NOSTALGIA, le Blog qui fait oublier les tracas !

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Clément Keller : Le retour des Brabeks (15)

https://static.blog4ever.com/2016/02/814449/artfichier_814449_8811301_202011010736305.jpgNous sommes (toujours et encore !) en 2064 et des brouettes. 

Le monde a bien changé et une équipe composée de savants, de techniciens et de personnages hors du commun a été mise sur pied pour partir à bord du vaisseau spatial C-DLADOB vers les confins de notre galaxie afin de retrouver les traces d'origine de la civilisation humaine localisée sur la planète Manflou. 

Le but de cette expédition, sponsorisée par le groupe Nauss-Talgia, leader incontesté du Blog tridimensionnel L.R.E.M. (Lassant, Ringard, Enervant & Mytho), consiste à récupérer les gènes d'origine de l'espèce humaine afin de les réimplanter dans l'ADN des dirigeants de notre planète pour leur redonner sagesse, intelligence et un sens aigu de la réflexion. Bref, une mission que l'on pourrait d'ores et déjà qualifier d'impossible. C. Keller

 Remarque importante : si vous ne lisez pas les épisodes précédents, vous risquez de ne rien comprendre du tout à ce récit plein de rebondissements. 

 

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EPISODE 1 - EPISODE 2 - EPISODE 3 - EPISODE 4 - EPISODE 5 - EPISODE 6 - EPISODE 7

EPISODE 8 - EPISODE 9 - EPISODE 10 - EPISODE 11 - EPISODE 12 - EPISODE 13 - EPISODE 14 

 EPISODE 16 - EPISODE 17 - EPISODE 18 - EPISODE 19 - EPISODE 20 - EPISODE 21 - EPISODE 22

 

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Lupin et Vincent Douitche avaient dégringolé derrière la grosse caisse le long du toboggan donnant sur la soute du C-DLADOB et atterri avec fracas, heureusement sans faire de dégâts, au beau milieu des amplis et des instruments de musique installés sur le sol translucide du vaisseau spatial…

Une belle partie de rigolade chaque fois qu’on utilise le toboggan hein Douitche ? On se refait une nouvelle descente ?

Vincent acquiesça avec un grand sourire et répliqua :

Oui, ça me rappelle mon enfance au village lorsqu’on allait faire des tours de carrousels à la foire et qu’on s’amusait à s’entortiller les sièges sur le manège des chaises volantes ! (1) Allez, viens, on va s'en refaire une autre !

Luping acquiesça et les deux compères s’engagèrent aussitôt sur l’escalier en colimaçon qui débouchait deux niveaux plus haut à l’extrémité nord du couloir principal. C’est en arrivant à quelques mètres de la trappe de descente du toboggan que Luping vit de loin qu’il avait oublié de fermer la porte de sa cabine…

Zut… J’ai oublié de fermer ma porte tout à l’heure, viens, on va le faire tout de suite avant que quelqu’un ait l’idée d’aller fouiller dans mes affaires !

A travers la porte entrebâillée, Luping repéra immédiatement le verre posé à côté de la bouteille de Kirsch dont France Ouaze venait de se servir une lampée…   

Merde, quelqu’un est entré dans la cabine et s’est servi un verre de ma gnôle pendant notre absence… J’espère que c’est un des habitués de nos soirées sinon on risque d’avoir de sacrés problèmes… Inutile de consulter le chip de la caméra de surveillance interne, elle ne s’active qu’après la fermeture de la porte… Allez, on ferme et on redescend, avec un peu de chance c’était un des nôtres…!

La deuxième descente du toboggan les amusa un peu moins que la première.

Luping restait songeur et les blagues alsaciennes de Vincent ne réussirent pas vraiment à le dérider…

Il installa méthodiquement sa grosse caisse entre les Toms, la grande cymbale et le  Charleston puis demanda à Vincent s’il voulait bien boire une petite mousse pour se changer les idées…

Vincent n’était pas du genre à refuser une bonne bière. Il se dirigea d'un pas rapide derrière la sono et tira du compartiment arrière d’un ampli guitare Marshall deux grands bocks qu’il apporta en souriant à Luping.

T’as refait le plein avec de la blonde d’Uberach 2060 ?

Evidemment ! Tu sais que je la prends en direct chez Trossat c’est tout de même la meilleure et c’est celle que tu préfères non ?

Tout en discutant il tira vers lui le petit robinet caché sous la caisse claire et remplit l’un après l’autre les deux chopes…

S’Gilt s’écria Vincent en choquant son verre contre celui de Luping…  

S’Gilt camarade… Prost et à la bonne nôtre !

 

studio.jpgSalle de répétition du C-DLADOB. Notez l'agencement personnalisé de la caisse claire réalisé par Luping

 

Pendant que les deux amateurs de houblon trinquaient, France Ouaze marchait d'un pas rapide le long du couloir donnant vers le poste de pilotage où l’attendait le Commandant Tifris. En arrivant à la hauteur de la cabine de téléportation, elle fut surprise de voir que la porte de cette dernière était fermée à l’aide d’une grosse chaine en acier munie à ses extrémités d’un énorme cadenas… Le module de codage permettant l’ouverture avait été démonté et une affiche ‘Entrée interdite sans autorisation du Commandant’ était collée sur la vitre en Gloutex aseptisé…

C’est quoi ce nouveau délire ? On est en pleine psychose collective ! Il faut absolument que j’essaye de calmer le jeu pensa-t-elle tout en déverrouillant la porte d'accès au poste de pilotage à l’aide de son fouignasseur universel…

Tifris attendait son rapport avec une impatience mal contenue et France Ouaze vit de suite qu’il n’était pas dans son état normal.

Son regard d’habitude vif et brillant semblait vide et déconnecté. Sur la table, à côté d’un verre de Coca à moitié vide, elle compta pas moins de 7 emballages vides de Nostalgium 2060Tifris s’était apparemment shooté avec ces comprimés pour oublier les soucis liés aux disfonctionnements de la mission et espérer échapper ainsi à un probable Burnout (2).

Mes respects mon Commandant, voici une partie des documents que vous m’avez fait demander…  

Mes respects à vous également sainte sœur France Ouaze… Je viens de faire le point et je suis arrivé à la conclusion qu’il ne nous reste plus qu’à allumer des cierges, à prier et à nous asperger d'eau bénite si nous voulons mener la mission qu’on nous a confiée à terme…

Mon Commandant, ou me permettez-vous de vous appeler tout simplement ‘Tifris’ ? J’aimerai tout d’abord vous faire part des points positifs relatifs à notre grande aventure…

Chère France Ouaze, vous pouvez même m’appeler par mon véritable prénom ‘Clémou’, je n’y vois aucun inconvénient… Quant aux points positifs dont vous parlez, je pense qu’on en aura vite fait le tour au vu de la situation !

