une structure fermant la piste sur les côtés à l'intérieur de laquelle ils ont disposé une cinquantaine de sièges pliants ainsi que quelques sièges posés directement sur le sol.
En quelques heures tout était prêt et le spectacle allait pouvoir commencer…
Au départ ils n’avaient prévu de ne rester qu’une seule nuit à la Ferme de Schoeneck, mais, comme ils avaient fait le plein le premier soir, ils ont décidé de faire une deuxième représentation le lendemain.
Le spectacle en lui-même était très drôle. Il avait des clowns qui nous faisaient bien rire puis un superbe numéro avec deux chevaux menés par une jeune femme qui faisait sauter un chien dressé d’un cheval à l’autre pendant qu’ils galopaient autour de la piste. Ensuite il y eut plusieurs numéros avec des chiens très bien dressés qui faisaient toutes sortes de tours avec beaucoup d'adresse... Mais la partie qui m’a le plus impressionné fût celle avec une chèvre « déguisée » en taureau noir et un jeune garçon qui jouait le rôle du Toréro. Pour moi, c'était le numéro le plus drôle et le plus réussi de la soirée !
Il y avait également un vieux tigre qui restait sagement assis dans sa cage ainsi que plusieurs jeunes singes dans les arbres qui ont assisté gratuitement au spectacle !
Le tout était accompagné par de nombreux morceaux de musique de cirque joués par un trio de musicien faisant office d'orchestre... Bref, pour un petit cirque venu à la Ferme de Schoeneck, ce n'était pas mal du tout comme spectacle et les habitants adultes et enfants étaient ravis et en ont parlé pendant plusieurs jours.
Les 200 francs dépensés pour voir le spectacle étaient un excellent investissement eu égard au plaisir qu'ils en ont retiré.
Quelques années plus tard, un autre cirque est venu à la Ferme de Schoeneck...
Cette fois, il s'agissait d'un spectacle animalier avec toutes sortes de bêtes sauvages mais ils ne sont restés qu'un seul jour à la « Mare ». Pour 100 francs de l’époque, on pouvait voir des lions, des tigres, des panthères, beaucoup de singes et d'oiseaux, un zèbre et même un chameau ! En fait, ça ne changeait pas grand-chose car nous-mêmes avons parfois été traités d'animaux sauvages par certains de nos anciens !
Après le spectacle, les artistes se reposent...
Oui, à la Ferme de Schoeneck on a connu de nombreuses activités et pas seulement nos jeux d’enfants et nos aventures dans la forêt. Il y avait également des activités sportives amateurs comme les courses de vélos organisées par les villes de Stiring-Wendel ou de Forbach. Quelques fois ces courses traversaient le village, puis la Ferme ainsi que la Halte Schoeneck. Ce n’était pas toujours drôle quand ils passaient dans les rues de la Ferme à cause des nombreux chiens errants mais cela n’inquiétait pas vraiment les participants.
Le Village avait deux cyclistes qui étaient d'assez bon niveau qui s'appelaient Reinert et Bastian et, à la Ferme il y avait Perella et Weber deux coureurs moyens qui couraient dans l'équipe de Sarreguemines.
Les organisateurs aimaient passer par Schoeneck à cause de la montée, idéale en vélo, entre Stiring et Schoeneck plutôt que de passer par la Halte vers Petite Rosselle où il n’y avait qu’une légère déclivité. A la Halte vivaient également de nombreux cyclistes amateurs d’origine italienne dont certains (Orlondini et Belardi) avaient gagné plusieurs courses au profit du club cycliste de Forbach…
Voilà, comme vous pouvez le constater, la vie à la Ferme a eu des moments amusants, non seulement avec nous les « jeunes » clowns, mais aussi avec de vrais clowns et des activités sportives sérieuses. Si la vie était dure pour les résidents, ici et là un rayon de soleil apparaissait pour rendre la vie un peu plus facile, ne serait-ce que l’espace d’un instant…
Quant à nous, les jeunes, nous nous amusions 24 heures sur 24. Enfin pas vraiment, il nous fallait quand-même quelques heures de repos afin de récupérer de l’énergie pour jouer ou faire de nouvelles bêtises le lendemain !
**********
(3) Le Foot, ma passion !
Bonjour les amis, en cette période de mondial de foot, j’aimerai vous raconter une nouvelle petite histoire dans laquelle, nous, les anciens gamins de la Ferme de Schoeneck et quelques autres de la Halte Schoeneck avons rejoint les minimes de l'US Forbach durant la saison 1949/1950.
La plupart d'entre nous « tapaient le ballon » à la cité de baraques de la Ferme et de la Halte Schoeneck mais nous n’avions jamais émis l’idée de rejoindre une véritable équipe ou une fédération…
Pourtant, en 1949 nous sommes entrés dans la Ligue non seulement avec l'espoir de devenir de futurs Raymond Kopa, Just Fontaine ou Di Stéphano, ces vedettes du ballon rond de l’époque mais surtout parce que l’US Forbach offrait gratuitement les équipements sportifs (pour la plupart usagés) à leur joueurs sous forme de T-Shirts, de Shorts, de chaussures de Foot ainsi qu’un laissez-passer permettant de voir gratuitement tous les matchs à domicile
Nous avons donc commencé à jouer avec les « BIG BOYS » et participé à des matchs réguliers les dimanches ou les jours fériés contre les équipes de notre âge de Striring-Wendel, Petite Rosselle, Marineau, Sarreguemines, L'Hôpital, Merlebach, Sainte Fontaine, Carling et Metz.
