Abel Denis : Souvenirs d'enfance (2)
(1) Le match
Situons l’époque : vers 1955
L’endroit : là où les ados se retrouvaient, un terrain de foot, deux buts dont un seul disposait d’une barre transversale.
Des copains voulant jouer au foot et quelques spectateurs dont moi.
Voilà pour le décor.
Le problème était que tous voulaient taper dans le ballon mais personne ne voulait être gardien.
Manquait le gardien.
Hélas pour moi ! Mes copains savaient être convaincants. Je fus nommé d’office (et contre mon gré) gardien de but.
Me v’la donc dans de beaux draps et c’est là que les problèmes ont commencés :
Imaginez deux équipes face à face et un pôv gardien qui voulait juste être spectateur.
Si par malheur vous encaissiez un but, systématiquement vous entendrez « il l’a fait exprès, il est toujours, mal placé, il a peur » c’est en partie vrai mais NON je ne l’avais pas fait exprès.
L’équipe qui marque retourne au combat.
OUI mais moi pôv. Gardien, que dalle !
Des compliments ? JAAAAMAIS
Il est vrai que je voyais beaucoup, beaucoup de balles passer…
Il faut reconnaître qu’en foot je confondais jouer au foot et jouer à la baballe.
René Teutsch (qui nous a quitté) avait la réputation d’envoyer des BOULETS hors du commun, lesquels selon moi, frôlaient le mur du son.
Ça tire, ça fait des passes, ça défends les buts, ça protège le gardien (hum! hum!)
Avant de continuer, je dois dire qu’il y avait des joueurs qui confondaient ballon avec canon.
Le plus impressionnant était... ET LÀ ! Surgit René avec un boulet. Il fonce droit sur moi, il me regarde, il ne voit que moi et, moi, je ne vois que le boulet j’ai l’impression qu'il me dit :
- Dégage où je fais un malheur…
René canonne, je regarde, reste figé et là, la sagesse m’envahit...
Je sors du but et je suis pris d’une envie soudaine de faire un footing.
Réaction des copains :
- Mais qu’est-ce qu’il fait ?
- Il court !
- Denis viens on a besoin de toi !
De mon côté je pense « moi pas » et dit à haute voix :
- Je cours !
Stupéfaction générale (m’en fout !) et je ne suis plus jamais retourné dans les buts.
Bien des années plus tard…
Je suis chez moi et je fabrique des buts provisoires, me fais gardien de but et, tantôt j’arrête le ballon, tantôt je rate, tantôt elle tire à côté, mais jamais je plonge parce qu’à 77 ans on met beaucoup de temps pour ce relever…
La shooteuse ? C’est Agathe notre arrière-petite-fille de 3 ans.
J’avais envie de l’intégrer dans mon histoire, et, enfin je joue à la baballe…
Chers amis, René Teutsch et Roland Fey, si jamais on se retrouve de l’autre côté, je vous dirai tout de suite sur un ton autoritaire ;
- NON ! je n’irais pas dans les buts !
Et si je m’y retrouve enfant, je rajouterai : Na !
Mes condoléances aux 2 familles.
(2) Hommage aux agriculteurs
Cher amis,
Je viens d’un tout petit village du temps où les chevaux traçaient le sillon en tirant la charrue.
Une femme suivait en sortant de sa besace des semences qu’elle jetait dans les sillons.
Enfant, j’aimais regarder et admirais leur travail assidu quel que soit le temps.
J’ai aussi connu le temps de la récolte de blé, lorsque la machine allait de village en village pour nous offrir les grains de blé avec lequel le boulanger faisait notre pain. C’était un jour de fête pour nous.
Avec les adultes nous faisions des bottes de foins que la machine avalait.
Il m’arrive d’y penser le matin devant une tasse de café au petit-déjeuner en tartinant ma tranche de pain. Hé oui... Nostalgie quand tu nous tiens !
Du temps du franc vous trouviez au revers de la pièce de 1 franc notre "Semeuse", symbole de l’agriculture, symbole de la vie car sans lui, nous en serions encore à la cueillette, vêtus de peaux de bêtes.
Au cours de votre vie, vous aurez peut-être la chance de voir le tableau que je viens de vous décrire, la Semeuse'.
Si vous pouvez l’acheter, faites-le, c’est l’histoire de vos ancêtres.
Vous trouverez aussi un tableau représentant une famille dans un champ en train de prier avec, au loin, une église rappelant qu’il est midi. C'est « l’angélus » qu'on priait 3 fois par jour.
Pour ma part je pense que notre fermier avait autre chose à faire. Laissons cela à la soutane, le curé n’a qu’à le faire pour nous, il a le temps, lui...
Bon ! Continuons.
Ensuite sont arrivés les tracteurs, toujours plus de tracteurs. C’est un bien soit, mais pour l’enfant que j’étais, adieu chevaux de trait, bœufs, cochons poules, lapins etc.
Il me reste en mémoire l’image de ma grand-mère assise sur son tabouret en train de traire notre chèvre pour moi, m’offrant un verre de lait bien chaud.
Maintenant me voilà adulte et mon regard a changé. Finies les joies de l’enfance, place aux questionnements :
L’agriculteur devient gestionnaire d’une entreprise et je suis sidéré par l’ampleur de sa tâche. Jadis le fermier était tributaire du temps et du bétail, aujourd'hui, l’agriculteur est tributaire du temps, du bétail et du bon fonctionnement des machines agricoles.
Ainsi va le monde... Denis Abel enfant de Schoeneck
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