- Eh bien, cher Clémou, dans ce cas, appelez-moi également par mon prénom de baptême qui est ‘Léontine’, un prénom que m’ont donné mes parents en hommage à Léontine Arman de Caillavet, une femme charmante et très cultivée qui fut la maîtresse et l’égérie de votre grand écrivain et critique littéraire Anatole France…

Tout en devisant, France Ouaze avait ouvert le lourd dossier et extrait une première liasse de feuillets qu’elle posa sur le bureau face à Tifris.

Il s'agissait d'un document de synthèse présenté sous forme d'argumentaire et illustré avec de nombreuses photos (3) décrivant avec précision et objectivité la situation actuelle de la mission. Plusieurs points y étaient détaillés et Tifris ne put s’empêcher de hocher la tête en signe d’approbation lors de la lecture du document…

Vous avez raison Léontine, nous n’avons eu aucun accident grave à ce jour et plusieurs de nos membres d’équipage se sont effectivement distingués plus qu'honorablement lors de situations critiques.

Je pense par exemple à Luping qui a réussi à ramener Vincent Douitche sain et sauf à bord du vaisseau le jour où ce dernier a été touché à la tête par un débris de cuvette de W.C. flottant dans l’espace lors d’une sortie technique où il s’était trompé de trajectoire en cliquant 2 fois sur la commande de son réacteur dorsal…

Je pense également à cet épisode où Ted Oupty et Chang-Tal ont réussi grâce à leur sang-froid à éteindre le pantalon en feu de Thyristor pendant qu’il somnolait à côté de son Barbystor (4) qu’il croyait éteint… Nous avons ce jour-là frôlé la catastrophe mais tout ceci ne doit pas nous faire oublier d’autres ‘incidents’ bien moins glorieux comme par exemple celle de la récupération in-extremis de Chang-Tal à l'aide d'une corde suite à une sortie 'alcoolisée' dans l'espace ou celle de Ted Oupty, coincé dans le conduit d'évacuation des déchets parce qu'il avait voulu récupérer des bananes impropres à la consommation  jetées dans les poubelles aspirantes des cuisines....

 

vincesp.jpgVincent Douitche quelques secondes avant sa collision avec un débris spatial (Photo Phil Oxéra) 

 

Bien sûr Clémou, nous allons faire un point précis de tout cela en toute sérénité et je vous propose de le faire lors d’une séance de sophrologie Caycédo-Ouazienne (5) que j’ai mise au point et publiée dans ma thèse de Docteur en Psycho Somatique Irréfragable. Cela vous convient-il ?

Tifris esquissa un léger sourire et hocha la tête… Il était soulagé de savoir qu’il pouvait compter sur France Ouaze et plongea sa main dans la poche gauche de sa combinaison pour en tirer une énorme clé qu’il lui remit en signe de remerciement :

Merci Léontine, voici le seul double de la clé fermant le cadenas du local de téléportation. Je vous la confie car j’ai confiance en vous. J’ai préféré démonter le module de codage car un code peut être piraté en toute discrétion, tandis qu’une serrure nécessite un effort mécanique et du temps pour être forcée…

Merci Clémou, vous pouvez compter sur moi… Je vous promets que d'ici peu, l’harmonie la plus totale règnera à nouveau à bord du C-DLADOB... Et maintenant, si vous voulez bien me suivre dans mon cabinet, nous allons démarrer en toute sérénité notre première séance de sophrologie et parlerons de tout le reste plus tard ! A suivre...

 

(1) Cette anecdote est largement documentée dans le dossier personnel de Vincent Douitche, dossier dont nous publierons bientôt de larges extraits.

(2) Plus d'explications concernant ce remède miracle en cliquant ICI

(3) Les photos illustrant les dossiers ainsi que celles témoignant de la vie à bord du vaisseau sont pour la plupart dues à Phil Oxéra, un ex-Paparazzi grec reconverti dans le reportage spatial. Avant de faire partie de l'équipage du vaisseau spatial, Phil Oxéra a longtemps collaboré en tant que photographe indépendant aux magazines Marie Patch, Nous trois, N'Gala Gala, Closet et Âmes factuelles

(4) Plus d'infos sur le Barbystor en cliquant ICI

(5) Dans le but de pallier à la dégradation des mœurs intrinsèque décrites par la psychothérapeute Scandinave Aymée Delot-Danlvain, France Ouaze a longuement travaillé à l'amélioration de la sophrologie Caycédienne en y rajoutant un module personnel (Ouazien V. 3.2) permettant de remédier à la fragilité latente de la société sans négliger pour autant de s'intéresser aux ouvertures s'offrant à long terme afin de les fédérer à travers un décisionnel pour le moins récursif, voire emblématique. Malgré l'inertie contemporaine, France Ouaze préconise un audit non xyloglotte afin de prendre en compte les options subliminales mercatiques amicrozythiques avec beaucoup de recul et ce, en préconisant une régression larvée afin de prendre en compte les multiples options systémiques des décisions passées. C'est assez clair ?

 

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06/10/2021
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Clément Keller : Le retour des Brabeks (14)

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→ Remarque importante : si vous ne lisez pas les épisodes précédents, vous risquez de ne rien comprendre du tout à ce récit plein de rebondissements. 

 

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Les bras chargés de dossiers, France Ouaze remontait le long couloir en direction du poste de pilotage dans lequel le Commandant Tifris l’attendait avec une impatience mal contenue. Elle savait que les informations contenues dans ces pages risquaient d’irriter Tifris mais elle savait également qu’elle avait les moyens de le calmer grâce à l’utilisation de son diffuseur portable d’ondes à fragmentation Kalmos V. 2.0 auxquelles il ne pourrait résister.

Dans le cas peu probable où les ondes Kalmos n'agiraient pas sur le mental du Commandant, France Ouaze, au-delà de sa formation de psy, avait également une solide expérience de sophrologie Caycédienne qu'elle n'hésiterait pas à mettre en œuvre si le besoin devait se faire sentir... 

C’est en arrivant à la hauteur de la cabine de Luping-Dépyss qu’elle vit à travers la porte entrouverte ce dernier en compagnie de Vincent Douitche en train de faire la poussière sur la collection de nains de jardins posés sur les nombreuses étagères qui tapissaient les murs de la cabine.

T’as oublié de nettoyer grincheux dit Luping à Vincent tout en époussetant blanche neige…

Tu parles du Commandant ? Rétorqua Vincent avec un rire sonore…

Les 2 compères n’avaient pas vu France Ouaze qui s’était planquée derrière un des piliers en Gloutex (1) qui soutenait la voûte panoramique du vaisseau.

De toute façon, il est l’heure de faire une répétition du spectacle, s’exclama Luping dans un rire sonore… Prends ton Pipeau, on y va ! 