Pour se rendre à ces matchs nous prenions le Bus et ces trajets étaient toujours très amusants, surtout lorsque nous avions gagné et je dois dire en toute franchise que nous en avions gagné quelques-uns.
Malheureusement nous avons également perdu avec des scores désastreux comme ceux contre Merlebach (11-0) ou celui contre L'Hôpital (10-0) 0 ou encore celui contre Sainte Fontaine (17-0 par deux fois) !
Mais, comme on le dit si bien, pour gagner il faut également savoir perdre !
Quoi qu’il en soit, qu’on ait gagné ou perdu, on s'est toujours bien amusé et on allait diner ces soirs là au "Cheval d'Or" à Forbach qui proposait un excellent repas à l’époque pour nous les enfants qui n’avions pas l’habitude de manger à l'extérieur dans un restaurant...
L'US Forbach en 1957. Pour voir d'autres photos, cliquez sur la photo (c) ALMG
Les débuts ont été difficiles et notre première saison n'a pas été la meilleure.
En réalité il nous a fallu trois saisons pour réussir à atteindre un certain équilibre et quatre saisons pour notre première saison gagnante.
Quelques années plus tard, lorsque l’US Forbach est devenu PRO et jouait dans les grandes villes (Paris, Metz, Nancy ou Strasbourg) nous prenions le Bus (moyennant 250 francs de l’époque !) pour aller assister aux matchs mais il fallait encore payer le ticket d'entrée au stade !
La plupart de mes amis ont continué à jouer à Forbach pendant quelques saisons.
En ce qui me concerne, j’y ai joué jusqu'en 1958, année où nous avons quitté les baraques de la Ferme de Schoeneck pour aller habiter dans les blocs flambants neufs de la toute nouvelle cité de Behren.
La ville de Behren avait également créé une équipe que j'ai aussitôt rejoint, ce qui fût d’ailleurs une grosse erreur de ma part.
Comme je n’avais pas demandé mon transfert à la fédération lorraine de football, cette dernière m’a suspendu pour 2 saisons et ce fût la fin de ma carrière de footballeur en France.
Un an plus tard j'ai déménagé à Chicago mais j'ai continué à assouvir ma passion du ballon rond cette fois pendant 3 ans avec les Chicago Lions !
Bref, rien que de merveilleux souvenirs sportifs jusqu’à ce qu’interviennent d’autres éléments dans nos vies d'adolescents et ces derniers s’appelaient « Les filles ».
A partir de ce moment-là, la situation devenait cornélienne...
Fallait-il courir derrière le ballon ou derrière les filles » ?
Aujourd’hui je peux bien l’avouer, bien souvent ce sont les filles qui ont gagné !
* * * * * * * * * *
(4) Avec arcs et flèches
Nous sommes arrivés à la Ferme de Schoeneck fin janvier 1947.
Je me souviens qu’il faisait très froid dans les baraquements mais, avec des couvertures supplémentaires et un poêle brûlant toute la nuit nous avons survécu et, avec le temps, nous avons bénéficié d’une vie bien meilleure que celle des réfugiés de la Seconde Guerre mondiale du camp de Göttingen, en Allemagne…
La Ferme de Schoeneck est une petite cité de baraquements située à environ 800 mètres du petit village de Schoeneck, une localité proche de la frontière allemande et du « Land » de la Sarre.
Je suis rapidement tombé amoureux de cette région entourée de forêts, un lieu de jeu idéal pour le jeune garçon de 9 ans que j’étais et qui adorait, comme tous les gamins de l’époque, courir et jouer dans les bois. Frontière oblige, il y avait deux forêts distinctes : la forêt allemande et la forêt française, mais, durant ces premières années d’après-guerre, il y avait une grande différence entre les deux, surtout après la deuxième guerre mondiale.
En ce qui concerne la Ferme de Schoeneck elle-même, il m'a fallu environ deux ans pour commencer à aimer l'endroit. Lorsque nous sommes arrivés, tout avait l'air gris et triste dans ce décor de ruelles bordé de baraques en panneaux de bois sans eau courante.
Seules des pompes extérieures situées à différents endroits de la cité permettaient aux habitants de se fournir en eau potable à l’aide de seaux et de bidons mais des toilettes avec fosse d’aisance étaient situées à l'intérieur de chaque baraquement.
