Edith Samiec-Newman : Premiers souvenirs (2)
De nombreux souvenirs d’enfance sont encore très précis dans ma mémoire et ces images, bien que lointaines, sont toutes empreintes de calme, de douceur et de sérénité.
Tenez, je revois très bien la grosse pompe à eau située au bout de notre rue où les mamans allaient laver leur linge et échanger les derniers potins du quartier en parlant de tout et de rien… Chacune avait sa petite histoire à raconter et bien souvent, la discussion tournait autour des enfants.
En été, nous les enfants allions nous baigner dans les étangs situés de l’autre côté de la frontière, dans la forêt allemande. A l’époque je ne savais pas que c’étaient les fameux « trois étangs » dans lesquels des pêcheurs à la ligne élevaient des poissons.
Pour nous, c’était notre plage et, lorsqu’il faisait très chaud, nous barbotions dans l’eau pendant des heures. Sur le chemin du retour, un des jeux favoris des gamins et des gamines consistait à marcher et à écraser les nombreuses limaces rouges et noires qui jonchaient les sentiers forestiers. « Si on les écrase, c’est sûr qu’il va pleuvoir » disant-on.
Alors, comme les autres, j’ai essayé d’en écraser quelques-unes pour voir si la pluie allait tomber mais chaque fois que je le faisais, j’avais envie de vomir et je me sentais mal.
Bien évidemment, l’écrasement de ces bestioles qui me répugnaient n’a jamais fait tomber la moindre goutte de pluie !
Avec papa dans le jardin derrière notre baraque
Dans les baraques de la Ferme, nous avions la chance, (luxe suprême !), d’avoir un W.C. à l’intérieur de l'habitation. En hiver ou lorsqu’il pleuvait, c’était bien pratique.
Je me souviens que Papa vidait régulièrement la fosse de ces cabinets à l’aide d’une longue louche en bois. Beurk… L’odeur n’était pas terrible mais cela faisait bien pousser les légumes dans notre petit jardin.
Lorsqu’il travaillait à l’extérieur ou dans le jardin, papa nous demandait parfois, à ma sœur Jeanne et à moi, de descendre au village avec nos trottinettes pour aller lui acheter de la bière ou du vin.
Un jour, dans le bistrot où j’allais acheter de la bière, quelqu’un m’a même fait goûter du whisky ou du Schnaps local, je ne sais plus, mais ce dont je me souviens c'est que n’était pas bon du tout…
Nous allions également dans les différentes épiceries du village pour acheter des bonbons et des sucreries diverses et colorées.
Personnellement, ceux que je préférais c’était les 'vrais' coquillages remplis d’une espèce de bonbon qui ressemblait à de la sucette et qu’on léchait à même le coquillage.
J’aimais également les bâtons multicolores en sucres d’orge, le chocolat sous toutes ses formes et surtout, les longs rubans de réglisse enroulés en spirale autour d’un bonbon rouge.
Une après-midi, ma sœur Jeanne avait acheté un de ces réglisses et jouait en compagnie d’autres enfants en faisant claquer tel un fouet cette longue lanière qu’ils avaient déroulée…
Voyant cela et n’ayant pas eu de réglisse, j’ai couru en pleurs chez grand-mère car je voulais faire comme les autres enfants.
Pour me consoler elle a fouillé dans ses accessoires de couture et m’a donné un morceau d’élastique dont je ne réussissais pas, malgré tous mes efforts à tirer le moindre claquement.
Mais j’étais une enfant têtue et je continuais inlassablement à essayer de faire claquer mon ‘ersatz’ de réglisse, lequel restait, vous l’aurez deviné, obstinément muet.
Et puis, en été, il y avait ces bals en plein air, sans doute lors de la fête du 14 juillet, où les gens dansaient sur une piste en bois surélevée baignée de lumière.
Chacun d'entre-nous apportait sa couverture et nous étions assis, bien au chaud autour de la piste de danse.
Certains venaient pour danser, d'autres pour écouter la musique ou tout simplement pour aller boire un coup (souvent plusieurs !) au comptoir de la buvette en compagnie de leurs amis ou de leurs voisins ...
Ces moments d'enfance déjà lointains, tendres, insouciants et fugaces, notre grand poète français Alphonse de Lamartine a su si bien les résumer en deux phrases extraites de son merveilleux poème le lac :
Ô temps ! Suspends ton vol, et vous, heures propices, suspendez votre cours,
Laissez-nous savourer les rapides délices des plus beaux de nos jours... A suivre…
60 ans plus tard : Edith revient sur les traces de son enfance
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