Luping bascula la grosse caisse sur le côté et la roula vers la porte de sortie de sa cabine, suivi de Vincent qui jouait « De profundis Morpionibus » sur son Pipeau tout en sautillant au rythme de la grosse caisse sur laquelle Luping tapait en cadence…

Les deux artistes se dirigeaient maintenant vers la porte du toboggan interne débouchant dans les cales du C-DLADOB afin d’atteindre la coursive dans laquelle ils avaient l’habitude de se rendre pour pouvoir répéter en toute tranquillité le Show qu’ils envisageaient de donner lors du spectacle de la fameuse soirée "Côte de bœuf intersidérale".

France Ouaze suivit encore du regard les deux « musicos » puis les vit disparaître avec un fracas de grosse caisse mêlé de rires gras et sonores dans la trappe donnant sur le Toboggan…

Elle sortit de sa cachette et ne put s’empêcher d’entrer dans la cabine dont les deux énergumènes avaient laissé la porte ouverte… Elle n’avait pas eu l’occasion jusqu’à ce jour de visiter les cabines du personnel car ces endroits étaient classifiés « Hautement privés » afin de garantir une zone d’épanouissement personnel à chacun des hommes et femmes formant l’équipage.

A peine entrée dans la cabine, le regard de Françoise fut attiré par un cadre doré éclairé par un spot accroché au mur dans lequel elle découvrit un document extrait d'un Tabloïd des années 2020 présentant un Luping Dépyss dont elle ignorait apparemment l'existence car le dossier personnel qu'elle tenait en main ne faisait aucune mention de cette activité plus qu'inattendue.

 

arsmag.jpg

 

Dans la cabine, 137 nains de jardin étaient soigneusement alignés par ordre de taille sur des étagères en Gloutex translucides dans lesquelles étaient noyées des diodes électro luminescentes colorées clignotant au rythme du fameux Potache’s Thème (2) dont Lupin assurait à l’époque la base rythmique à l’aide de la vieille batterie Sonor qu’il avait réussi à embarquer avec ses bagages et sa cave à vin à bord du vaisseau…

Des spots de couleurs éclairaient les personnages et la statue de Blanche-Neige était particulièrement mise en valeur grâce à un spot holographique qui projetait autour d’elle des scènes du fameux film de Walt Disney.

Au centre de la collection trônaient les répliques en terre cuite des membres de l’équipage ainsi que celle du Commandant Tifris. Ce dernier était représenté vêtu d’un short à fleurs, coiffé d’un immense béret basque et tenant un glandouilleur gyroscopique à la main (3)

De l'autre côté des étagères, dans une alcôve protégée des regards indiscrets par un rideau en fibres de bambou lyophilisés que France Ouaze écarta d'un geste précautionneux, on devinait des centaines de bouteilles de grands crus, quelques dizaines de flacons d'alcools divers portant tous une médaille "Prix spécial de la confrérie des assoiffés de Moselle-Est" ainsi qu'une vingtaine de bouteilles de Kirsch Briottet dont certaines étaient déjà largement entamés... 

Dans un des coins de l'alcôve était posé un grand tonneau retourné flanqué de quelques chaises de bar ainsi que des verres de toutes formes et de toutes tailles, le tout surmonté d'une immense enseigne lumineuse clignotante sur laquelle on pouvait lire : Luping's Troquet, ouvert tous les jours uniquement sur Rendez-Vous.... 

France Ouaze, la bouche grande ouverte et les yeux écarquillés, restait debout au milieu de la cabine comme pétrifiée. Un bar clandestin ! Dans ses rêves les plus inavoués, elle n’aurait jamais pensé voir cela un jour…

Mais que diable se passait-il dans la tête des membres de l’équipage ? Seraient-ils tous en train de perdre la raison ? Le rayonnement cosmique en serait-il la cause ou serait-ce plus simplement la promiscuité et le manque d’occupation ? Pour l’instant elle n’avait aucune réponse mais elle prit la ferme résolution de s’attaquer au problème dès qu’elle aurait terminé son briefing avec le Commandant…

A tout hasard, et pour se donner du courage, elle se versa un grand verre de Kirsch d'une des bouteilles entamées. Elle avala le contenu du verre d'un seul trait puis quitta avec précautions la cabine pour rejoindre Tifris dans le poste de pilotage. A suivre...

 


Un document rare : Vincent Douitche à ses débuts lors d'une fête de la musique

 

(1) Le Gloutex (du nom de son inventeur Alexandre Gloutard) est un matériau composite à matrice thermoplastique hélicoïdale dont la principale caractéristique est d’être transparent lorsqu’il est soumis à la lumière et opaque à 99,65 % dans l’obscurité. Les premiers échantillons de Gloutex ont été utilisés pour la construction de la Papamobile du Président Macrondel de Sôssysson.(Indre et Loire).

Ce véhicule révolutionnaire fit sensation lors de la cérémonie de béatification en 2062 du comique troupier Giovanni Castexo. Cet hommage eut lieu pendant l'inauguration de la première succursale officielle de la grotte de Lourdes située à Tizi Ouzou dans le parc Tamagrha (Daïra de Tizi Ouzou, Grande Kabylie, Algérie).

 

(2) Luping Dépyss a été batteur dans un groupe mythique local "Les Potaches" durant les années soixantes. Pour en savoir plus et écouter un extrait de leur musique CLIQUEZ ICI

 

(3) Le glandouilleur gyroscopique est la version optimisée du dernier inhibiteur freudien à phases compensées agissant sur le facteur d'inertie conjoncturelle de l’onde Alpha émise en Feedback par le cortex cérébral. Lors de l'utilisation, il convient toutefois de prendre en considération l'ensemble des alternatives envisageables eu égard à la dualité de la situation induite, et ne pas négliger d'anticiper la globalité des problématiques pouvant être générées de façon aléatoire dans le cadre d’une utilisation circumambulatoire non orthodoxe du générateur (Extrait du discours du ministre de la santé Olivan Verrier à la tribune de l'assemblée nationale en juin 2052). 

 

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12/09/2021
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Clément Keller : Le retour des Brabeks (13)

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Toujours vêtu de sa robe de cérémonie en Organdi rose, Yves Abyen se tenait debout devant l’entrée principale de la Fashion Week à Berlin où des milliers de visiteurs du monde entier se bousculaient. Toute la Jet Set et l'élite fortunée de la planète était présente pour voir et surtout être vue lors de cette nouvelle édition du plus grand défilé de mode de l'année.  

Un peu à l'écart de la foule grouillante, Yves tenait en laisse à l’aide de la ceinture de sa robe Klébard, le chien qu’il avait recueilli sur le chemin menant à la porte Mélanchouille (1) où se déroulait l'évènement auquel il était censé participer.