La seule végétation était fournie par la nature, puis, au fil du temps, les résidents, dont la plupart étaient originaires d'l'Europe de l'Est, ont mis en place des clôtures en bois délimitant pour chaque habitation des jardins potagers et de magnifiques parterres de fleurs. Des couleurs chatoyantes remplacèrent petit à petit la grisaille et, en l’espace de quelques années, l’endroit était devenu agréable à vivre et allait permettre à toutes ses familles déracinées à commencer leur nouvelle vie…
A la Ferme de Schoeneck chacune des baraques abritait deux familles. Ces familles étaient gérées par l’administration des Houillères du Bassin de Lorraine (H.B.L.) et toute initiative autour ou à l’intérieur de ces logements nécessitait l’approbation du service des logements de la mine.
Ces logements abritaient uniquement les familles d’ouvriers qui travaillaient dans les mines et la grande majorité de ces familles avaient été déplacées, après la Seconde Guerre mondiale, de Russie, de Pologne, d'Ukraine, de Russie blanche, d'Estonie, de Lettonie, d'Allemagne et de France car ils avaient perdu leurs maisons et leurs biens suite à la guerre.
Mis à part le côté humanitaire, il faut bien dire que la raison principale était économique car les mines de charbon étaient confrontées à un cruel manque de main-d'œuvre.
Après la Seconde Guerre mondiale, environ 60 % de l'économie française provenait des charbonnages du nord et de l'est de la France ainsi que de la région de Clermont-Ferrand.
Ce « Melting-Pot » dans lequel se confondaient diverses cultures, diverses langues et diverses traditions a fait en sorte que ces gens ont pu vivre en osmose tout en conservant leurs styles de vie... La vie était dure pour TOUS, mais vivre enfin dans la PAIX était formidable pour chacun, même pour les gens du village lesquels, au début, n'aimaient pas que nous entrions dans leur vie.
Au fil des ans, certains ont appris à nous apprécier voire à nous aimer et quelques-uns se sont même mariés avec des habitants ou habitantes de la cité de baraques... !
Je dois dire que l'histoire de la Sarre et de Schoeneck est très intéressante à lire, mais la vivre, surtout durant ces années-là l'est encore plus. Mais revenons à nos jeux d’enfants avec arcs et flèches dans les forêts entourant la cité de la Ferme de Schoeneck…!
Comme je l’ai dit en introduction, les forêts sont une sorte de paradis pour les jeunes garçons.
A partir du moment où nous nous avions réussi à nous faire de premiers amis, nos aventures dans les bois ont commencé par la fabrication de lance-pierres et d'arcs et de flèches. J’aurais pu suivre les instructions données par Clément Keller concernant la fabrication du lance-pierres mais ,en ce qui me concerne, j’étais plus intéressé par les arcs et les flèches !
La fabrication des flèches étaient un véritable défi. S’il suffisait de trouver une belle branche flexible pour fabriquer l’arc, la réalisation des flèches nécessitait des branches fines et bien droites bien plus difficiles à trouver et, lors de chaque sortie dans les bois, tous les gamins commençaient par rechercher ces branches bien plus rares qui allaient devenir nos futures munitions.
Par un dimanche après-midi humide et ennuyeux, les trois Mousquetaires Roos, Paul et moi-même s’ennuient à mourir... Aucun de match de football en vue, le foyer de la Cimade est fermé le dimanche et nous sommes tous les trois fauchés comme les blés...
Stationné dans une des rues du village, nous tombons sur le camion de livraison du père Bug, le marchand de boissons local avec, sur ce camion, toute une cargaison de bouteilles vides… Une idée lumineuse nous traverse alors l’esprit... Des bouteilles vides cela signifie consigne et consigne signifie argent…
Bien sûr cela s’appelle du vol mais vu l’état de nos finances nous n’avons pas le choix. Nous approchons avec prudence du camion et chacun d’entre nous s’empare de deux bouteilles de vin vides. Les magasins sont fermés le dimanche mais les bistrots sont ouverts alors nous allons les échanger deux par deux, d'abord chez Koenig, le bistro à la frontière, puis deux autres en face dans un autre bistro dont je ne me souviens plus du nom et les deux dernières à la Valuta… Suite à ce "trafic", nous nous retrouvons donc chacun avec 60 centimes en poche qui se sont rapidement transformés en Carambar et en caramels !
J'ouvre ici une petite parenthèse : Quelques années plus tard, pour « arrondir » nos fins de mois, on a tous les trois travaillé à temps partiel pour ce même père Bug et nous lui avons confessé notre larcin. Le père Bug nous a simplement regardé droit dans les yeux et a dit : Eh bien, je retiendrai cet argent sur vos salaires aujourd'hui... Et il l’a fait! Je referme cette parenthèse et continue mon récit...
Une fois nos friandises avalées, nous avons continué notre chemin en marchant dans l'herbe mouillée sur le bas-côté de la route menant de Schoeneck à Forbach, tout tirant de temps à autre quelques cailloux avec nos lance-pierres…
À mi-chemin, nous avons tourné à droite pour retourner à la Ferme en passant par un petit sentier sinueux utilisé au quotidien par les mineurs qui travaillaient à la nouvelle mine de charbon du Puits Simon 5...
