Salut les ami(e)s
J'avais oublié cette histoire de chasse aux oiseaux, mais assez rapidement certains détails me sont revenus plus clairs que jamais. J'ai pensé y rajouter certaines péripéties oubliées mais qui me semblent très juteuses. Ne m'en veux pas Joe, c'est encore toi qui a éveillé ce souvenir en moi. J'ai pris un immense plaisir à lire cette fameuse chasse aux oiseaux telle qu’elle a été présentée par oncle Joe.
Pour être sincère avec vous j'avais oublié une grande partie de cette aventure, mais je suis toujours abasourdi de constater à quel point la mémoire de Joe est encore bien vivante.
C'est tout à fait vrai que nous avions essayé de fabriquer de la glue avec de la farine et de l'eau, tout comme nos parents le faisaient pour appliquer la tapisserie sur les murs intérieurs de nos baraques... Mais pas pour attraper des oiseaux !
La colle qui était vraiment efficace pour capturer les oiseaux était celle décrite par un oiseleur en Tunisie qui possédait une immense volière et qui de surcroît nous vendait les oiseaux qu'il capturait avec des filets et non pas avec de la glue .
Par contre, un jour il nous donna la recette de sa colle miracle que voici :
Il fallait trouver une chambre à air de bicyclette ainsi qu’une boîte de conserves propre. Ensuite, il fallait couper une vingtaine de morceaux de caoutchouc et finalement y mettre le feu. Le caoutchouc, en brûlant, formait cette colle qui devait en principe attraper quelques oiseaux.
A la ferme il nous fut impossible de trouver une chambre à air c'est pourquoi nous avions opté pour la colle à baveux c’est à dire de la farine et de l'eau.
C'est vrai aussi qu’on prenait un oiseau chanteur enfermé dans sa cage comme appât car ce dernier, en chantant, attirerait aux alentours de sa cage une multitude de consœurs et de confrères qui se poseraient sur des petites branches que nous avions auparavant badigeonnées de cette fameuse glue. Il suffisait alors de faire un mouvement brusque et les oiseaux perchés sur ces branches en tentant de s'envoler et en battant des ailes, se collaient les pattes et les ailes avec cette colle. Ça c'est ce qui se passait en Tunisie parce que nous étions souvent accompagnés lors de ces chasses par un adulte qui savait comment s'y prendre pour en attraper…
Un détail que nous avions oublié c'est qu'à la ferme il y avait GROS MINET qui nous avait épié une partie de la journée avec l'intention de nous jouer un sale tour.
Il faut que je vous dise que lorsque nous capturions un oiseau ses ailes et ses pattes étaient imbibées de cette glue. Et comment faire pour nettoyer le tout ?
La seule substance qui pouvait faire l'affaire, selon nos mères, c'était le pétrole, le même qu'elle utilisait pour nous laver la tête lorsqu'on attrapait des poux.
Donc ce pétrole devait aider à nettoyer le pauvre petit oiseau. Je ne me rappelle pas qu'on ait réussi à sauver un seul de ces oiseaux avec le pétrole.
La plupart mouraient au contact de cette benzine.
La famille Calamia, quelques jours avant leur départ pour le Canada (image colorisée)
Pour terminer j'aimerais également ouvrir une petite parenthèse.
À lire certaines anecdotes, je donne souvent l’impression d’être l'instigateur de quelques-unes des histoires de ce Blog, probablement parce que j'était le plus âgé ...
Je viens de comprendre pourquoi. En réalité, les copains de la ferme se regroupaient devant notre baraque qui servait de Q.G. et c’est de là que les idées fusaient, mais pas toujours avec succès.
D'ailleurs ceux qui ont lu « Le cochon des Morico » et « la chasse aux oiseaux » peuvent en témoigner. Nos entreprises n’ont pas toujours été couronnées de succès, mais on s'est amusé comme les ados que nous étions.
Quand j'analyse le rôle que tous ont joué à la ferme, je crois sincèrement avoir eu la chance de côtoyer, les Joe, Georges, Eugène, Pepe et les autres.
Et, sans être totalement conscients de nos faits et gestes, tous ont contribué à faire de nous des citoyens de première classe !
Pardonnez-moi les gars, mais je n'ai plus aucune idée de la façon dont j'ai présenté ce psychodrame (la mort de son canari) à ma sœur Pâquerette. Je lui ai peut-être racontée une histoire abracadabrante, mais comme on s'aimait comme un frère aime sa sœur, elle m'a pardonné.
Pâquerette habite Totonto depuis 1964 et la prochaine fois que je lui parlerai, je lui demanderai ce qui est arrivé à son canari de la ferme de Schoeneck en espérant que ce souvenir soit resté très vague... Étant quand même plus jeune que nous, j'espère, que le temps aidant, elle a oublié cette triste saga.
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