 

yvesch2.jpg

 

Photo souvenir de Berlin : Yves Abyen en compagnie de Klébard

 

Son téléphone cellulaire à cryptage concentrique à la main, il attendait avec une impatience mal contenue que le Commandant Tifris daigne enfin répondre à son appel à l’aide car il venait de se faire refouler par le service d’ordre sous prétexte que les chiens n’étaient pas autorisés à entrer dans l’enceinte de la manifestation.

Respectueux et fidèle à sa décision d'adopter son nouvel animal de compagnie, il était hors de question pour lui de s'en séparer et Yves avait préféré renoncer au défilé plutôt que d'abandonner Klébard.

Ce dernier mâchouillait d'ailleurs, en signe d'affection, le gros orteil du pied gauche de son maître qui attendait en trépignant que le Commandant Tifris veuille bien décrocher son téléphone.

C’est à la toute dernière vibration du glafouilleur résonnant que Tifris s’empara nerveusement du combiné et hurla un « Commandant Tifris, je vous écoute » dans le capteur vocal…

Yves se sentit soulagé et tenta d’expliquer calmement la situation en évitant bien sûr de parler de Klébard car aucun animal n'était autorisé à bord du vaisseau spatial C-DLADOB.

Mes respect mon rayonnant Commandant, Euh… j’ai un problème ici à Berlin, je suis devant l’entrée du salon et j’ai été refoulé car le chien… non, le chip biométrique de mon Klé. pardon, de mon accréditation n’est pas reconnu par les services de sécurité… Je ne pourrais de ce fait participer à l'évènement... Quelles sont les instructions dans ce cas de figure mon lumineux Commandant ?

Votre lumineux Commandant à d’autres chats à fouetter en ce moment et se contrefiche de votre participation à cette sauterie… On vous a téléporté là-bas sur instructions de votre Psy France Ouaze et si vous ne pouvez pas remplir votre mission vous regagnez l’hôtel, vous récupérez votre fourbi et vous retournez le plus rapidement possible à la cabine de téléportation pour revenir à bord… Vous m’avez compris ? C’est un ordre ! J'ai d'autres problèmes bien plus importants à règler... Merci et bon retour !

Yves Abyen ne chercha pas à discuter et marmonna un vague « A vos ordres mon sérénissime Commandant » avant de raccrocher et de reprendre avec Klébard le chemin en direction du Grand Hyatt Hôtel où il avait laissé ses affaires.

- Tant pis, se dit-il, je vais en profiter pour renifler un peu l'ai de Berlin avant de retourner à la cabine de téléportation... Ca fait si longtemps que je n'avais plus remis les pieds ici... Allez viens Klébard, on va faire une belle promenade tous les deux, on va aller Unter den Linden, là bas il y a des arbres où tu pourras lever la patte...

 

* * * * * * * * * * 

 

Dans le poste de pilotage, Tifris cliqua nerveusement sur le bouton d’appel de France Ouaze pour lui demander une copie du dossier personnel complet d’Yves Abyen afin qu’il puisse l’étudier et se faire une idée précise du profil psychologique et des antécédents de son chef d'équipe chargé de l'entretien.

Au moment de l’appel de Tifris, France Ouaze était occupée à vider les flacons de vaccin de leur contenu et de remplacer celui-ci par du sérum physiologique (2).

Elle reposa calmement le petit entonnoir, essuya ses mains délicates sur un chiffon de soie et se connecta sur la base de données du personnel afin de faire une copie du dossier d’Yves Abyen à l'aide de l'antique et poussiéreuse imprimante à aiguilles qui trônait dans un coin de son bureau.

Tifris était resté fidèle aux écrits sur papier lesquels, selon lui, étaient pérennes alors que les données numériques lui semblaient bien trop volatiles. Le poste de Commandement était d’ailleurs encombré de dizaines de classeurs de toutes tailles et de toutes couleurs dans lesquels il stockait toutes les informations possibles et imaginables…

Quelques minutes plus tard, France Ouaze apparut, souriante comme à son habitude, le dossier Abyen à la main. Sa formation de psychologue lui fit comprendre immédiatement que le Commandant était dans un état de tension nerveuse extrême et elle se contenta de poser le dossier sur le bureau sans chercher à engager la conversation…

Tifris se redressa sur son fauteuil, regarda France Ouaze d'un air égaré, se gratta furtivement le bout du nez et, dans un soupir, la remercia avec un sourire crispé non sans demander si l’opération « vaccination bidon » était en bonne voie…   

Pas de problèmes Commandant, je suis en train de préparer les doses fictives et je pense terminer tout cela d’ici ce soir. Concernant le dossier Yves Abyen, j’aimerais toutefois attirer votre attention sur ce document qui définit le profil créatif du personnage avec beaucoup de précision… En disant cela, elle tendit à Tifris la copie d'une coupure de journal extraite du périodique « Modes et Travelos » dans laquelle on pouvait lire la biographie suivante :

 

Yves Abyenn un créateur hors du commun : Lassé de l’omniprésence du polyester bas de gamme dans les rayons de ses boutiques préférées, le jeune créateur Franco-Berlinois Yves Abyen, décide sur un coup de tête de lancer sa propre gamme de fringues, dans des matières, style et confection à l’image de son idole Ted Ladipuce. Réhabilitant sans pression aucune la tendance des Charentaises à carreaux et du Kittelschirz (3), il se positionne en véritable précurseur dans le Fashion Market avant de déclarer publiquement que la tendance de l’année de sa collection se déclinera dans le Short à manches longues et évasées tombant sur les chevilles et le tablier rétro à motifs allégoriques. Suite à cette déclaration fracassante, tout l’espace médiatique Mode et Fashion entra en délire. L'actrice française Audrou Tatey prétend même avoir fait imprimer son "Kittelschirtz" avec la devise d’Yves Abyen « Osons maintenant, pour le reste, on verra plus tard ». De nombreuses vedettes du Show-Business lui emboitent aussitôt le pas et même la grande chanteuse lyrique Carli Bruna se produisit sur scène lors d'un récital vêtue d'un Short à manche longues et d'un Kittelschirz aux couleurs du drapeau national Moldave. Quelques semaines après cet évènement, Yves est contacté par le directeur artistique de la maison Choco Canelle qui lui demandera de dessiner une nouvelle gamme de vêtements de type éthique et luxe commercialisée dans le monde entier sous la griffe « Nakunburn ». Le succès fût rapidement au rendez-vous et le point d'orgue atteint lors de la tournée d'adieu des Rolling Stones en 2047 lorsque le chanteur Mick Jagger se produisit sur scène muni d'un  Biambulateur Nostalgia (4) et vêtu d'un seul Short à manche longues Nakunburn. Sachons rendre hommage ici à la magnifique aventure d'Yves Abyen, cet anonyme ex-vendeur de Paninis à la sauvette berlinois qui a su se hisser, grâce à son talent, sa créativité et son audace au rang des plus grandes icônes du monde de la mode ! 