Après quelques mètres de marche sur ce sentier, Roos trébuche et tombe directement dans un grand lit de plantes vertes, droites et élancées ressemblant à des fougères... Cette plante mesurait environ 50 cm de haut et la tige verte avait à peu près le diamètre d'un crayon. Roos se releva et en arracha une sans effort car le sol était humide. La racine ressemblait à une petite carotte noire et, au sommet de la tige il y avait deux minuscules branches garnies de quelques jeunes feuilles.
Il observe pendant quelques seconde la plante qu’il venait d’arracher et nous dit :
- Regardez les gars, comme la tige est bien droite, elle est un peu courte mais elle ferait une superbe flèche ! Paul lui répondit qu’il connaissait cette plante et qu’elle faisait plus d’un mètre lorsqu’elle arriverait en fin de croissance…
- Alors laissons les pousser et revenons ici dans une semaine ou deux pour voir ce qu’il en est…
Quelques semaines plus tard elles avaient effectivement poussé et avaient atteint une hauteur de plus d’un mètre. Nous en avons arraché quelques-unes et constaté que la plupart des tiges étaient parfaitement droites... Pour l’instant, ces tiges étaient encore vertes et flexibles, mais après un séchage de quelques jours, elles devinrent toutes grises et dures. C’est ainsi que dame nature nous a fourni une flèche qui est devenue notre « flèche officielle ». Nous n'avions plus besoin de perdre des heures à chercher des branches droites car nous avions enfin trouvé notre bonheur !
Sur le chemin du retour nous sommes passés par « Simon Sud » et, le long de la voie ferrée des HBL nous avons aperçu deux jeunes garçons en train de poser des clous sur les rails du train qui transportait le personnel vers les différents puits de la région. Nous sommes allés à leur rencontre et je leur ai demandé ce qu'ils faisaient...
Ils nous ont expliqué que lorsque le train passait sur les clous posés sur les rails ces derniers étaient aplatis et qu’ensuite, en les limant pour leur donner la bonne forme on obtenait de belles têtes de flèches !
Posés à côté des rails il y avait déjà une demi-douzaine de clous déjà aplatis et nous les avons pris en main pour y jeter un coup d’œil… C’était une excellente idée, leur méthode semblait bonne et nous décidâmes d'en fabriquer à notre tour mais avec des clous plus grands afin de les utiliser sur nos flèches...
Aussitôt dit, aussitôt fait et nous sommes rentré chez nous pour récupérer une poignée de clous de taille moyenne que nous avons sans attendre posés sur les rails de la voie ferrée de la « Halte de Schoeneck ».
Le lendemain matin nous sommes allés vérifier si le train était passé et, oh surprise, la plupart des clous étaient aplatis et pouvaient équiper nos flèches...
Cela a nécessité un peu de travail et quelques coupures aux doigts pour les fixer solidement à la tige, mais avec de la colle forte et du « Schiesdraht », ce fil de cuivre utilisé pour activer le détonateur lors du tir dans les mines de charbon, nous avons eu des flèches acérées idéales pour nos parties de « chasse » dans la forêt.
Je dois reconnaître que la seule victime « tirée » par Paul fût un gros corbeau et, si la survie alimentaire de notre groupe avait été dépendante de nos « prises » de chasse, nous serions probablement tous morts de faim en peu de temps !
Voilà chers amis, c’était une des nombreuses activités pratiquées par les ados à l’époque de la Ferme de Schoeneck…
Un peu plus tard, nous avons fréquenté les salles de bal et connus nos premiers émois avec de charmantes personnes du sexe opposé… Mais ça, c’est une autre histoire !
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Initiatives citoyennes
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Une nouvelle interview instructive de Fabien Bouglé sur les arnaques liées au marché de l'électricité :
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Notre amie Choelle nous a fait parvenir une série de photos sur lesquelles on voit que les travaux de construction des futures éoliennes avancent à vitesse grand "V" :
Photos (1) (2) (3) (4) (5) (6)
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Les travaux de déforestation pour l'installation des Éoliennes allemandes près du lotissement Ferme de Schoeneck ont débuté !
Plus d'infos : CLIQUEZ ICI
Photos : (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8)
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A titre d'information, ci-dessous une vidéo mise en ligne par l'association 'Contribuables associés' qui présente le projet d'une société allemande (Duno Air ?) prévu dans le pays de Nemours et le combat des élus et des citoyens pour contrer cette initiative :
Et voici ce qui nous attend :
Fabien Bouglé, lanceur d’alerte écologiste, auteur de "Éoliennes, la face noire de la transition écologique" aux Editions du Rocher est l'invité d'André Bercoff sur Sud Radio !
Un témoignage incroyable à écouter jusqu'au bout !