L’article était illustré par une superbe photo du jeune Yves présentant quelques-unes de ses dernières créations… 

 

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Quelques-unes des créations d'Yves Abyen

 

Tifris n'en crût pas ses yeux... Encore un membre d'équipage qui cachait bien son jeu !

Mais pourquoi diable se retrouvaient-ils tous dans son vaisseau ?

L'opération Planète Manflou était-elle un piège tendu par les dirigeants de la planète pour se débarrasser d'eux ou s'agissait-il effectivement de l'élite des astronautes choisis pour leur compétence...? Il n'avait pas la réponse pour l'instant, mais il fallait absolument clarifier la situation... Il rappela aussitôt France Ouaze et exigea cette fois une copie des dossiers personnels de tous les membres d'équipage occupant un poste à responsabilité. 

À situation exceptionnelle, sachons prendre des mesures exceptionnelles ! A suivre

 

(1) L'ancienne porte de Brandenburg. Si vous aviez lu les épisodes précédents vous le sauriez déjà !

(2) Idem. Lisez les épisodes précédents ! 

(3) Le Kittelschirz était un tabler porté au quotidien par les mères de familles dans les années 50-60. Chang-Tal a relancé cette mode au mois d'août 2021 lors de ses vacances en Moldavie. Pour voir ce document CLIQUEZ ICI (Eh oui, on ne s'en lasse pas !)

(4) Ceux parmi nos lecteurs qui ne connaitraient pas encore le Biambulateur trouveront toutes les informations concernant cette merveille de la technologie d'aide à la personne en CLIQUANT ICI.  

 

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23/08/2021
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Oncle Joe raconte : ma première voiture

Chers amis, aujourd'hui, j'ai presque 84 ans et, pour me déplacer, j'ai malheureusement besoin d'un déambulateur ou d'une chaise roulante... Bref, plus de marche autonome, plus de vélo ni même de voiture. Je me souviens encore qu’il y a quelques années nous courions comme des gazelles, nous marchions et faisions des kilomètres à pied et en vélo puis la modernisation est arrivée.

Quand on avait besoin d'aller quelque part, on sautait dans la voiture, même si ce n'était que pour faire 100 mètres...

Eh bien aujourd’hui, je me retrouve à la case départ. Courir, marcher, rouler et conduire ne sont pour moi plus que des souvenirs…

Pendant mes jeunes années, à l’instar de la plupart d'entre nous, j’ai beaucoup marché, surtout en été. Enfants, avec nos amis, nous courrions pieds nus et une petite blessure ou une coupure çà et là ne nous empêchait ni de courir ni de taper pieds nus dans un ballon au risque de perdre parfois un ongle d’orteil. Puis nous avons grandi et nous avons continué à marcher, qu’il pleuve, qu’il vente ou qu’il neige pour aller tous les jours à l’école du village située à plus d’un kilomètre de la maison et ce, 4 fois par jour.

Ados, le dimanche ou le samedi soir, quand nous avions de l’argent, nous allions au cinéma dans la ville voisine située à environ 5 kilomètres. Pendant la semaine, lorsque nous devions nous déplacer, nous le faisions également à pied car nous n’avions pas souvent d’argent pour acheter un ticket d’autobus… 

La bicyclette est entrée dans ma vie après la Seconde Guerre mondiale.

Je vivais encore en Allemagne et Papa a construit en 1946 une bicyclette pour adultes modèle femme. Il a récupéré diverses pièces auprès d'amis et a trouvé les autres dans la cour d’un ferrailleur de Bad Grund dans le Hartz, en Allemagne. Ma sœur Irène a rapidement appris à rouler cette bicyclette, quant à moi qui avais 8 ans à l’époque, ça a pris un certain temps avec pas mal de chutes, de genoux et de coudes écorchés, mais, au fil du temps et avec l’aide précieuse de mon « instructeur »  sœur Irène, je suis devenu un cycliste honorable…

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Nous sommes arrivés en France au début de l'année 1948. Après toutes cette période pédestre, Maman et Papa sont allés acheter en 1949 un tout nouveau vélo une fois de plus avec un cadre pour femme. Quelques mois plus tard, comme il l’avait fait en Allemagne, Papa a construit un autre vélo avec des pièces récupérées chez des amis mais avec, cette fois-ci, également des pièces neuves venant directement du magasin de vélo de la ville voisine. Hourrah ! Enfin un peu moins de marche et de plus en plus souvent du vélo, que ce soit pour le plaisir ou par nécessité.

Sœur Irène s'est mariée en 1954 et vivait dans la ville de L'Hôpital à une bonne vingtaine de kilomètres de chez nous. Papa ou moi nous relayions environ deux fois par mois pour aller approvisionner sœur Irène avec des œufs, des poulets, des lapins, des conserves en tous genres et des légumes de notre jardin...

Maman disait que nous devions aider le jeune couple. Je pense surtout qu’elle s'inquiétait et voulait être sûre que les jeunes mariés aient assez de nourriture sur la table et, pour nous aider dans cette démarche, la bicyclette nous a une fois de plus rendu de fiers services !

Lorsque nous avons quitté la « Ferme de Schoeneck » pour aller habiter à Behren, je me suis motorisé, l’espace d’un court moment, en investissant dans un scooter Vespa d'occasion. C'était cent fois mieux que la marche à pied ou le vélo mais le seul inconvénient était qu'au moment de quitter la maison sur le scooter, il y avait parfois du soleil et qu’au retour l'après-midi il pleuvait à verse et j’étais trempé…

La solution pour être à l’abri des intempéries et pouvoir se déplacer rapidement s’appelait « automobile ». Nous étions sur le point d'en acheter une lorsque l’appel vers le nouveau monde (les Etats-Unis) est arrivé...

Nous sommes arrivés dans la grande ville de Chicago et, si vous habitiez en ville, posséder un véhicule, était bien mais posait également des problèmes, principalement de stationnement.  La plupart des maisons en ville sont des appartements de deux ou trois pièces avec un garage à l'arrière mais seulement pour une ou deux voitures.

De ce fait,  et il y a toujours des voitures garées dans les rues là où le stationnement est autorisé... Il y avait des jours où vous étiez garés juste devant chez vous et d'autres où vous étiez garés à une distance plus ou moins éloignée de la maison.

De ce fait, au début nous n’étions pas pressés d'avoir une voiture, car se déplacer dans Chicago n’était pas un problème. Grâce à toutes les lignes de bus et de métro cela ne prenait que quelques minutes pour arriver à n’importe quel endroit de la ville et vous n'aviez donc pas à vous soucier de trouver une place de stationnement.

Personnellement, j'ai appris à conduire à l'armée et, après quelques années de mariage avec un enfant à charge, nous avons « suivi le mouvement » et avons acheté notre première voiture. Comme je l'ai dit plus tôt, il restait le problème du stationnement et nous avons déménagé dans un quartier plus « résidentiel ».

Une fois installés en banlieue, ces problèmes de stationnement n'existaient plus. Aujourd'hui, je peux garer 4 voitures dans mon allée et, s’il le faut, 2 autres dans mon garage ! Si je ne suis plus en mesure de conduire, j’ai fort heureusement un chauffeur en la personne de ma chère et bonne épouse. Si je dois aller chez le médecin ou rendre visite à mon frère ou à ma sœur c'est elle qui conduit et je dois dire qu'elle est meilleure conductrice que je ne l'étais.

Voilà, aujourd’hui tous mes déplacements se font en « conduite assistée », et, même si cela peut sembler déprimant de vieillir, nous passerons tous par cette phase de la vie, qu'on le veuille ou non, tout cela fait partie de notre vécu et de nos souvenirs.

 

 

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Ma première voiture

Suite à la lecture du récit de Denis Abel (1), des commentaires des lecteurs à propos de leurs premières voitures et des problèmes qu'ils ont rencontrés, je vais vous raconter à mon tour l’histoire de notre première voiture et des péripéties qui y sont liées…

L'histoire est un peu longue mais je suis sûr qu'elle intéressera nos nombreux amis "Nostalgiaques" et qu’elle s’intégrera parfaitement dans la rubrique Oncle Joe raconte.

C'était en 1972 et nous avons enfin décidé d'acheter une voiture...

Nous vivions dans la ville de Chicago et il est vrai qu’on n’y a pas vraiment besoin d'une voiture car, avec tous les services de bus et de métro, on peut facilement se déplacer n’importe où dans la ville... Mais, afin de rivaliser avec les Jones (2) comme nous les appelons ici, nous avons nous aussi fait l'acquisition d'une toute nouvelle Ford Maverick 1972...

Ce modèle est une petite voiture comparée aux "Grosses américaines" comme on les appelle en Europe. Petite mais excellent en termes de consommation de carburant et agréable à conduire en ville et sur de courts trajets.  

Beaucoup de personnes de notre entourage nous ont dit que notre choix était judicieux mais que pour effectuer de longs voyages, une voiture de taille moyenne ou une grande voiture serait bien plus confortable et relaxante que ce petit modèle...

Quoi qu’il en soit, nous avons décidé en 1977 de prendre des vacances et de faire un long voyage de 2 semaines pour aller visiter les chutes du Niagara.

Nous avons donc pris toutes les dispositions nécessaires au bon déroulement de ce séjour et décidé de faire ce relativement long voyage dans notre petite Maverick 1972...

Malheureusement rien ne se passa pas comme prévu et un premier incident eut lieu deux jours avant notre départ.

Pendant la nuit, un chauffard percuta notre voiture garée dans la rue en face de la maison. La maison où nous vivions avait un garage mais ce dernier était utilisé par le propriétaire. La rue Hoyne, qui était à sens unique, était notre place de parking habituelle et il faut reconnaître que jusque là, nous n’avions jamais eu le moindre problème…

Nous étions à 2 jours de notre départ et ce n'était que le début d’une série d’emmerdements.

Que faire maintenant ? Se consoler en oubliant simplement le voyage n'était pas une option car l'hôtel était déjà réservé et les acomptes versés.

Mon épouse Aggie prit l'initiative et déclara :

Tout est planifié, les payements sont déjà effectués, il est hors de question de ne pas prendre de vacances… Quoi qu’il arrive, nous partons !

Comme les réparations de notre Maverick prendraient environ 2 semaines, il nous restait fort heureusement d’autres possibilités : prendre l’avion, partir en train ou en Bus ou louer un véhicule dans la concession locale « Avis ».

Nous décidâmes d’opter pour cette dernière solution et sommes allé louer une superbe Pontiac Phénix 1978, beaucoup plus spacieuse et confortable que notre pauvre petite Maverick

Nous avons volontairement choisi de prendre la route la plus longue afin de profiter des superbes paysages et avons fait quelques étapes ci et là pour pouvoir visiter à notre guise certains endroits que nous jugions intéressants.

Une fois arrivés aux chutes, nous avons visité toutes les attractions et bien sûr, découvert cet endroit fantastique. Nous avons également profité du superbe spectacle des chutes colorées pendant la nuit et avons fait la promenade touristique traditionnelle en bateau Mist.

Bref, nous avons presque oublié nos les problèmes survenus avant notre départ et avons passé un excellent moment...

 

 

Malheureusement, un deuxième incident allait balayer cette sérénité.

Un soir, nous avons décidé d'aller dîner dans un restaurant italien qui serait, aux dire de la radio locale, le meilleur de la région. Personnellement, je ne raffole pas de la cuisine italienne, mais, comme nos enfants et ma femme l’adorent, je n'avais pas grand-chose à dire sur le choix de l’endroit…!

Le restaurant était correct mais en sortant du local Aggie me dit :

Franchement Joe, je mange mieux qu’ici dans n’importe quel restaurant italien à Chicago… !

Deux couples debout près de la porte d’entrée l’entendirent me donner son avis et l’un des hommes se retourna et nous dit :

En effet Madame, l’endroit est comme-ci comme ça mais si vous aimez la cuisine allemande, je vais vous indiquer un super restaurant  à quelques kilomètres d’ici qui s’appelle le « German-Bavarian Restaurant » et je peux vous garantir que vous ne regretterez pas le déplacement et que vous apprécierez et adorerez cet endroit !

Aussi, quelques jours avant notre départ des chutes du Niagara, nous sommes allés dans ce restaurant allemand pour dîner et je dois dire... Wow, quel super endroit !

C'était un superbe bâtiment construit dans le style des maisons alsaciennes, agrémenté à l'extérieur d'une profusion de fleurs et d'arbustes…

Je regarde Aggie et lui dit simplement :

Si l’intérieur est aussi génial que l'extérieur, je suis sûr que nous allons passer un bon moment !

Je ne m’étais pas trompé, tout était parfait. La nourriture, l’ambiance, le service tout était au-delà de nos espérances et nous avons passé une excellente soirée dans cet endroit.

C’est au moment où nous sommes revenus sur le parking afin de récupérer notre voiture pour retourner à l’hôtel que nous avons eu une désagréable surprise…

Notre Phénix de location était introuvable. Nous avons cherché partout et il n'y avait aucun doute possible, la voiture avait été volée et ce, malgré les différents sondages qui disaient que la Pontiac Phenix était la voiture la moins volée aux Etats-Unis...

Et merde... Joe avait une fois de plus gagné le gros lot !

Et maintenant, que faire ? Après notre déposition à la police locale, nous n’avons eu d’autre solution que de rentrer à Chicago avec un Bus de ligne de la compagnie Greyhound !