→ Pour signer la pétition en ligne CLIQUEZ ICI
→ Pour visualiser la pétition envoyée par le groupe d''initiative citoyenne de Gersweiler-Klarenthal CLIQUEZ ICI. (Transmis par M. Patrick Pierre)
→ Pour voir le reportage réalisé par la télé allemande (S.R.) chez les riverains à Klarenthal et à Schoeneck CLIQUEZ ICI (début à 12'24)
→ Pour lire l'article paru dans le R.L. CLIQUEZ ICI
→ Pour lire l'article paru dans le journal allemand S.Z. CLIQUEZ ICI
→ Pour lire l'article paru dans Saarnews CLIQUEZ ICI
Traduction française :
Cher CDU (parti démocrate-chrétien allemand) de Klarenthal, s’il vous plaît, n’oubliez pas qu’à Schoeneck et à Klarenthal vivent des êtres humains et pensez à la faune et à la flore présents dans cette merveilleuse forêt. Nous ne soutiendrons jamais cette folie !
Une éolienne de 250 mètres est la plus haute au monde et nous n’avons à ce jour aucune expérience avec ce type de générateur. S’agit-il uniquement pour cette société de Trèves de se profiler, de faire de se faire connaître et de faire de l’argent ?
S’il vous plaît, soyez chrétiens et pensez à vos concitoyens !
Je m’enchaînerai plutôt à un arbre plutôt que de subir cette folie et je recherche des personnes prêtes à me soutenir !
→ Sondage paru dans le Figaro du 30 juillet 2020 (65819 votants) :
Faut-il continuer à développer l’éolien ?
OUI : 31,6 %
NON : 68,44 %
«Vent de colère contre l’éolien» par Sébastien SORIANO
C’est l’un des plus beaux paysages au monde. À quelques kilomètres d’Aix-en-Provence,la montagne Sainte-Victoire, peinte des dizaines de fois par Cézanne, éblouit chaque année plus d’un million de visiteurs. Mais ce site unique est sur le point d’être irrémédiablement défiguré: 22 éoliennes de 125 mètres de haut crèveront bientôt le point de vue sur la merveille. Malgré les nombreux recours et les protestations, des opérateurs privés conduisent le chantier à marche forcée. Et ce n’est pas un cas isolé: les paysages français se couvrent chaque semaine de nouvelles éoliennes, le parc actuel (8000 machines) devant plus que doubler de taille d’ici à 2028.
Emmanuel Macron avait pourtant admis, au début de l’année, que «le consensus sur l’éolien est en train de nettement s’affaiblir» face aux levées de boucliers des défenseurs du patrimoine et des paysages, mais l’État n’en a pas moins décidé d’accélérer, en catimini (profitant du confinement), le développement de ce mode d’énergie.
La situation est d’autant plus ubuesque que la montée en puissance de l’éolien, supposé être un mode d’énergie peu producteur de CO2, est concomitante avec la décroissance d’une énergie qui en émet encore moins, à savoir le nucléaire.
Le mois dernier, contre toute logique, l’État a ainsi fermé la centrale de Fessenheim, alors même que la très rigoureuse Autorité de sûreté nucléaire assurait qu’elle ne présentait aucun danger. Mais il fallait donner des gages aux écologistes, qui réclament à cor et à cri le développement des énergies renouvelables. Ceux-là mêmes qui feignent d’ignorer que les éoliennes ne produisent de l’électricité que par intermittence, quand il y a du vent. Le reste du temps, on est bien content de compter sur le nucléaire (tant qu’il y en a) ou sur le gaz et le charbon (comme en Allemagne). Ainsi, rien que pour garantir la même puissance disponible d’électricité que celle assurée par Fessenheim avant sa mise à l’arrêt, il faudrait 4000 éoliennes! Une pure illusion.
Nouveaux moulins à vent
Nos nouveaux moulins à vent, s’ils représentent une agression environnementale inouïe et un contresens énergétique, font en tout cas la fortune de leurs promoteurs.
On vient d’apprendre que l’État allait verser, en 2020, aux opérateurs d’énergies renouvelables électriques près de 6 milliards d’euros, l’électricité produite par les panneaux solaires et les éoliennes bénéficiant d’un prix de rachat garanti. Et qui va financer ce pactole? Nous, bien sûr, par nos impôts et une discrète taxe prélevée sur chaque facture EDF (la «contribution au service public de l’électricité»).
Dans une lettre envoyée cette semaine au président de la République, 11 acteurs majeurs du patrimoine, emmenés par Stéphane Bern, rappellent que d’autres pays comme l’Allemagne, le Royaume-Uni ou l’Espagne ont interrompu les systèmes d’aide en vigueur pour l’éolien terrestre, interrompant ainsi sa prolifération. Pourquoi la France n’en fait-elle pas autant?
Éoliennes: les opposants durcissent leur combat
Les associations et les élus qui dénoncent l’implantation «excessive» de champs d’éoliennes en France ont décidé de se regrouper pour porter leurs dossiers en justice et gagner en visibilité.
Au lieu d’agir en ordre dispersé, elles font front commun. Dans leur combat contre les éoliennes qui, selon elles, défigurent en France nos paysages, des associations ont décidé de s’unir pour attaquer. Cette première démonstration de force est survenue le mois dernier. À la place de quelques bénévoles saisissant habituellement la justice, ce sont cette fois 165 associations qui ont ensemble déposé un recours. Toutes s’en sont prises à un document de portée régionale visant la Nouvelle-Aquitaine et qui renferme d’inquiétants objectifs.
Le Sraddet - car c’est son nom - indique qu’il faudra d’ici à 2030 multiplier par 2,5 la puissance éolienne terrestre dans cette région, laquelle compte déjà 600 mâts. «Et on n’en veut pas davantage», indique Jean-Louis Butré, le président de la Fédération environnement durable (FED), qui annonce la couleur. «Comme chaque région va avoir un Sraddet, on attaquera dès qu’on le pourra ce document en nous rassemblant.» Les associations de la Bourgogne-Franche-Comté ont d’ailleurs déjà mis sabre au clair. «Dès que l’arrêté du préfet de région sera publié, on déposera un recours», avertit l’un des responsables, Michel de Broissia.
Cette stratégie de se regrouper, sans incidence sur les suites judiciaires des dossiers, permet ainsi à ces anti-éoliens d’être plus visibles sur la scène médiatique. «Car dire qu’on attaque un document régional, ça n’attire pas les foules, mais dire qu’il y a 165 associations frappant à la porte d’un tribunal, c’est plus porteur», signale-t-on à la FED, où l’on cherche justement à braquer les projecteurs sur ces schémas régionaux.
Étendard écologique
Selon Me Frédérique Cadro, spécialiste de la question, ces derniers n’ont rien d’inoffensifs. «Par exemple, les plans locaux d’urbanisme devront être compatibles avec leur contenu», dit-elle. «Ces documents sont un véritable ticket d’entrée dans chaque territoire pour tous les promoteurs d’éoliens, ajoute-t-elle. En cas de recours contre un projet, ces derniers pourront s’en prévaloir pour obtenir gain de cause devant les juges.» Or selon les associations, si ces feuilles de route sont appliquées à la lettre, ce sont des milliers de nouvelles éoliennes qui vont voir le jour en France. Après les régions du Nord qui affichent déjà complet, tout va dégringoler sur la tête des autres collectivités…
Pressentant alors que le rythme des batailles judiciaires ne va guère décroître, les associations se serrent les coudes. Leurs actions communes permettent également une répartition entre elles de frais juridiques, à chaque fois, élevés. «Il va falloir se battre, car Emmanuel Macron va faire de l’éolien l’étendard écologique qui lui permettra de gagner des voix pour la prochaine présidentielle», prédit Jean-Louis Butré. Les propos rassurants du chef de l’État en janvier dernier, sont donc, pour lui, de l’histoire ancienne. À l’occasion d’une table ronde sur l’écologie, Emmanuel Macron avait ainsi indiqué avoir pris conscience du rejet de l’éolien par la population. Le mois suivant, en février, Élisabeth Borne, qui était encore sa ministre de la Transition écologique, avait renchéri. Devant des sénateurs, elle avait même eu des paroles fortes parlant de «développement anarchique de l’éolien» ou encore «de saturation visuelle».
Mais ensuite, en avril, le gouvernement avait publié la programmation annuelle de l’énergie qui fixe des objectifs d’ici à 2028 et qui prévoit plus du doublement de la capacité d’éolien terrestre. Une douche froide pour les adversaires des énergies électriques intermittentes.
Face à une guerre judiciaire soutenue qui risque d’être engagée, les associations qui protègent le patrimoine ont décidé de rejoindre les rangs de ces kyrielles de structures locales qui défendent, elles, les intérêts des riverains. «Il faut faire cause commune, car il va y avoir trop de projets à combattre», estime Julien Lacaze, le président de Sites et Monuments. Pour la première fois, les principaux représentants de ces deux branches associatives ont en conséquence signé ensemble une lettre adressée au chef de l’État. Ensemble encore, ils ont été reçus à l’Élysée par des conseillers, le 9 juillet dernier. «On les a alertés de l’existence de vraies tensions en France provoquées par le rejet massif des éoliennes», signale Julien Lacaze. (c) Le Figaro, 30 Juillet 2020
Ci-dessous, la traduction du texte paru dans le journal
Saarbrücker Zeitung :
L'une des deux éoliennes de la forêt de Krughütte aurait une hauteur impressionnante de 247 mètres. Ce serait la plus élevée des 202 éoliennes implantées à ce jour en Sarre. Le Saarbrücker Zeitung a pris une photo à partir des coordonnées exactes de l’endroit où serait installée cette éolienne.
La distance des maisons de Klarenthal sur la gauche est de 930 mètres. Cela a été annoncé par le planificateur du projet, la société Duno Air de Trèves. Les maisons sur la droite font partie du village français de Schoeneck et se situent à peu près à la même distance.
Le gouvernement fédéral a décidé cette année seulement que les éoliennes devraient être à au moins 1000 mètres des immeubles résidentiels.
- Pourquoi n’appliquez-vous pas cette même règle ici ? A questionné mardi le riverain Luitpold Rampeltshammer dans la salle polyvalente de Klarenthal sous les applaudissements d'une centaine d'invités.
- Ce n'est pas une loi que le gouvernement fédéral a promulguée, mais seulement des directives, a répondu Marc Wiemann de Duno Air.