Ce deuxième incident était devenu un problème qu'il n'est pas facile d'oublier, à commencer avec la société de location Avis où, bien que nous ayons souscrit une assurance qui couvrait le vol, nous avons dû faire de multiples démarches pour pouvoir régulariser notre situation…

C'était la fin de notre voyage à Niagara Falls mais pas encore la fin de nos problèmes, le pire était encore à venir !

Environ 3 semaines après notre retour, nous recevons un appel inattendu du FBI qui nous informe de la visite de deux agents à notre domicile pour le lendemain...

Merde, que pouvait bien me vouloir le FBI ?

Le lendemain matin, après une longue nuit sans sommeil et l’apparition de quelques premiers cheveux gris, deux agents du FBI de la région de Chicago se présentent à la maison pour enquêter sur le but de notre voyage et la raison pour laquelle nous avons loué cette Pontiac Phénix...

 

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Le véhicule était enregistré à Chicago mais avait été volé au Canada et retrouvé dans un endroit désert à quelques miles de Buffalo New York. C'était une des raisons pour lesquelles le FBI était impliqué dans l'affaire, mais c’est la deuxième raison de leur intervention qui devenait plus qu’inquiétante pour moi et Aggie !

Lorsque la police de Buffalo a trouvé la voiture, cette dernière étant enregistrée en dehors de  l'État, ils ont transmis le dossier au FBI qui a pris l’affaire en main.  

Le véhicule retrouvé était, à part quelques petites bosses, en bon état mais le FBI avait trouvé un indice au niveau du coffre de la voiture et cet indice allait devenir NOTRE gros problème !

En effet, le FBI avait trouvé des traces de drogue (de la cocaïne) dans le coffre et, comme nous étions le loueur de la voiture, nous devenions les principaux suspects dans une enquête concernant du trafic de drogue !

Nous avons donc eu droit à cette visite à domicile du FBI ainsi qu'à deux auditions dans leur bureaux de Chicago. Durant la première audition nous avons étés entendus séparément, Aggie dans un bureau et moi dans un autre puis ensemble lors de la seconde audition.

Nous leur avons bien sûr donné toutes les informations nous concernant, des détails précis sur nos vies et évidemment tous les renseignements concernant le véhicule loué.

Après ces trois entretiens nous n'avons plus jamais entendus du FBI, mais je suis sûr que notre résidence de l'époque au 1355 North Hoyne Street et toutes nos activités étaient sous la surveillance du FBI pendant un certain temps et, qui sait, peut-être le sommes-nous encore aujourd’hui...? 

Oui, chers amis, je peux le dire et le répéterai toujours, j'ai eu quelques moments difficiles et effrayants dans ma vie mais cette enquête du FBI les bat tous !

Comme je l'ai dit, c'est une histoire un peu longue et peut-être trop détaillée, mais ce que je sais c’est que quelque part dans les archives du Bureau Fédéral d'enquête le "FBI", il y a un dossier d'enquête dans lequel apparaissent les noms Ferme de Schoeneck ainsi que le nom d’un ancien résident de l'endroit qui s’appelle Joe Surowiecki...

Voilà, c’était ma petite contribution relative à notre première voiture, une bonne vieille Ford Maverick... Après la Maverick, en 1979 nous sommes monté en gamme en achetant une Ford LTD2 (comparée à la Maverick la LTD2 était une Tank!).

Entre la LTD2 et maintenant nous avions quelques autres modèles, toutes des voitures de taille moyenne. Actuellement, dans notre garage à Streamwood, vous trouverez une Ford Mustang modèle 2003, une Ford Focus 2016 et le coup de cœur d’Aggie, une superbe Sonata Hyundai hybride modèle 2020 !

 

(1) Pour lire ce récit, cliquez ICI

(2) Personnes ayant une brûlante envie de posséder quelque chose

 

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25/07/2021
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Clément Keller : Le retour des Brabeks (12)

https://static.blog4ever.com/2016/02/814449/artfichier_814449_8860429_202012202927995.gifNous sommes en 2064 et des brouettes. Le monde a bien changé et une équipe composée de savants, de techniciens et de personnages hors du commun a été mise sur pied pour partir à bord du vaisseau spatial C-DLADOB vers les confins de notre galaxie afin de retrouver les traces d'origine de la civilisation humaine localisée sur la planète Manflou. 

Le but de cette expédition, sponsorisée par le groupe Nauss-Talgia, leader incontesté du Blog tridimensionnel L.R.E.M. (Lassant, Ringard, Enervant & Mytho), consiste à récupérer les gènes d'origine de l'espèce humaine afin de les réimplanter dans l'ADN des dirigeants de notre planète pour leur redonner sagesse, intelligence et un sens aigu de la réflexion. Bref, une mission que l'on pourrait d'ores et déjà qualifier d'impossible. C. Keller

 

→ Remarque importante : si vous ne lisez pas les épisodes précédents, vous risquez de ne rien comprendre du tout à ce récit plein de rebondissements. 

 

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EPISODE 1 - EPISODE 2 - EPISODE 3 - EPISODE 4 - EPISODE 5

EPISODE 6 - EPISODE 7 - EPISODE 8 - EPISODE 9 - EPISODE 10 - EPISODE 11

EPISODE 13 - EPISODE 14 - EPISODE 15 - EPISODE 16 - EPISODE 17 - EPISODE 18

EPISODE 19 - EPISODE 20 - EPISODE 21 - EPISODE 22

 

 

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Chang-Tal et Teddy, tendrement enlacés, étaient plongés tous deux dans la lecture des 837 nuances du Kamou Satra. La lecture du paragraphe décrivant la position du Lotus bourgeonnant éveilla aussitôt chez Chang-Tal de nombreux souvenirs et raviva en elle quelques frissons bienfaisants... (1)

Elle se souvint avec une certaine nostalgie de l’époque où, jeune femme libérée, elle travaillait pour la société japonaise Ymatoumi qui exploitait un des premiers sites coquins sur le fameux Minitel rose des années 80.

Elle repensa pendant un instant à son fameux 3615 Chang-Tal, un site qu’elle animait avec enthousiasme en compagnie de Noémie Thomane et de Sophie Stiké, deux octogénaires qui avaient également besoin d’arrondir leurs fins de mois…

Elle n’en avait jamais parlé à Ted Oupty car elle savait que ce dernier pouvait être d’une jalousie maladive et ne comprendrait pas qu’elle ait pu avoir une vie sentimentale "on-line" avant de le rencontrer…

Les yeux rivés sur les gravures illustrant le texte, Ted se lova tout contre Chang-Tal et lui susurra tendrement à l'oreille :

Nous n’avons jamais essayé le Lotus ma douce Pimprenelle callipyge…

Chang-Tal tourna son visage vers lui et répondit, avec, dans le regard, un peu de tristesse mêlée de résignation : 

En effet, mais il faudrait que tu t’étires encore pendant quelques mois car, vois-tu, tes jambes doivent pouvoir toucher le bord de la brouette au moment où je grimpe sur le tas de sable… Pour l’instant nous devons nous contenter de la position du limaçon calfeutré… (2)

Ted regarda sa bien-aimée en esquissant un sourire forcé.