C’est la maire du district Isolde Ries qui avait invité à cette réunion d'information.
Il y a quatre ans, le projet d’installation de trois éoliennes dans la forêt de Krughütte avait été rejeté. Une nouvelle demande dans une procédure dite simplifiée sans participation du public vient d’être déposée.
Des citoyens de Klarenthal, de Gersweiler, d'autres régions de la Sarre et de France sont venus et ont fait part de leur colère. «Une éolienne de cette taille jette une ombre énorme qui aura un impact négatif sur nos systèmes photovoltaïques et induira de réels dommages économiques », a déclaré Alfred Berlich d'Am Bruch. Edith Reichert, l'adjointe au maire de Schoeneck, en France, se dit préoccupée par le volume sonore des éoliennes comme beaucoup d'autres citoyens. Selon la loi, le niveau sonore ne peut dépasser 35 décibels ce qui est déjà beaucoup trop pour de nombreuses personnes présentes.
Joachim Sartorius, de l'Office national de l'environnement et de la sécurité au travail (LUA) de la Sarre, avait le rôle d’intervenant neutre.
- 35 décibels peuvent être gênant la nuit comme le ronronnement d’un vieux réfrigérateur. Mais 35 décibels correspondent au niveau légal et nous devons nous en tenir à cela lors des tests, a déclaré M. Sartorius.
La composante environnementale a également joué un rôle majeur. Les grues volent deux fois au-dessus de la zone forestière chaque année, et l'impact sur la nature de la construction des éoliennes est un désastre, a-t-il déclaré. De nombreux camions sont censés rouler chaque jour le long du champ étroit et des sentiers forestiers.
- Une procédure simplifiée ne signifie pas que nous nous facilitons la tâche, au contraire, nous ferons tout vérifier en détail, a déclaré M. Sartorius.
Dans une étude menée il y a cinq ans, l'association régionale a déterminé où les éoliennes pourraient être installées. Cela inclut également la forêt de Krughütte.
Là où les éoliennes sont censées être installées, la forêt appartient au monastère évangélique de Saint-Arnual, et cette dernière a besoin d’argent.
- Il y a quelques décennies, nous avons décidé que les revenus de la sylviculture devaient être utilisés pour les projets du monastère. Entre-temps, la forêt est devenue un facteur de coût majeur et nous pouvons à nouveau gagner de l'argent avec les éoliennes, a déclaré Rolf Kiderle, président du conseil d'administration du monastère évangélique de St. Arnual. Le journal n'a pas été informé du montant perçu pour la location de la zone forestière.
L'abbaye s’est basée sur les plans de l'association régionale et a officiellement soumissionné l'ensemble du projet éolien. Duno Air a remporté le contrat et exécute actuellement la commande apparemment beaucoup plus clarifié et probablement mieux ficelé qu'il y a quatre ans.
Mais il est également évident que la population et les politiciens locaux viennent tout juste de commencer la lutte contre l’implantation de ces futures éoliennes.
- Nous parlons d'une forêt historique avec des hêtres et des chênes vieux de plus de 130 ans et qui doivent être abattus. Lors de la planification de l'association régionale il y a quatre ans, il n'a jamais été fait mention d'une hauteur de 247 mètres. La tour Eiffel n'a que 50 mètres de plus ! Je suis également contre ces éoliennes, a déclaré Madame la maire Isolde Ries.
La décision de construire ou non dans la forêt de Krughütte ces deux éoliennes sera prise cette année. Cependant, ni le conseil du district ouest ni la mairie de Sarrebruck n'auront voix au chapitre, la LUA a annoncé qu'elle prendra seule la décision.
Contacts voisins vigilants :
KIEFFER Eric 6 impasse des Hêtres 03.87.87.58.43
La vitesse dans les rues du village
Il y a un peu plus d’un an nous avons parlé sur cette page du problème de la vitesse des automobiles dans la rue de la Tuilerie et son prolongement la rue de la Ferme.
De nombreux riverains s’étaient plaints de la vitesse à laquelle certains véhicules roulaient sur cette route pourtant limitée à 30 km/h. (voir les commentaires ci-dessous).
Nos lecteurs ont fait de nombreuses propositions à ce sujet (mise en sens unique de cette rue, ajout de ralentisseurs ou de chicanes, installation d’un radar etc…).
Nous avons fait remonter toutes ces infos et fait part du mécontentement des riverains et du danger pour la population que représentent ces ‘incivilités’ mais à ce jour aucune mesure n’a été prise et la situation n’a pas évolué, bien au contraire, on pourrait même dire que c’est pire qu’avant.
Ce phénomène n’est bien sûr pas spécifique à cette seule rue, il suffit de marcher le matin dans le village et d’observer les véhicules circulant dans la rue Victor Hugo pour se rendre compte que certains roulent à 80 km/h pour s’arrêter ensuite dans un crissement de frein devant la boulangerie afin d’acheter leur baguette de pain.
Il y a eu plusieurs accidents depuis, heureusement sans faire de victimes, mais statistiquement il y aura forcément à un moment ou à un autre des blessés voire des morts…
Faut-il se résigner et attendre qu’un drame se produise ?
Lancé à 70 ou 80 km/h, un véhicule ne laisse aucune chance, par exemple, à un enfant jouant ou traversant la route.
Bien sûr, les autorités ne peuvent être considérées comme seules responsables de cette situation, nous avons à ce stade une responsabilité collective et chacun d’entre nous devrait s’impliquer à son niveau pour rendre les rues de notre village plus sûres en commençant par changer ses habitudes de conduite.
A titre personnel et anecdotique, j’ai failli être ‘percuté’ plusieurs fois lors de mes promenades matinales alors que je traversais sagement et prudemment (!) le passage piétons situé entre les 2 boulangeries du village. Certains automobilistes, arrivant à grande vitesse de Forbach ou de Stiring, semblent totalement surpris de ‘tomber’ soudainement sur des ‘êtres humains’ en sortant de ce virage à vive allure… Et je ne parle même pas des nombreuses voitures qui ont carrément ‘tapé’ dans le muret séparant la route à cet endroit et de plusieurs ‘tôles froissées’ dans notre rue… On pourrait également rajouter le non-respect du Stop au bout de la rue de la Ferme, du non-contournement de certains giratoires jugés ‘superflus’ par des conducteurs pressés et du stationnement pour le moins anarchique de de nombreux véhicules dont les propriétaires semblent oublier que les trottoirs sont, par définition, réservés aux piétons…
Lorsque l’on traverse la frontière pour se rendre en Allemagne à Klarenthal ou à Gersweiler (situés à quelques kilomètres de notre village), la vitesse est également limitée à 30 km/h. La différence, c’est que régulièrement, la police fait des contrôles et les infractions sont systématiquement verbalisées à partir d’un dépassement de 5 km de la vitesse autorisée. Certains répondront que nous sommes en France et non en Allemagne, mais les vies humaines n’auraient-elles pas la même valeur des 2 côtés de la frontière ?
Alors, soyons réalistes, si le respect des 30 km/h semble être une utopie, nous serions déjà soulagés de voir certains véhicules lever le pied et rouler à 45 ou 50 km/h…
Dans un des commentaires au bas de cette page, parmi de nombreuses propositions, notre amie Chantal avait suggéré l’installation d’un radar factice...
Un des membres de notre Blog (Elias, également citoyen référant dans le cadre de l’opération Voisins Vigilants) et riverain de la rue de la Ferme depuis de nombreuses années, excédé par ces automobilistes qui mettent des vies humaines en danger, a eu le courage de mettre cette idée en pratique et a fabriqué de ses mains un très ressemblant ‘faux’ radar dissuasif qui trône depuis quelques jours dans son jardin…
Je ne sais pas si cette initiative perdurera et servira à ‘calmer’ quelques chauffards, mais elle accélérera peut-être la mise en place de mesures plus ‘officielles’.
Sinon, il nous reste toujours la solution de revêtir un gilet d’une couleur à définir et de manifester (sans faire de casse !) tous les Week-End pour être entendus…
Bonne chance et à bon entendeur, salut !
Le 'faux radar' installé dans le jardin d'Elias
Article paru le 14/06/2019 dans le Républicain lorrain
Un excès de vitesse toutes les minutes à Schœneck
Le 4 mars dernier, 224 excès de vitesse ont été enregistrés lors d’un contrôle de police, entre 15 h et 18 h, rue Victor-Hugo à Schœneck. Il s’agit de la rue qui rejoint l’ancienne douane. Le maire du village envisage des aménagements contre la vitesse et annonce d’autres opérations de contrôle.
Un triste record a été battu, le lundi 4 mars, à Schœneck.
Ce jour-là, lors d’une opération de contrôle de police, 224 excès de vitesse ont été enregistrés rue Victor-Hugo, en à peine trois heures, de 15 h à 18 h. Soit un peu plus d’une infraction par minute. La statistique a été dévoilée lors de la dernière réunion du conseil municipal.
La rue Victor-Hugo court du centre village à la frontière avec Sarrebruck Gersweiler.
La voie est limitée à 30 km/h.
« Un autre contrôle a été mené début mai mais nous n’avons pas encore les résultats.
Le nombre d’infractions aurait été similaire, voire un peu plus élevé. Les habitants de cette rue m’interpellent régulièrement sur la vitesse excessive.
On constate même des manœuvres de dépassements dangereux, alors que nous sommes au cœur du village.
Je demande aux usagers de la route d’être plus prudents dans la traversée de Schœneck », lance Gabriel Bastian, le maire.
Projets de chicanes et de feux comportementaux
La limitation de vitesse a déjà été abaissée au maximum pour plus de sécurité dans Schœneck.
« Hélas, la majorité des automobilistes ne respecte pas les 30 km/h. Nous envisageons d’installer des chicanes et des feux comportementaux.
La rue Victor-Hugo, qui a déjà été le théâtre de quelques accidents, n’est pas la seule concernée : ça roule vite aussi rue de Stiring-Wendel ou rue de la Ferme », constate le maire.
(c) Républicain Lorrain 2019
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