Je saurais être patient mon Edelweiss flamboyant… Le temps joue ma faveur et le moment viendra où tous nos rêves deviendront réalité…

Chang-Tal esquissa un sourire, hocha la tête, prit une longue inspiration et referma précautionneusement le livre au moment où elle sentit les lèvres enfiévrées de Ted se poser goulument sur sa rotule gauche... (3)

 

* * * * * * * * * *

 

Dans la cabine de pilotage, le Commandant Tifris était sur le point de convoquer Luping-Dépyss, Vincent Douitche et Triac pour mettre au point la composition de l’orchestre qui allait animer la soirée Fête du Bœuf Intersidérale prévue d'ici quelques jours lorsque son regard fût attiré par un magazine oublié sur un des sièges par son second. Ce dernier venait tout juste de quitter le poste de pilotage sous prétexte qu’il devait vérifier l’état des stocks de côtes de bœuf disponibles à bord du vaisseau. (4) 

Une photo géante et une légende en page de couverture avaient retenu l'attention du Commandant qui feuilleta fébrilement le magazine. Toute la page centrale était réservée à un reportage concernant les activités extra-professionnelles de Thyristor et la copie d'un affiche en quadrichromie illustrait l'article en question :

 

Piotr Thyristor : la vérité derrière son succès

 

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De notre correspondant à SCHEU-NEK : "Il est sûr que Piotr Thyristor est sûrement le plus grand électronicien-grilleur du monde" c'est ce qu'a affirmé le grand philosophe culinaire finlandais Köt Debeuff  jeudi dernier à un parterre de journalistes rassemblés à SCHEU-NEK (F) pour le rencontrer. Cette déclaration de Köt Debeuff nous pousse à revenir sur la carrière de Piotr Thyristor.

Né en 1958 Y.P. Thyristor n'a eu cesse d'épater la galerie par ces incessants apports dans le monde de la culture et des sciences, en particuliers au sein de la Confédération des électroniciens-grilleurs de SCHEU-NEK de France et de Navarre, puissante association créée par Macronix le magnifique un jeudi matin peu avant l'heure du repas.

P. Thyristor a entamé son chemin vers la gloire en démocratisant les Barbystors qui devinrent depuis le summum de la distinction pour tout homme moderne.

En effet, quel homme élégant et raffiné n'a jamais exhibé fièrement son Barbystor à la foule envieuse ? Pour cela, les habitants de la planète entière et en particulier ceux de SCHEU-NEK (F) lui sont reconnaissants.
C'est par une belle matinée en juin que Thyristor rencontra Hillary Vavélo et décida de faire sa conquête grâce à son charme et au prestige que lui avait donné l'invention du Barbystor.
Hillary dira quelques années plus tard : « Ce qui m'a fait le plus craquer chez Piotr, c'est la proéminence et la beauté de sa narine droite » ! Elle ne s'en est d'ailleurs jamais remise depuis.
15 ans plus tard Piotr Thyristor découvre dans une librairie poussiéreuse de l’est de l’ancienne province France un livre de Kôt Debeuff intitulé : le Barbystor titille les narines d’Hyllary Vavélo.
Pour Y. P. Thyristor c'est une révélation, il s'attelle aussitôt à la rédaction de :" Un électroniciens-grilleur de SCHEU-NEK (F) dans l’espace", une œuvre majeure qui l'occupera jusqu'à l'aube de ses 63 ans.

Cet opus sortira en librairie jeudi prochain et fera l'objet d'une journée spéciale de dédicace par l'auteur. Le livre est tant attendu que son éditeur prétend pouvoir dépasser le tirage du Best-Seller actuel 'La pratique du VAE chez les unijambistes' car, comme l'a si justement fait remarquer Kôt Debeuff :  

"Ce livre est une œuvre majeure, impérissable et sans concessions que Thyristor a écrit à l’attention de tous les véganes et autres mangeurs de légumes et fruits frais, de soja, de céréales, de graines et de fruits à coques"

Nous vous redonnons les coordonnées de cet ouvrage de référence qui ne devrait manquer dans aucune bibliothèque d'un homme moderne :  

" Un électronicien-grilleur dans l’espace" par Piotr Yvan Thyristor aux éditions Dubois-Dontonfay-Lépip. Prix public TTC : 72 Spatiokopeks. (5)

 

* * * * * * * * * * *

Tifris reposa le magazine, prit une longue inspiration et grommela :

Décidemment, il cache bien son jeu notre Triac ! D’ici à ce que je découvre que Vincent Douitche sniffe de la colle à rustines, que Chang-Tal élève des chenilles processionnaires dans sa cabine et que Luping Dépyss collectionne des nains de jardin, il n’y a qu’un pas à franchir ! On n’est plus dans un vaisseau spatial, on est en pleine cour des miracles…! (6)

 

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Un document rare : Luping-Dépyss posant fièrement avec sa collection de nains de jardin. 

 

Les yeux fermés, complètement perdu dans ses réflexions, il ne remarqua même pas que le glafouilleur résonant du système d’appel vocal d'urgence des téléportés vibrait depuis un moment. C’était Yves Abyen qui se trouvait  à l’entrée de l’enceinte de la Fashion-Week à Berlin et qui cherchait à contacter d’urgence le Commandant pour l’informer d’un problème inattendu… A suivre

 

(1) Nous publierons bientôt dans ces pages des extraits du récit autobiographique signé Chang-Tal : 'Frissons bienfaisants & Minitel Rose'. 

 

(2) Contrairement au scolopendre amorphe, la position du limaçon calfeutré nécessite l'utilisation d'une chaise anthropomorphe. Voir ICI 

 

(3) Les zones érogènes peuvent varier selon les individus. Chez Chang-Tal la rotule gauche a toujours été le centre de sensations épicritiques très intenses.

 

(4) La hantise d'une rupture de stock en côtes de bœuf a récemment provoqué chez Triac (Thyristor) des convulsions comparables à celles d'un héroïnomane en état de manque.  

 

(5) Le Spatiokopeck est devenu la monnaie universelle en 2064. Sa valeur a été calculée à l'aide de la formule suivante : kpk(n) = (£/µ+€-1)(2¥+1) / Ω*6

 

(6) Dans le cas particulier de la dualité de cette situation intrinsèque, il faut savoir gérer la globalité des actions envisageables de façon très attentive et d’avoir à l'esprit les relations des améliorations futures, et ce, dans une perspective actualisée et non contextuelle.  (7)

 

(7) Je sais, c'est une réflexion en langage d'énarque qui ne veut rien dire mais qui 'colle' parfaitement à l'ambiance déjantée du récit !

 

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18/07/2021
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